Au Maroc, on pousse au renouvellement du parc, en Algérie on s’inquiète de la facture de l’industrie automobile
Au Maroc la question du renouvellement du parc automobile vieillissant pousse l’Association des importateurs à proposer l’instauration de mesures fiscales à même de permettre le renouvellement progressif du parc automobile dont la moyenne d’âge est estimée à 16 ans.
50% du parc automobile marocain à plus de 15 ans d’âge « avec tout ce que cela peut représenter en termes d’insécurité routière et de pollution », estime l’AIVAM., rappelant qu’une première mesure avait été prise en 2011 avec l’interdiction de l’importation de véhicules de plus de 5 ans.
Plusieurs autres mesures ont été lancées au Maroc afin de modifier la structure du parc automobile avec la voiture économique qui a permis ces dernières années aux couches de la population à faible revenu d’avoir accès à un moyen de transport décent, avec un taux de TVA réduit de 5%; les taxis ont bénéficié de mesures d’encouragement au renouvellement à travers la prime à la casse.
La multiplication d’offres de crédits à des taux réduits a permis de redonner un nouveau souffle au secteur de l’automobile, encourageant les automobilistes à renouveler leurs voitures.
Le taux de motorisation au Maroc est le plus faible en comparaison avec les autres pays du Maghreb, avec 80 véhicules pour 1 000 habitants contre 130 en Algérie et 115 en Tunisie (600 en Europe).
Le parc automobile compte 3,8 millions de véhicules (chiffre 2017), dont 2,6 millions de voitures particulières, soit 68% du total (60% en Tunisie).
L’Algérie comptait, à fin 2017, un parc automobile de 6,2 millions de véhicules, dont près de 50% ont plus de 20 ans d’âge. Les voitures particulières ou de tourisme représentent 64,6% du parc total, alors que les véhicules utilitaires légers représentent 19,1%. En 2017, 176 mille véhicules neufs ont été immatriculés, enregistrant une baisse de 15,7% par rapport à 2016.
Le taux de motorisation moyen est l’un des plus élevés de la région, avec 130 véhicules pour 1 000 habitants (115 en Tunisie et 80 au Maroc).
L’Algérie, qui a développé une industrie locale de montage d’automobile, avec une capacité de production estimée à plus de 300.000 unités, et des marques tels que Volkswagen, Hyundai, Fiat, Peugeot, Mercedes et Renault, commence à prendre des mesures de restriction sur les importations de collections CKD-SKD destinées au montage de véhicules de tourisme et utilitaires.
Des quotas d’importations sont entrés en application en juin 2019, avec pour objectif de réduire la facture globale d’importations, qui se sont élevés en 2018 à 3,73 milliards de dollars contre 2,2 milliards de dollars en 2017 (+70%).
Cette industrie locale automobile a permis le montage de 180.000 véhicules de tourisme en 2018 (contre 110.000 en 2017), ainsi que 4.500 véhicules industriels.
Les autorités algériennes envisagent parallèlement de ré-autoriser l’importation de véhicules d’occasion (moins de 3 ans), pour, affirment-ils, faire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement