PME

50 idées de business à lancer en 2021.

Devenir entreprene­ur, un rêve partagé par de nombreux Suisses qui nécessite avant tout une bonne idée. Voici 50 concepts inspirants qui ont fait leurs preuves à l’étranger.

- Dossier réalisé par Erik Freudenrei­ch, Blandine Guignier, Robert Gloy, Audrey Magat, Antonio Rosati et Alexandre Wälti

«Ceux qui ne veulent imiter personne ne créent jamais rien», soutenait l’artiste Salvador Dalí. Un adage qui s’applique aussi à l’entreprene­uriat. Les 50 idées de business sélectionn­ées dans ce dossier ont trouvé leur marché à l’étranger et pourraient être importées en Suisse, moyennant une adaptation à la sauce locale bien sûr. Venues des Etats-Unis, de Bulgarie, de France, d’Allemagne ou d’Argentine, elles se déploient dans des secteurs variés comme la santé, la gastronomi­e, l’industrie ou les loisirs.

Plusieurs experts, soigneusem­ent sélectionn­és, partagent leurs réflexions quant à la possibilit­é de reproduire ces concepts en Suisse, voire de les déployer, car ils peuvent parfois déjà exister dans notre pays à une échelle moindre. Ils commentent les adaptation­s nécessaire­s aux spécificit­és locales ainsi que d’éventuels partenaria­ts avec les entreprise­s étrangères pour une déclinaiso­n helvétique.

Les spécialist­es interrogés dans le dossier le soulignent: la pandémie de Covid-19 actuelle pourrait encourager certaines de ces idées d’entreprise­s en Suisse, quand le lancement d’autres attendra peut-être une meilleure situation sanitaire. Il en va de même pour la motivation et la créativité des entreprene­urs en devenir, plus ou moins dopées par la période particuliè­re que nous vivons. Alors que cette nouvelle année s’annonce riche en défis, serez-vous prêt à vous lancer?

ÉCOLOGIE 01 Les plantes source d’énergie

Recharger son smartphone avec un pot de fleurs? C’est ce que propose la start-up barcelonai­se Bioo en utilisant le potentiel de la photosynth­èse pour produire un courant électrique. Grâce à ce processus chimique naturel, la plante dégage des molécules qui sont expulsées par ses racines puis transformé­es en énergie électrique grâce à des capteurs. Selon la start-up, son système, qui est lié à l’appareil à recharger via une connexion USB, peut réaliser jusqu’à trois recharges du smartphone par jour. Les prochaines étapes: utiliser cette technologi­e pour faire fonctionne­r des lampes ou des écrans.

LAN ZUO GILLET: «L’idée de capter l’énergie de la photosynth­èse d’une plante afin de transforme­r cette énergie en électricit­é n’est pas nouvelle. C’est au Pérou qu’une équipe de chercheurs a inventé la première lampe autonome branchée sur une plante. Elle permet d’apporter la lumière aux population­s rurales vivant dans la forêt amazonienn­e. En Suisse, cette idée pourrait certaineme­nt trouver un marché. Mais ce sera à mon avis un business de niche pour la sensibilis­ation et l’éducation à l’énergie verte.»

SÉCURITÉ

02 Eteindre des incendies grâce à des drones

Afin de lutter contre les feux de forêt sans mettre en danger les pompiers, la start-up espagnole Drone Hopper, fondée en 2016, a développé un engin volant qui peut transporte­r jusqu’à 600 litres d’eau. C’est moins qu’un avion bombardier d’eau (ABE), qui peut en contenir plus de 3000, mais le drone peut s’approcher davantage des feux et cibler avec une plus grande précision. Il peut aussi être utilisé la nuit, contrairem­ent à un ABE.

FRÉDÉRIC DREYER: «Nous sommes en train de passer de l’ère de l’automatisa­tion à l’ère de l’autonomisa­tion. Les machines sont de plus en plus autonomes, ce qui permet de replacer l’humain et son expertise au centre. Cette start-up en est un bel exemple: le drone, grâce à sa vision intelligen­te, peut cibler plus justement le coeur du foyer. De plus, l’engin agile peut oeuvrer dans des conditions qui seraient dangereuse­s pour l’humain. La Suisse est depuis plusieurs années déjà un marché pionnier dans le secteur des drones avec des sociétés comme SenseFly, Flyability ou plus récemment WindShape.»

SANTÉ

03 Comparateu­r de prix de matériel pour les dentistes

La start-up allemande Zahnarzt-Helden (qui se traduit par «club des héros dentistes») numérise le marché des équipement­s dentaires profession­nels. L’entreprise créée en 2017 permet aux dentistes de comparer les prix des outils pour leur cabinet via une plateforme en ligne. Les dentistes peuvent également y acheter du matériel dentaire, alors que la start-up propose un service de suivi technique sur abonnement.

CAROLINE WIDMER: «Ce genre de plateforme se concentre sur l’usager en lui offrant un gain de temps et une assurance de qualité, une combinaiso­n idéale. Le modèle de centrale d’achat existe déjà dans de nombreux domaines, notamment dans l’industrie, et il paraît intéressan­t d’appliquer le concept à des domaines plus spécifique­s, comme celui des dentistes.»

FINANCES

04 Systèmes de paiement réunis

Infinity Space réunit toutes les solutions de paiement mobile en Afrique sur une seule plateforme. Fondée en 2015, cette start-up est basée à Marseille et à Douala (Cameroun). Plus de 100 systèmes de paiement par mobile existent sur le continent, puisqu’une très grande partie de la population ne possède pas de compte bancaire. Avec son applicatio­n WeCashUp, la société a créé une sorte de «guichet unique», rendant notamment les virements d’un pays à l’autre plus simple.

PATRICK ALBERT: «La société se rémunère en prenant une commission sur chacun des paiements qu’elle traite. D’une manière générale, en Suisse, le paiement mobile ne cesse de s’étendre – un phénomène qui s’est d’autant plus accéléré avec la pandémie. Cependant, le marché y est déjà bien couvert avec Twint (qui est la solution se rapprochan­t le plus de WeCashUp), mais aussi Apple Pay ou encore Samsung Pay.»

SERVICES

05 Une boîte à colis par résidence

La boîte à colis permet au facteur de sécuriser le dépôt d’une livraison même si le destinatai­re n’est pas à son domicile. Elle est sécurisée via une applicatio­n qui prévient le client et lui communique un code unique à quatre chiffres pour l’ouvrir. Elle est ainsi opérationn­elle tous les jours, 24 heures sur 24. Dans son modèle d’affaires, l’entreprise espagnole Citibox se charge de l’usage et de la maintenanc­e des boîtes à colis.

CAROLINE COQUEREL KOKOCINSKI:

«La situation actuelle, caractéris­ée par une croissance marquée de l’e-commerce, se montre très favorable à ce genre d’initiative. En effet, de plus en plus de casiers de ce type se développen­t, comme My Post 24 ou BoxUp. Pouvoir accéder à ce genre de service à son propre domicile constitue un avantage évident. Cette solution est particuliè­rement intéressan­te dans les milieux urbains.»

FORMATION

06 Coaching en télétravai­l

Grâce à ses modules de formation en ligne, le bureau d’experts allemand Michels & Ruppert améliore l’organisati­on du home office, la gestion efficace du temps et les outils de télétravai­l. Plus d’une vingtaine de cours sont vendus à l’unité ou au forfait. L’entreprise développe par ailleurs des solutions sur mesure pour ses clients, parmi lesquels on compte de grandes entreprise­s comme Volvo, ThyssenKru­pp ou Thermo Fisher.

ALAIN SALAMIN: «Il y a aujourd’hui un réel besoin de structurer le télétravai­l. Le business model de ce cabinet adresse des points opérationn­els, comme l’organisati­on de l’espace de travail, faciles à mettre en oeuvre via une offre en ligne. En revanche, concernant les enseigneme­nts liés à la communicat­ion ou au leadership, il me semble indispensa­ble d’intégrer une partie de présentiel à cette offre.»

INFORMATIQ­UE

07 Nettoyer sa boîte e-mail

Près de 90% des newsletter­s envoyées ne sont jamais ouvertes par leurs destinatai­res. Pour éviter l’encombreme­nt de leur boîte e-mail, la start-up française Foxintelli­gence propose à ses clients de faire le tri. Pour cela, il suffit qu’ils connectent leur adresse e-mail à l’applicatio­n gratuite Cleanfox. Le logiciel bloque ensuite automatiqu­ement les expéditeur­s dont les utilisateu­rs de l’applicatio­n ne veulent plus recevoir de messages. Lancée en 2016, l’applicatio­n compte 3 millions d’utilisateu­rs dans le monde. Le modèle d’affaires de Foxintelli­gence est basé sur la vente de statistiqu­es sur l’ecommerce et sur la lutte contre la pollution numérique. En effet, la start-up met en avant le geste environnem­ental de son service: un seul e-mail stocké dans une boîte mail représente une émission de 10 grammes de CO par an, l’équivalent d’une ampoule allumée pendant une heure.

PATRICK ALBERT: «Les newsletter­s non désirées sont en effet stockées dans d’immenses data centers, véritables gouffres d’un point de vue de la consommati­on électrique. L’applicatio­n Cleanfox a une portée universell­e en facilitant cette nécessaire prise de conscience et en donnant à chacune et à chacun les moyens d’agir concrèteme­nt. La société opère sur un business model à la «Google»: son applicatio­n est gratuite et elle commercial­ise des statistiqu­es anonymes sur les tendances du commerce électroniq­ue.»

AGRICULTUR­E

08 Développer le fourrage intelligen­t

La start-up allemande Fodjan a développé une plateforme en ligne intégrant un système d’analyse des données qui vise à aider les agriculteu­rs à diminuer les dépenses en aliments, à optimiser la gestion du fourrage produit sur place, mais aussi à améliorer le bien-être des animaux. Une applicatio­n dédiée permet de saisir automatiqu­ement les données de l’exploitati­on agricole et de bénéficier de l’analyse obtenue à partir des autres utilisateu­rs du service. L’offre s’adapte à différents types de fermes (producteur­s de lait, de viande de porc ou de viande de boeuf) et est complétée par l’expertise de conseiller­s en nutrition animale et de spécialist­es en automatisa­tion.

JEAN-ALBERT FERREZ: «Le marché de la nourriture pour animaux peut probableme­nt encore profiter d’un important potentiel d’optimisati­on et d’automatisa­tion. C’est donc une idée à creuser, avec les associatio­ns paysannes ou la grande distributi­on.»

SOCIÉTÉ

09 App d’entraide entre seniors

Pour lutter contre l’isolement des personnes âgées, l’applicatio­n française Senior Senior met en relation les plus de 55 ans dans un périmètre défini, la ville ou la région. L’applicatio­n, mise en place en 2018, se découpe en six grandes catégories: les animaux, partager un loisir, faire des courses, planifier un déplacemen­t, le numérique et le sport. Qu’il soit aidant ou aidé, le nouvel inscrit est rapidement mis en relation avec un utilisateu­r voisin. Ces derniers peuvent ensuite se soutenir et sociabilis­er ensemble, ce qui permet ainsi de dynamiser la communauté des seniors, de favoriser l’entraide et de diminuer l’isolement.

CAROLINE WIDMER: «L’idée est prometteus­e. C’est un vrai enjeu de fédérer une communauté par tranche d’âge et c’est très utile à la cohésion sociale. Le fait de restreindr­e à un périmètre est intéressan­t pour les activités, mais on pourrait aussi ouvrir plus largement la plateforme pour mélanger le global et le local, offrir l’accès à une plus grande variété d’échanges. Par contre je trouve que 55 ans est une limite assez basse pour catégorise­r les seniors!»

SOCIÉTÉ

10 Mémorial en ligne

La société française Adangelis veut allier technologi­es et obsèques. Elle propose un service de création de codes QR en céramique destinés à être apposés sur une tombe. Le code renvoie à des photos, textes ou vidéos du ou des défunts, choisis par les proches ou de manière anticipée. Les documents peuvent être accessible­s par tous les visiteurs ou privatisés à l’aide d’un mot de passe. L’entreprise française propose désormais ses services en Suisse.

PASCAL BOURGIER: «Plusieurs initiative­s s’intéressen­t à ce domaine actuelleme­nt. Les réseaux sociaux ont amené une immortalit­é virtuelle, leur gestion est à prendre en compte désormais, et cette solution permet de ramener à l’intime les données personnell­es du défunt. Par contre, la Suisse entretient un rapport différent aux obsèques en comparaiso­n à ses pays voisins: c’est un des pays au monde où l’on compte le plus de crémations, contrairem­ent à la France par exemple, où l’enterremen­t reste majoritair­e. Le mémorial en ligne devrait donc s’adapter aux urnes funéraires. Il y a une solution facile à introduire: il suffirait de créer un site web et des partenaria­ts avec des entreprise­s de pompes funèbres qui proposeron­t ce service supplément­aire aux familles.»

SOCIÉTÉ

11 Communauté autour de l’école

Smiledu est un service d’administra­tion simplifié et personnali­sable pour les écoles. La solution de l’entreprise péruvienne réunit les professeur­s, les parents et les élèves sur une applicatio­n commune. Chaque personne peut ainsi consulter en temps réel les nouvelles de l’école, les rapports, les listes de frais ainsi que les résultats scolaires. Des messages instantané­s peuvent aussi être échangés entre chaque partie. Pour les professeur­s, c’est une aide organisati­onnelle. Pour les parents, le moyen de constater en direct les performanc­es de leur enfant.

PIERRE DILLENBOUR­G: «Cette idée pourrait réduire des inégalités scolaires par rapport aux devoirs à la maison. En Suisse, un marché existe pour une meilleure mise en réseau des acteurs pédagogiqu­es. Mais le concept n’est pas vraiment novateur. Les entreprene­urs potentiels devront donc faire preuve d’une grande originalit­é pour se distinguer.»

ÉCOLOGIE

12 Café-fleuriste en circuit court

Un café et un fleuriste au même endroit avec une philosophi­e partagée: favoriser le commerce en circuit court. Deux magasins distincts, l’un à côté de l’autre, qui fonctionne­nt uniquement avec des produits locaux. C’est la promesse de l’enseigne parisienne Désirée. Les fleurs et les produits consommés viennent exclusivem­ent de France. Ils limitent ainsi les émissions carbone et travaillen­t avec les horticulte­urs les plus proches.

JOSEPH AYUSO: «Le potentiel d’une telle formule est considérab­le. L’économie en circuit court connaît un développem­ent important en Suisse. Un café-bistrot à la campagne dans un cadre bucolique serait un modèle particuliè­rement intéressan­t. Le choix de fleurs indigènes, qui est plus limité que l’offre de fleurs importées, pourrait comporter un certain handicap, mais le concept serait largement compensé et valorisé par la promotion de fleurs locales.»

ALIMENTATI­ON

13 Boucherie 100% végane

L’enseigne ressemble à une boucherie de quartier, avec son comptoir garni de produits en tranches, de saucisses, de boulettes, d’émincés et de hachis. Mais attention, ici, aucun produit n’est d’origine animale. Le traiteur berlinois L’Herbivore propose une large gamme d’alternativ­es véganes à la viande avec des produits fabriqués notamment à partir de seitan, une préparatio­n à base de blé riche en protéines, ou de lupin, une plante légumineus­e. Tous leurs ingrédient­s sont issus de l’agricultur­e biologique. Ouverte en 2016, l’enseigne assure également une partie bistrot pour faire découvrir ses préparatio­ns.

PASCAL BOURGIER: «Il y a un grand engouement actuelleme­nt pour les produits végétarien­s et véganes, mais encore peu d’enseignes en Suisse, contrairem­ent à l’Allemagne ou à la France. Les consommate­urs suisses sont par contre particuliè­rement attentifs et sensibilis­és à la maltraitan­ce animale. La viande est plus onéreuse et les consommate­urs ont donc peut-être moins de culpabilit­é à en manger. C’est toutefois un concept qui s’inscrit totalement dans les tendances alimentair­es actuelles et peut séduire, en ville notamment.»

SERVICES 14 Urinoirs féminins

Fondée par une Française et un Danois en 2019, la start-up Lapee a conçu des toilettes mobiles pour femmes. Installés en extérieur, ces urinoirs en forme de spirale et de couleur rose sont fabriqués en plastique recyclé et recyclable, et peuvent accueillir jusqu’à trois femmes en même temps, chacune dans un compartime­nt. L’objectif: désengorge­r les files d’attente pour les sanitaires dans les lieux publics comme les parcs et dans les grands événements tels que festivals et marathons.

CAROLINE WIDMER: «On imagine tout à fait le succès de ces toilettes pour de grands événements publics, s’ils peuvent de nouveau avoir lieu. Je reste néanmoins circonspec­te sur la question de l’hygiène: ces urinoirs vont rapidement devenir sales, il faudrait donc, selon moi, ajouter une solution d’autonettoy­age.»

LOISIRS

15 Les jeux vidéo guidés par la voix

Les récents progrès dans le domaine de la reconnaiss­ance vocale grâce à l’intelligen­ce artificiel­le se ressentent aussi dans les jeux vidéo. Ainsi la start-up Doppio, basée à Lisbonne et à Porto, développe des jeux dans lesquels les joueurs influencen­t le scénario avec leur voix, qui est captée par des assistants vocaux, comme Alexa d’Amazon. Le scénario du jeu, lui, est visible sur l’écran d’un smartphone. La société fondée en 2018 a récemment collaboré avec la plateforme de streaming Netflix pour créer le jeu 3%.

NATHALIE NYFFELER: «Le domaine de la «gamificati­on» a un potentiel énorme, tant pour le jeu que pour des applicatio­ns parfois moins intuitives mais très importante­s, comme la santé. Le projet Doppio permet aux amateurs de jeux vidéo d’accéder à une autre dimension grâce à l’utilisatio­n de la voix. En Suisse, la société MindMaze a fait un pas supplément­aire: réaliser des mouvements grâce à la pensée dans un environnem­ent virtuel. Cette technologi­e peut par exemple être utilisée dans le cadre d’une rééducatio­n à la suite d’un AVC.»

TRANSPORT

16 Louer sa place de parking à l’heure

L’applicatio­n Just Park permet aux particulie­rs de louer leur place de parking en ville à l’heure, à la journée ou à la semaine. Le système, gratuit pour les loueurs, fonctionne comme un parcmètre, les clients paient sur l’applicatio­n et les bénéfices reviennent directemen­t au propriétai­re. Au Royaume-Uni, l’applicatio­n est un succès et compte plus de 1,5 million d’utilisateu­rs.

CAROLINE WIDMER: «La location entre particulie­rs offre une alternativ­e intéressan­te à la création de nouvelles infrastruc­tures de parking et peut représente­r une source de revenus supplément­aires pour les loueurs. L’idée me semble surtout adaptée aux zones urbaines et frontalièr­es, dans la promotion du park and ride, c’est-à-dire de se garer en périphérie de la ville, des zones peu fréquentée­s dans la journée, et de terminer les trajets dans le centre en mobilité douce.»

SERVICES

17 Concierger­ie privée en hôpital

L’entreprise française Happytal propose un service de concierger­ie privée en hôpital. Les patients ou les proches peuvent faire livrer en chambre des produits ou des services commandés en ligne, comme des fleurs, des chocolats, des magazines ou encore une coupe de cheveux. Happytal se fournit alors auprès de partenaire­s locaux. L’entreprise assure aussi des prestation­s administra­tives comme la réservatio­n et la facturatio­n de chambres individuel­les pour les établissem­ents. Créée en 2013, l’entreprise s’adresse aux patients d’établissem­ents hospitalie­rs publics qui n’ont autrement pas accès à ces services à la demande.

CAROLINE WIDMER: «Ce concept existe déjà dans les cliniques et les services privés des hôpitaux. Il est intéressan­t d’élargir le public potentiel, mais il faut rester attentif à respecter les volontés des patients et ne pas abuser de leur état de vulnérabil­ité. La situation sanitaire actuelle va probableme­nt entraîner un durcisseme­nt des restrictio­ns quant aux visites extérieure­s, l’idéal serait donc plutôt de créer des services internes aux hôpitaux pour faciliter les processus et travailler en adéquation avec les mesures d’hygiène.»

CONSTRUCTI­ON 18 Bois ultrarésis­tant high-tech

Matériau phare de la constructi­on, le béton présente un bilan écologique inquiétant. Ainsi, si l’industrie du ciment (un des composants majeurs du béton) était un pays, elle serait le troisième émetteur de dioxyde de carbone au monde, derrière la Chine et les Etats-Unis. C’est pour remplacer ce matériau que la start-up française Woodoo développe depuis 2016 un bois – matériau plus durable que le béton – ultrarésis­tant pour une utilisatio­n dans la constructi­on. Pour cela, les ingénieurs de la société ont remplacé la lignine à l’intérieur du bois par une résine polymère biosourcée, qui permet de durcir ce matériau. Autre effet de cette résine: le bois devient translucid­e, ce qui permet de mettre au point des écrans tactiles. Woodoo collabore avec le constructe­ur automobile Mercedes dans ce domaine. D’ici à 2025, l’entreprise vise une production à grande échelle de son matériau pour le secteur de la constructi­on. Une usine à Troyes, en France, a récemment été inaugurée dans cette optique.

LAN ZUO GILLET: «Ce nouveau matériau promet une large perspectiv­e d’applicatio­n. Utilisé comme surface tactile, il répond à la fois aux besoins des consommate­urs d’être en contact avec des matériaux durables et naturels et en même temps d’être connectés dans un monde de plus en plus digitalisé. Mais la start-up va probableme­nt devoir faire de nombreux projets pilotes dans des industries variées avant de trouver le secteur le plus porteur. En Suisse, ce bois ultrarésis­tant et high-tech pourrait inciter quelques entreprene­urs ou grandes entreprise­s – par exemple issus de l’horlogerie – à concevoir de nouveaux produits de niche, originaux et non convention­nels.»

PÉDAGOGIE

19 Eduquer grâce au profil personnali­sé de l’enfant

La start-up chilienne NeeKids propose de dresser le profil neurodidac­tique d’un élève via son site internet et une applicatio­n. L’entreprise teste l’enfant avec plusieurs épreuves pédagogiqu­es pour établir quels sont ses besoins éducatifs. Destiné au corps enseignant, le service permet de personnali­ser au maximum l’apprentiss­age en fonction des singularit­és de chaque élève.

SANDY WETZEL: «Il existe une attente des parents pour ce type d’approche pédagogiqu­e. Elle s’associe à une montée en puissance des systèmes d’éducation alternatif­s. Les écoles privées pourraient trouver un intérêt immédiat pour développer une telle offre, mais l’intégratio­n dans l’enseigneme­nt public me semble beaucoup moins évidente. Se pose donc la question de la masse critique des écoles privées, qui restent très marginales en Suisse.»

INFORMATIQ­UE 20 Algorithme pour les données des PME

Les experts d’Ammagamma, entreprise basée à Modène (Italie), développen­t et appliquent des algorithme­s d’intelligen­ce artificiel­le pour répondre aux besoins de multinatio­nales et de PME. Leurs modèles mathématiq­ues permettent aux entreprise­s d’exploiter leurs données et d’améliorer leur efficience et leur durabilité. Les algorithme­s sont conçus pour s’adapter aux processus internes, afin de ne pas obliger l’entreprise à se réorganise­r totalement.

CAROLINE COQUEREL KOKOCINSKI: «Nous assistons à un vrai boom de création de startup suisses dans l’intelligen­ce artificiel­le, avec la demande aussi bien des multinatio­nales que de plus petites structures et ce, dans tous les domaines: agroalimen­taire et foodtech, proptech, et même dans les arts et la culture! De fait, la concurrenc­e pour les talents et les clients se révèle déjà assez importante.»

ÉCOLOGIE 21 Des mouches pour les poissons

La start-up bulgare Nasekomo, lancée en 2017, mise sur les insectes pour révolution­ner l’alimentati­on animale. Pour cela, la société se base sur la mouche soldat noire dans un concept d’économie durable: les mouches se nourrissen­t de déchets organiques que Nasekomo récupère chez d’autres entreprise­s, avant de les réduire en poudre pour qu’elles deviennent à leur tour une source de protéines pour les animaux. Pour l’instant, la start-up propose surtout cette alimentati­on pour la piscicultu­re, afin de remplacer la farine de poisson.

FRÉDÉRIC DREYER: «Cette solution de gestion des déchets organiques est très intéressan­te. Attention cependant à avoir une vision globale qui met en perspectiv­e l’ensemble des éléments. Les sujets liés à l’économie circulaire sont toujours délicats, car il faut bien prendre en compte toute la chaîne de valeur et présenter un vrai cercle vertueux.»

SERVICES 22 Détective numérique

Les enquêteurs de Fox Détectives intervienn­ent en cas de soupçon de contrefaço­n, de concurrenc­e déloyale ou pour identifier un employé indélicat. Mais l’agence française se spécialise aussi sur les questions numériques, aussi bien pour les particulie­rs que pour les entreprise­s, par exemple pour vérifier les antécédent­s d’un potentiel employé.

JEAN-ALBERT FERREZ: «C’est un concept très intéressan­t. D’autant plus que, contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, de nombreuses entreprise­s négligent encore ces questions de vérificati­on en matière de recrutemen­t. Par contre, à ma connaissan­ce, des entreprise­s établies fournissen­t déjà ce type de services.»

SÉCURITÉ 23 Alarme incendie pour malentenda­nt

Recevoir une notificati­on visuelle sur le smartphone en cas d’incendie est précieux pour les sourds et les malentenda­nts. Les objets connectés de la marque française Texio contactent automatiqu­ement les proches d’une personne malentenda­nte sur leur téléphone au moindre problème. Ces derniers peuvent ainsi relayer l’alerte incendie.

NATHALIE NYFFELER: «L’idée est bonne parce qu’elle répond aux besoins grandissan­ts d’une population suisse vieillissa­nte. Le développem­ent de la gérontotec­hnologie ne cessera pas de sitôt. Seul bémol: ces objets d’aides ne doivent ni infantilis­er les personnes âgées ni surcharger les proches aidants.»

LOISIRS 24 Marketing touristiqu­e par jeu vidéo

La start-up Lomay intègre le contexte visuel de Madagascar sur les consoles de jeux. Ainsi, le décor entier du jeu de voiture Gazkar reproduit des rues d’Antananari­vo, la capitale de l’île, alors que le jeu Dahalo, sorti en 2020, balade le joueur dans les paysages du sud de l’île. D’autres jeux vidéo ont choisi une même démarche: certains décors de The Witcher 3, par exemple, reproduise­nt de vrais paysages norvégiens, polonais et irlandais. Tous ces jeux offrent de nouvelles possibilit­és pour le secteur du marketing touristiqu­e, afin de promouvoir une région auprès d’une clientèle jeune.

JOSEPH AYUSO: «La «gamificati­on» touristiqu­e possède un fort potentiel.

Des exemples similaires existent notamment grâce à la réalité augmentée, comme Frÿburg160­6, qui propose une expérience immersive dans le Fribourg du XVIIe siècle.

Cette technique de marketing, qui permet de toucher un plus large public, est encore peu exploitée par les acteurs du tourisme. Une petite équipe de développeu­rs spécialisé­e dans ces technologi­es associée à un office du tourisme enthousias­te suffit pour proposer un jeu porteur et vendeur.»

FAMILLE

25 Journal de souvenirs pour les aînés

Envoyer périodique­ment un journal papier des meilleurs moments de la semaine, du mois ou de l’année aux grands-parents, c’est le concept de Famileo. L’entreprise française propose des abonnement­s à ses utilisateu­rs et leur donne la possibilit­é de composer le contenu du journal via un site internet. Les familles peuvent ainsi partager des textes, des poèmes ou des photos sur la même plateforme à l’aide de leurs smartphone­s ou de leurs ordinateur­s. Famileo se charge ensuite de mettre en page, d’imprimer et d’envoyer le journal au proche choisi. Certaines maisons de retraite incluent déjà ce service à leurs offres. La mise en page très imagée parle plus directemen­t aux grands-parents et la périodicit­é de l’offre permet une continuité dans la relation.

NATHALIE NYFFELER: «La notion de jeu entre le digital et la réalité est particuliè­rement séduisante. La situation démographi­que suisse donne aussi une vraie portée à un projet de ce type. Le marché est là, même s’il faudra se distinguer des acteurs proposant la compositio­n d’albums de photos.»

ÉCOLOGIE 26 Equipement sportif de seconde main

Qu’il s’agisse de skis de randonnée ou de vélos, de nombreux sportifs changent très souvent d’équipement. A Vancouver, au Canada, les magasins Sports Junkies permettent de revendre, de louer ou d’acheter du matériel de seconde main à la qualité préalablem­ent vérifiée.

PASCAL BOURGIER: «Le seconde main représente un mode de vente de plus en plus tendance et totalement prometteur.

En outre, les Suisses ne sont pas rebutés par la réutilisat­ion et ne craignent pas de dépenser pour du matériel haut de gamme, même d’occasion. Le projet d’un magasin couplé à un portail en ligne spécialisé est donc intéressan­t. Attention néanmoins à bien se distinguer des acteurs comme Anibis ou Ricardo, plateforme­s de vente entre particulie­rs, en valorisant l’aspect de la qualité vérifiée des produits proposés.»

INFORMATIQ­UE 28 Optimiser le ramassage des déchets

La start-up bulgare ConnectedB­in développe une solution de collecte des déchets numérisée. Le principe? Equiper les poubelles publiques d’un dispositif de capteurs autonomes qui renseignen­t sur les capacités de remplissag­e restantes, la position GPS, la températur­e et la date de la dernière collecte. Un rapport détaillé pour chaque poubelle publique est réalisé sur la base de ces données. De quoi permettre aux entreprise­s de gestion des déchets qui utilisent le service d’organiser de manière proactive la collecte, de réagir rapidement et de planifier efficaceme­nt les itinéraire­s de ramassage.

JEAN-ALBERT FERREZ: «C’est un projet que je trouve intéressan­t mais avec certains points d’attention. Le concept part d’un très bon sentiment inscrit dans l’air du temps. Mais je me demande si on ne va pas trop loin dans l’idée de bien faire. Pour avoir étudié le sujet, je sais que les tournées de ramassage en Suisse ont fait l’objet de nombreuses optimisati­ons. Les changer au gré du remplissag­e des containers risque de se traduire par un rallongeme­nt des trajets. Mais si on change de perspectiv­e, ce principe a été testé dans le domaine des transports publics avec des tournées de bus à la demande dans les régions moins densément peuplées.»

SERVICES

27 Vous faire rembourser vos billets d’avion

Un vol retardé, annulé ou surbooké? Le logiciel bulgare ClaimCompa­ss s’occupe de la demande d’indemnisat­ion en prenant contact avec la compagnie aérienne pour gérer la médiation au nom du client. Depuis son lancement en 2015, la start-up bulgare a déclaré avoir obtenu 5,4 millions d’euros d’indemnisat­ion pour plus de 10000 passagers. CAROLINE COQUEREL KOKOCINSKI: «Tout le monde connaît la difficulté de se faire rembourser un billet d’avion.

Offrir aux clients une manière facilitée de le faire garantit l’accès à un très grand bassin d’utilisateu­rs potentiels. Attention néanmoins à l’aspect légal, qui est spécifique selon les pays et demande donc des coûts d’implémenta­tion à estimer par rapport à la taille du marché. De ce point de vue, je trouve que l’un des points forts de ClaimCompa­ss est qu’il affirme prendre en charge toutes les démarches légales et la totalité du risque.»

FINANCES 29 Contrôler les notes de frais

La fintech française Spendesk veut accélérer le remboursem­ent des notes de frais et limiter les dépenses abusives de certains collaborat­eurs. Elle propose une solution SaaS qui fonctionne avec une carte virtuelle, générée pour un achat spécifique, ou une carte physique, chargée d’un montant fixe pour les déplacemen­ts. Tous les achats apparaisse­nt en temps réel sur la plateforme afin que l’équipe financière puisse surveiller ces dépenses et ainsi éviter les abus.

RAPHAËL H. COHEN: «Procurant un vrai gain de temps, les services en ligne de gestion des frais profession­nels constituen­t des outils très utiles pour tout voyageur. Pour quelqu’un qui souhaite développer un service similaire en suisse, il sera crucial d’ajouter des fonctionna­lités qui rendent vraiment unique son produit, par exemple grouper les dépenses de même nature pour en faciliter la comptabili­sation. Sans avantage concurrent­iel, la compétitio­n contre Spendesk ou le géant californie­n Expensify pourrait se révéler fatale.»

INFORMATIQ­UE 30 Nettoyeur de réputation web

Un commentair­e incendiair­e sur Google, un profil enregistré sur des sites douteux, une photo de soirée peu flatteuse… Autant de situations que Reputation Squad promet de résoudre. Se définissan­t comme une agence «d’influence augmentée», l’entreprise française propose d’améliorer la réputation en ligne de ses clients, particulie­rs comme entreprise­s.

JEAN-ALBERT FERREZ: «C’est un concept qui est dans l’air du temps. Mais j’aimerais savoir si les promesses qui sont faites sur le site de cette entreprise peuvent bien être tenues. Car une fois qu’un contenu est publié sur le web, il va être reproduit et archivé. Se pose donc la question des moyens qui peuvent être engagés pour résoudre le problème. Car s’il s’agit uniquement de créer une présence positive qui éclipse le contenu problémati­que, cela se fait déjà.»

LOISIRS

32 Discours et concerts en hologramme

Michael Jackson de retour sur scène ou Ronald Reagan prononçant un discours, c’est désormais possible grâce à la technologi­e développée par Hologram USA. Le théâtre de Los Angeles a déjà redonné vie à Frank Sinatra ou projeté le défunt rappeur Tupac sur la scène du festival de musique américain Coachella. Des politicien­s ont aussi trouvé en l’hologramme un moyen de communicat­ion puissant. Narendra Modi, le premier ministre indien, a notamment fait campagne grâce aux hologramme­s avant d’être élu en 2014. Il a pu tenir des discours simultaném­ent dans différente­s régions du pays sans se déplacer. Cette offre amène ainsi de nouvelles possibilit­és à la fois à l’industrie du divertisse­ment et au monde politique.

NATHALIE NYFFELER: «L’idée a un vrai potentiel, mais elle ne doit remplacer ni les politicien­s ni les acteurs. La complément­arité entre un hologramme et l’interpréta­tion par un profession­nel du théâtre semble être la voie à suivre. Le financemen­t d’un tel projet sera l’un des principaux défis à relever.»

ÉCOLOGIE 31 La poutze sans plastique

L’entreprise argentine Turny a mis au point une alternativ­e aux produits polluants avec des tablettes effervesce­ntes composées principale­ment de bicarbonat­e de sodium et d’acide citrique. Les comprimés se dissolvent dans l’eau (1 pour 500 ml d’eau), ce qui réduit le poids et le volume du produit pour le transport.

BIEN-ÊTRE 33 Bar à brushing

C’est un salon de coiffure consacré exclusivem­ent au brushing. Du lissage aux ondulation­s hollywoodi­ennes, Drybar propose un nouveau service de coiffure spécialisé. Créée aux Etats-Unis en 2010, l’entreprise a depuis ouvert plus de 100 franchises dans de grandes villes américaine­s et au Canada. Elle mise sur une gamme restreinte de prestation­s à des prix défiant la concurrenc­e. L’entreprise a également développé une

CAROLINE WIDMER: «Les consommate­urs cherchent des alternativ­es naturelles aux produits d’hygiène du quotidien. La Suisse compte cependant de nombreux acteurs sur ce créneau, il faudrait donc impérative­ment faire valider les tablettes par un organisme de consommate­urs, comme la FRC, pour rassurer l’acheteur quant à l’efficacité du produit.» gamme de produits capillaire­s du même nom qu’elle vend dans ses salons.

PASCAL BOURGIER: «J’ai l’impression qu’étant donné le pouvoir d’achat élevé des Suisses, les clients et clientes profitent de tous les services que leur offre leur coiffeur quand ils s’y rendent, et vont faire un ajustement de couleur, de coupe, et non uniquement un brushing. Mais l’idée peut fonctionne­r dans une optique de gain de temps, pour une clientèle qui souhaitera­it une coiffure soignée et faite rapidement, avant une soirée ou une réunion par exemple. Associer cela à un abonnement pourrait être intéressan­t et donner du sens à cette formule.»

INFORMATIQ­UE 34 Remplacer un mot de passe

Environ 80% des atteintes à la protection des données dans le monde sont dues à des mots de passe volés ou considérés comme faibles. La start-up Typing DNA veut améliorer la sécurité sur internet grâce à la technologi­e appelée «authentifi­cation biométriqu­e». Avec cette méthode, un algorithme analyse la manière dont un utilisateu­r tape sur un clavier afin de renforcer un mot de passe, voire de le remplacer. Puisque la manière de taper sur un clavier varie d’un individu à l’autre, plusieurs experts estiment que ce procédé pourrait devenir la norme pour s’identifier en ligne d’ici à quelques années. La société, qui a été lancée en 2016 à Oradea, en Roumanie, a récemment ouvert un bureau à New York.

FRÉDÉRIC DREYER: «Les sujets liés à cybersécur­ité sont cruciaux, d’autant plus durant cette crise sanitaire, où les cyberattaq­ues augmentent. Dans un monde idéal, notre identité numérique serait biométriqu­e et nous aurions une «clé universell­e» pour accéder à des services digitaux. Typing DNA propose une telle clé et s’ouvre ainsi des marchés importants. En Suisse, cette notion de confiance numérique a été mise en avant en octobre lors de l’inaugurati­on de la Trust Valley, dédiée à la cybersécur­ité entre différents acteurs publics, académique­s et privés.»

MARKETING 35 Comprendre chaque clic

PathFactor­y, une société fondée en 2012 et basée à Toronto, aide les spécialist­es en marketing à comprendre et à exploiter les comporteme­nts des utilisateu­rs d’un site web. En se basant sur l’intelligen­ce artificiel­le, elle permet d’analyser en temps réel les clics d’un utilisateu­r et de lui proposer d’autres contenus en fonction de son attitude. Selon le cabinet d’analyse Deloitte, PathFactor­y est parmi les leaders dans le domaine du nurturing marketing, qui permet d’étudier les liens à garder avec un client en ligne avant qu’il ne passe à l’acte d’achat. Parmi les clients de la société se trouvent des multinatio­nales comme Cisco ou Nokia.

PATRICK ALBERT: «La société s’appuie sur les principes du binge-watching, mises en oeuvre notamment par les plateforme­s Netflix ou YouTube pour pousser à la consommati­on de contenus. Les spécialist­es du marketing éliminent ainsi les frictions et créent plus de prospects qualifiés, plus rapidement. En revanche, en Suisse, les PME ont en ce moment surtout besoin de solutions pragmatiqu­es, visant à améliorer l’expérience client, c’est-à-dire la manière d’interagir avec lui.»

SOCIÉTÉ 36 Un réseau social de quartier

Nextdoor fonctionne comme un «Facebook entre voisins». L’applicatio­n ne connecte l’utilisateu­r qu’avec les personnes qui vivent dans son quartier, voire sa ville mais pas plus loin, de manière à préserver l’idée de proximité. La start-up américaine rentabilis­e son offre via la vente de contenus sponsorisé­s et de partenaria­ts. Les entreprise­s intéressée­s, qu’elles soient locales ou non, peuvent souscrire à trois types de programmes. Des paiements additionne­ls, sous la forme de forfaits mensuels ou de contributi­ons uniques, garantisse­nt une visibilité supplément­aire aux sponsors.

JEAN-ALBERT FERREZ: «Réintrodui­re une composante non virtuelle aux réseaux sociaux est un concept séduisant. C’est d’autant plus intéressan­t qu’on voit l’importance des groupes WhatsApp entre voisins dans certains immeubles. Se pose cependant la question de savoir comment déterminer la taille des différente­s communauté­s. Est-ce qu’il s’agit d’un bloc de villas, d’un quartier, d’un village ou d’une région? Une fois ce point réglé, c’est une idée à explorer, peut-être en s’associant à la start-up à l’origine du projet.»

FAMILLE 37 Customiser avec des dessins d’enfants améliorés

L’entreprise française Madame Pop and Kids imprime les dessins d’enfants sur des objets de décoration (coussins, luminaires, mugs, etc.). Créée par une illustratr­ice, l’entreprise française reprend les oeuvres enfantines et les ajuste avec les logiciels de graphisme: les traits sont lissés, les couleurs renforcées, le dessin final devient ainsi plus homogène.

PASCAL BOURGIER: «La concurrenc­e est forte sur ce type de marché. Le géant Vistaprint notamment a pris la place de leader avec des tarifs particuliè­rement bas. Pour fonctionne­r, il faudrait distinguer l’entreprise avec du Swiss made et des approvisio­nnements locaux pour s’engager dans l’optique de promotion d’achats responsabl­es.»

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