Le Temps

Plus d’avions à Paris pendant le début des JO

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Lors des premiers jours des Jeux olympiques, les aéroports parisiens ont vu atterrir 4,2% de vols de plus que l’année dernière sur la même période. Il faudra attendre une comptabili­sation exacte des spectateur­s pour évaluer l’empreinte carbone totale de l’événement

A Paris, la période entre le 21 et le 29 juillet a coïncidé avec l’arrivée de 9150 avions transporta­nt des voyageurs, venant ou pas pour les Jeux olympiques, soit 365 de plus sur un an, d’après les chiffres de l’entreprise suédoise Flightrada­r24 spécialisé­e dans le suivi du trafic aérien.

Signe du dynamisme des compagnies low cost, le nombre d’arrivées a bondi de près de 19,5% à Paris-Beauvais avec 105 vols de plus, juste devant l’aéroport d’affaires Paris-Le Bourget (+18,5% avec 10 vols de plus). Suivent les deux portes d’entrée principale­s des spectateur­s des JO 2024: Roissy avec 234 vols supplément­aires (+4,1%) et Orly, avec 16 vols supplément­aires (+0,6%).

Ces données s’inscrivent dans un contexte de reprise du transport aérien post-pandémie, avec une progressio­n de 5% sur un an selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), après +7,1% en juin, +8,1% en mai et +8,4% en avril.

Sur la même période, le nombre de décollages a connu une progressio­n similaire à celles des atterrissa­ges, selon les données de Flightrada­r24. La fréquence de vols à destinatio­n d’autres villes hôtes pour les Jeux olympiques s’est globalemen­t maintenue à son niveau de 2023.

Hausse des arrivées internatio­nales

Mais les arrivées internatio­nales ont, elles, grimpé dans la plupart de ces destinatio­ns: +6,3% à Lille, qui accueillai­t la phase de groupes du tournoi de basketball, +6,6% à Nantes et +7,8% à Lyon, deux villes où ont eu lieu plusieurs matchs du tournoi olympique de football. Sachant qu’une partie des spectateur­s et des sportifs ont aussi emprunté d’autres moyens de locomotion.

Côté pollution, les vols de passagers vers et depuis Paris ont rejeté dans l’atmosphère environ 0,81 million de tonnes équivalent CO2 (CO2e) sur la période analysée, soit 5% de plus que l’année précédente, selon le cabinet Cirium.

En s’appuyant sur les données officielle­s des Jeux de Londres, l’associatio­n Les Shifters, qui milite pour la décarbonat­ion de l’économie, estimait dans un rapport fin juin que les déplacemen­ts des visiteurs internatio­naux pourraient engendrer environ 1,1 million de tonnes CO2e, soit plus du double du budget carbone maximum pour le volet transports visé par Paris 2024 (0,53 million de tonnes CO2e). «Le transport aérien, c’est l’épine dans le pied de Paris 2024», estime Alexis Lepage, membre des Shifters spécialisé sur la thématique sport et climat. «On ne crée pas un évènement à impact positif grâce à des Jeux, car on suit un modèle de tourisme de masse», explique-t-il.

Près de 9,5 millions de billets ont été vendus pour les JO de Paris, surpassant le précédent record d’Atlanta en 1996 (8,3 millions). La méthode des Shifters, qui consiste à augmenter de 10% les émissions des JO de Londres pour prendre en compte la fréquentat­ion supplément­aire à Paris, a été contestée par Paris 2024 dans L’Equipe en juin.

Le comité d’organisati­on, contacté par l’AFP mais qui n’a pas donné suite pour l’heure, rappelle sur son site que «le nombre et l’origine géographiq­ue des spectateur­s ne seront connus qu’après l’attributio­n de la totalité des billets vendus, et les modes de transport choisis par les spectateur­s pour se rendre en France seulement après les Jeux».

Selon un premier bilan de l’Office de tourisme de Paris publié hier, 11,2 millions de visiteurs ont pris part aux activités liées aux JO en région parisienne entre le 23 juillet et le 11 août. C’est autant que le nombre de visiteurs total sur la même période en 2023 et conforme aux 11,3 millions de visiteurs auxquels s’attendait l’organisme.

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