Le Temps

Le joli mois de mai de l’aéroport de Genève

Le retour des passagers à Cointrin, après la pandémie de Covid-19, est plus rapide que prévu. Ce qui pose à nouveau la question de son développem­ent face au défi climatique

- RICHARD ÉTIENNE @rietienne

Après le mois de février, rebelote en mai. Cette année pour la première fois, le nombre de passagers à l’aéroport de Genève dépasse régulièrem­ent celui de 2019, l’année de référence avant la pandémie. En mai dernier, 1,45 million de passagers ont voyagé depuis Cointrin, contre 1,4 million en mai 2019. En février, 1,48 million de personnes ont transité par l’aéroport. Ils avaient été 1,44 million en février 2019.

Durant le covid, l’Associatio­n du transport aérien internatio­nal (IATA) estimait que le trafic passagers allait renouer en 2024 avec ses chiffres d’avant la crise.

A Genève, le nombre de passagers n’a pas cessé de croître depuis le mois de mai 2020, quand le tarmac était quasi vide. On peut y voir une bonne nouvelle pour l’économie de la région ou s’en effrayer pour le climat, l’aviation étant un des modes de transport les plus polluants.

Ces chiffres arrivent en plein renouvelle­ment d’une convention d’objectifs entre la régie publique et le Conseil d’Etat. Celle-ci vise à développer l’aéroport tout en limitant son impact sur l’environnem­ent et doit être reconduite pour les cinq ans à venir. La semaine dernière, la Coordinati­on régionale pour un aéroport urbain, respectueu­x de la population et de l’environnem­ent (Carpe), qui regroupe des associatio­ns de riverains et de protection du climat, a indiqué qu’elle avait, cet hiver, formulé des revendicat­ions dans ce cadre au Conseil d’Etat. Elle a fait savoir qu’elle attendait toujours une réponse de sa part.

Pour la Carpe, l’initiative constituti­onnelle «Pour un pilotage démocratiq­ue de l’aéroport de Genève», acceptée par la population genevoise en 2019, donne une légitimité nouvelle à ses exigences de longue date de limiter les nuisances.

En début d’année, l’aéroport tablait sur un volume de passagers à -4% pour 2024 par rapport à 2019. «Au vu des résultats des premiers mois et des perspectiv­es pour l’été avec une demande en voyages importante, on sera plutôt dans une fourchette entre -1,8% et -2%», estime un porte-parole. Cointrin estime que 2025 sera l’année où le trafic franchira le niveau de 2019. ■

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