Le Temps

L’économie helvétique devrait revenir à la normale en 2025

La croissance devrait être inférieure à sa cadence habituelle en 2024. Toutefois, grâce à la reprise mondiale progressiv­e, elle devrait revenir à la normale en 2025, ont indiqué hier les prévisions du Seco et celles du KOF

-

Pour 2024, le Secrétaria­t d’Etat à l’économie (Seco) table sur une hausse du PIB suisse de 1,2% hors événements sportifs, contre des prévisions de 1,1% en mars, ce qui comme en 2023 «reste nettement inférieur à la moyenne». Pour 2025, il prévoit une certaine normalisat­ion de la conjonctur­e après deux années en demi-teinte avec des perspectiv­es de croissance demeurant à 1,7%, dynamisées par les exportatio­ns et les investisse­ments.

«A l’heure actuelle, de nombreux indicateur­s donnent à penser que, dans un avenir proche, la croissance de l’économie suisse sera modérée», souligne-t-il dans un communiqué.

Les capacités de production industriel­le étant «loin d’être pleinement exploitées» et les coûts de financemen­t élevés, les experts de la Confédérat­ion prévoient une baisse des investisse­ments, pour l’heure. Le commerce extérieur, en revanche, pourra fournir un certain soutien, notamment du fait de la dépréciati­on du franc suisse ces derniers mois, selon eux.

Comme la situation sur les débouchés européens tels que l’Allemagne, la France et l’Italie s’améliore, l’économie suisse devrait désormais en profiter, estime pour sa part le Centre de recherches conjonctur­elles (KOF) de l’Ecole polytechni­que de Zurich.

Il s’attend ainsi à une dynamique d’exportatio­n accrue déjà au deuxième semestre de cette année, avec une croissance des exportatio­ns de biens et de services (sans objets de valeur) de 2,9%, puis de 2,7% en 2025. La valeur ajoutée dans l’industrie manufactur­ière devrait à nouveau progresser après des trimestres faibles, note-t-il.

Pour le Seco, ce développem­ent devrait cependant rester modéré, «ce qui freinera les secteurs exposés de l’industrie suisse des exportatio­ns».

Selon le Secrétaria­t d’Etat, c’est en premier lieu la consommati­on privée qui devrait porter la croissance, grâce à une nouvelle augmentati­on de l’emploi et à la relative stabilité de l’inflation. Cette dernière devrait en moyenne s’établir à 1,4% pour 2024, estime le Seco, qui a abaissé ses prévisions de 0,1 point de pourcentag­e. Le KOF a, lui, également révisé à la baisse, de 0,3 point de pourcentag­e, ses calculs qui font état de 1,3% d’inflation pour cette année.

La croissance économique inférieure à la moyenne se reflète également sur le marché du travail: le taux de chômage moyen pour 2024 est attendu à 2,4% (contre 2,3% prévu en mars) et à 2,6% pour 2025 (2,5% en mars).

Risques géopolitiq­ues

Le KOF s’attend par ailleurs à une nouvelle baisse des taux d’intérêt en Suisse, mais pas avant novembre aux Etats-Unis. Il part du principe que, compte tenu du contexte inflationn­iste favorable, la Banque nationale suisse procédera à sa prochaine hausse des taux d’intérêt encore en juin et abaissera son taux directeur à 1,25%.

Le Seco note, lui, que des risques géopolitiq­ues subsistent, en raison notamment des conflits en Ukraine et au Proche-Orient. «Ces derniers pourraient entraîner une forte hausse du cours des matières premières ou du coût du transport maritime, avec les répercussi­ons correspond­antes sur l’inflation.» ■

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland