Le Grand Conseil vaudois et la CourEDH
La Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH) a récemment condamné la Suisse pour, selon elle, son engagement insuffisant ou sa lenteur dans la décarbonation de l’environnement, donnant ainsi raison à une partie plaignante composée de femmes seniors suisses. Cette décision est-elle justifiée? La Suisse est-elle en retrait sur ce point par rapport à d’autres pays européens? Nos seniors ont-elles fait du tort à notre pays et surtout attisé la défiance à l’endroit des juges européens, apportant ainsi du grain à moudre aux europhobes? Voilà les questions que l’on entend le plus souvent.
Mais qu’aurait donc pensé la CourEDH si elle avait eu vent de la décision du Grand Conseil vaudois tombée en décembre 2022, quand il a en effet décidé de sanctionner lourdement une vingtaine de milliers de propriétaires qui, depuis une quarantaine d’années, contribuent activement à cette décarbonation en se chauffant à l’électricité, conformément aux suggestions, voire injonctions, des Vert·e·s et des pouvoirs publics de l’époque. Ces propriétaires vont, en effet, devoir transformer leur maison pour un coût pouvant atteindre les 120000 francs afin de la doter d’un circuit de circulation d’eau pour passer à un autre mode de chauffage permettant d’abandonner leurs radiateurs électriques à résistances; et cela, quelques années avant d’abandonner leur maison promise à la démolition ou à de profondes transformations car, ici aussi, il s’agit de seniors, hommes et femmes. Punis pour avoir moins pollué et contribué depuis des années à la transition énergétique; alors là, on ne traîne pas les pieds... puisque l’on marche sur la tête, et à reculons. ▅