FRANKLIN AZZI EN VEDETTE
À chacune de ses éditions, le salon Maison & Objet Paris distingue les signatures les plus marquantes de l ’actualité internationale du design et de la décoration à travers l ’ élection du Designer of the Year. Pour les sessions de septembre 2020 et mars 2021, c’est l ’architecte pluridisciplinaire parisien qui hérite de cette distinction. Portrait.
pluridisciplinaire. “Je prenais tout autant de plaisir à passer d’un cours de design industriel d’automobile à un cours de textiles de mode”, raconte-t-il. Il fonde son agence en 2006. Située dans un ancien entrepôt, au coeur du IIe arrondissement de Paris, elle emploie, aujourd’hui, 50 personnes. Franklin Azzi se considère comme un “architecte-technicien” et revendique le fait de ne pas imprimer une patte spécifique à ses réalisations. “Pour moi, chaque projet est totalement différent”, insiste-t-il. Il est également convaincu qu’un beau projet ne se limite pas à son aspect esthétique : “Le beau est, avant tout, lié au bonheur des utilisateurs.”
Dans le cadre de son travail, il évite délibérément de céder au fameux “wow effect”. Il cherche plutôt à réaliser des bâtiments qui résisteront à l’épreuve du temps. Nombre de ses projets ont jusqu’à présent consisté à réhabiliter des structures déjà existantes, entre autres, la transformation d’un centre de tri postal lillois en lieu culturel, la création de l’École des beaux-arts de Nantes dans un ancien entrepôt et la création de Beaupassage-Grenelle, dans le VIIe arrondissement de Paris, un ensemble de logements et d’enseignes liées à l’art
de vivre. Pour chacun de ces projets, sa démarche était la même : “respecter le passé tout en célébrant l’avenir”. Citons, parmi ses autres réalisations, des boutiques de mode pour Christophe Lemaire, Isabel Marant, Lacoste et le groupe LVMH, une poignée de porte pour le fabricant italien PBA et le Holiday Café à Paris. Son agence travaille actuellement sur des projets tels que l’hôtel Mama Shelter à Dubaï, un bâtiment polyvalent sur les Champs-Élysées, une structure temporaire qui abritera un restaurant et un bar sur le toit des Galeries Lafayette Haussmann, et des boutiques à New York et Shanghai pour la marque de mode chinoise EP Yaying. Il mène régulièrement des chantiers liés au monde du travail, qu’il s’agisse des immeubles de bureaux Workstation”et Dock en Seine en proche banlieue parisienne , ou du projet de coworking Deskopolitan Voltaire dans l’est de la ville , qui comprend entre autres une salle de sport, une crèche, un restaurant, un salon de coiffure, un potager sur le toit et un hôtel de neuf chambres sur 6 000 m2. “Nous vivons à une époque où l’on se doit d’ être de plus en plus polyvalents”, affirme-t-il.