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Nadir Ioulain tourne un court-métrage en 360°

Dimanche 14 juillet, quai Fernand-Pouillon à Montigny-leBretonne­ux, une grosse bagarre éclate à la mi-journée entre une quinzaine de jeunes. Les passants s’arrêtent, prêts à composer le 17 pour appeler la police.

Inutile de s’alarmer, il s’agissait en fait d’un tournage, plus vrai que nature, sous la direction du réalisateu­r verriérois, Nadir Ioulain.

Une immersion totale du spectateur

Le Vide sera un court-métrage d’une trentaine de minutes. Il est tourné en 360° pour une immersion totale du spectateur qui devra utiliser un casque de réalité virtuelle afin de regarder le film.

Après les rodéos urbains en 2021 avec L’Adrénaline, Nadir Ioulain veut sensibilis­er les jeunes aux dangers mortels des rixes entre bandes.

« C’est l’envers du décor des rixes. L’histoire de deux bandes, de l’influence des réseaux sociaux comme accélérate­ur de violence. Le Vide est inspiré d’une histoire vraie. Une maman qui a perdu son fils témoigne. Les textes relatent des faits qui se sont malheureus­ement produits. Le film brise le fun de la violence et plonge le spectateur dans la réalité crue » , explique le réalisateu­r.

La caméra VR 360° est toute petite, ressemblan­t à une tête de robot avec ses six objectifs qui lui font des yeux.

« Cette technologi­e permet de placer le spectateur au milieu de l’action » , confie le cinéaste.

Nadir Ioulain a tourné à Trappes, La Verrière et Montigny-le-Bretonneux.

« À Montigny, je voulais tourner quai Fernand-Pouillon. Je passe souvent ici, pour aller à la médiathèqu­e du Canal. Avec le canal, ses escaliers, son passage souterrain, c’est un endroit très visuel, très esthétique. Du bonheur pour un cinéaste ! Ce lieu fait partie de mon imaginaire, je voulais tourner ici » , évoque Nadir Ioulain.

Pros et jeunes acteurs

Pour accompagne­r son cascorps ce thème de la violence et ting de pros, composé de Karim ont voulu participer à ce projet Mokhtari (Rédemption, Itinéraire qui ambitionne de montrer la d’un enfant cassé), Azize Diabêtise de celle-ci et ses consébaté (La Cité rose, Les Bracelets quences dramatique­s. rouges, Ici tout commence), « Nous jouons des personHich­em Yacouby (Un Prophète, nages qui ont existé, des faits Moi, capitaine, La Gardav), véridiques. C’est plus fort Seyna Kane (Lupin, Saint-Omer, pour montrer l’horreur de l’Adrénaline), ou encore le casmourir jeune, montrer que cadeur Malky Attar (John Wick, perdre la vie fait mal à tous

nd

Lucy), il a été, comme à son les proches. J’ai dit oui tout habitude, chercher des talents de suite à Nadir pour tourner dans les quartiers. dans ce film qui va faire ré

« Des jeunes de Guyanfléch­ir » , confie Omar, 18 ans, court, La Verrière, Montiacteu­r trappiste. gny, Élancourt, Mantes-la

Jolie, Pierrefitt­e, nous ont rejoints » , se félicite le réalisateu­r.

Des jeunes ont pris à bras-le

Un film pour en parler

« C’est un honneur de jouer avec Azize Diabaté. C’est important de sensibilis­er pour lutter contre la violence » , confient Ismaël, Wassim, Tijane, Erwan et Elvina.

À côté de la productric­e, Zahara Soilihi, le premier assistant réalisateu­r est un jeune en service civique pour l’Associatio­n pour la création et l’innovation artistique et culturelle (Aciac), fondée par Nadir Ioulain. Ishaq Guerrouach­e- Amhaoich a 19 ans : « Je suis passionné de cinéma. J’ai tourné mon premier court pour passer l’option cinéma au bac » , révèle-t-il.

« Quand nous avons rencontré Ishaq, il était en plein questionne­ment, doutant de ses capacités. Pas nous lorsque nous avons pris conscience de ses capacités. Avec Aciac, nous l’accompagno­ns, pour trouver une école de cinéma, en lui proposant ce service civique » , confie Zahara Soilihi.

Nadir Ioulain parcourra dès la rentrée les quartiers de SaintQuent­in-en-Yvelines. Il viendra à la rencontre de ceux qui le solliciter­ont, partout en France, pour présenter son film et initier un dialogue avec les jeunes autour d’un projet culturel qui se veut aussi à vocation éducative et sociale.

L’Aciac a reçu le soutien d’associatio­ns pour son tournage dont S Bien rezonable (Mantes-la-Jolie), Grignywood (Grigny) et Pixneil (Guyancourt).