Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)

Arrêté avec des couteaux, il dit avoir peur depuis la mort de son père

- • F. D.

S’installer à un arrêt de bus avec deux couteaux de cuisine longs de 15 centimètre­s n’était certaineme­nt pas l’idée du siècle. Encore moins à deux pas du château de Versailles.

Le vendredi 12 juillet 2024, un Martiniqua­is de 24ans a été condamné par le tribunal de Versailles pour ce port d’armes pour le moins surprenant. Lors du procès, le prévenu a expliqué qu’il se sentait en danger. Un sentiment renforcé depuis l’assassinat de son père, en avril dernier. En un mois de détention provisoire, puisque les faits datent du 12juin dernier, l’homme a mûri ses explicatio­ns sans qu’elles ne soient rassurante­s pour autant.

« Je me suis fait des films »

Ce soir en question, Jahel est installé avec un ami sous un abribus. La Brigade anticrimin­alité passe une première fois. Puis une seconde. L’homme tente maladroite­ment de cacher ses couteaux. Le contrôle est inévitable.

Entendu, il livre son explicatio­n. « Dans l’après-midi, je me suis pris la tête avec deux gars près de la gare des Chantiers. Mon pote leur a ensuite volé un téléphone. Puis, il est parti en me disant qu’il revenait dans une heure. J’ai attendu deux heures chez moi. Je me suis fait des films. Lorsqu’il est arrivé, je suis sorti dans teaux. » la rue avec les cou

« On l’a retrouvé décapité et sans ses mains »

Face aux juges, l’homme assure vivre dans la peur.

Dans l’actualité des faits divers, un événement tragique ressort bien, faisant état de la mort d’un homme de 57ans à Le Lamentin, en Martinique. Pour autant, la filiation n’a pas été officielle­ment établie.

Face à l’inquiétude des magistrats, Jahel essaye de temporiser. « J’ai fait courir un risque potentiel à la population de Versailles. Mais croyez-moi, je ne comptais faire de mal à personne. Je comptais ramener les couteaux chez moi, mais les policiers n’arrêtaient pas de passer. »

Presque un poète

« C’est depuis l’assassinat de mon père en avril dernier. Je ne vais pas bien. J’ai peur de tout. C’est normal, on l’a retrouvé décapité et sans ses mains. »

Le prévenu tente d’attendrir ses juges, dévoilant presque une fibre poétique. « Vous savez, je ne veux pas retourner en prison. Personne ne devrait y aller, même s’il faut payer ses crimes. Moi, j’aime me promener quand le soleil n’est pas encore levé le petit matin. »

Au final Jahel écope de 10 mois de prison plus 3 mois de révocation de sursis. Le tribunal prononce une semi-liberté. Et surtout, une interdicti­on de détenir une arme pendant 5ans.

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