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Un mouvement citoyen lance une pétition contre l’installati­on d’une antenne-relais aux Framboisin­es

- • Stéphanie PETIT

A Bullion, au lendemain du conseil municipal du 19 juin, des habitants ont choisi de se réunir. Ils s’opposent au lieu choisi pour la pose de l’antenne et ont lancé une pétition.

Après l’adoption de l’installati­on de l’antenne 4G sur le site des Framboisin­es lors du conseil municipal du 19 juin, des citoyens se sont rassemblés pour lancer une pétition. L’objet de la contestati­on est le lieu choisi pour implanter le pylône de 42 mètres. Car sur le besoin de couverture, les avis convergent.

Déjà plus de 500 signatures

La pétition détaille : « L’opposition à ce projet n’a pas pour but de pousser la commune à refuser l’installati­on d’une antenne relais sur Bullion ; nombreux parmi vous souhaitant que la qualité du réseau mobile soit améliorée et non plus limitée aux appels d’urgence en certains endroits. Il s’agit plutôt de faire en sorte qu’un autre emplacemen­t soit trouvé, ceci en ne défigurant pas le village et en n’exposant pas les enfants à des risques pour leur santé. »

Le mouvement citoyen a présenté sa pétition aux électeurs de Bullion à l’occasion du premier tour des législativ­es. Ce jour-là, un adjoint de Bullion a été pris à partie devant sa famille. Plusieurs élus du conseil municipal ont également… trouvé dans leur boîte à lettres des courriers agressifs ayant pour sujet l’installati­on de l’antenne. Des actes que le maire condamne.

La pétition a vocation à être transmise à l’ensemble du conseil municipal de Bullion, à l’opérateur Orange, en charge de l’installati­on et à la députée de la 10e circonscri­ption. La sous-préfecture et Gérard Larcher devraient aussi être destinatai­res du courrier, entre autres. Le mouvement citoyen entend aller jusqu’au tribunal administra­tif pour faire entendre sa voix.

Un changement de lieu ?

Pour mettre fin à la contestati­on, il attend que d’autres lieux soient étudiés. « Nous avons étudié une quinzaine de points pour la couverture du centre village. Certains ont été écartés pour des motifs réglementa­ires, architectu­raux ou encore techniques » , rappelle Xavier Caris. Le maire de Bullion précise : « Les Framboisin­es fait partie des points majeurs d’implantati­on depuis 2021. »

L’équipe municipale s’est penchée sur le clocher de l’église, un refus a été formulé par l’architecte des Bâtiments de France. Le cimetière a aussi été envisagé mais il a fallu renoncer car il y a une « covisibili­té directe avec l’église » qui est classée monument historique. Un point en forêt de protection était aussi sur la liste des emplacemen­ts potentiels. Pour installer l’antenne, un arbre devait être enlevé. Cette solution a été refusée par la préfecture. Un autre point a été envisagé sur le parking du centre de tir. Cette fois, c’est l’opérateur Orange qui a émis un veto en raison de contrainte­s techniques. Enfin, aux Carneaux l’installati­on n’est pas envisageab­le car le hameau appartient au site classé de vallée de l’Aulne.

Si l’emplacemen­t des Framboisin­es ne réjouit personne, il répond à plusieurs critères. Il a le mérite d’être « à plus de 500† mètres du périmètre de l’église, d’être en lisière des 50† mètres de protection de la forêt et d’être sur un site inscrit et non classé », détaille Xavier Caris. Le maire précise : « l’emplacemen­t des Framboisin­es permet de ne pas imperla méabiliser plus le sol, donc la nature du sol ne change pas. Et il n’y a pas d’extension d’urbanisati­on de la forêt ».

Dès fin 2023, ce lieu a été étudié par la préfecture et la direction territoria­le des Yvelines. « J’entends les craintes des uns et des autres » , souligne Xavier Caris. De son côté Cédric Le Barz, membre du collectif, mais aussi membre du comité de pilotage qui a été mis en place par la mairie regrette que les contrainte­s réglementa­ires « ne protègent pas autant les habitants et le coeur du village » .

A 160‚mètres de l’école

L’antenne sera à 160 mètres de l’école et à 180 mètres du centre de loisirs, ce qui a amené un peu plus d’une dizaine de parents à formuler une demande d’informatio­ns pour entreprend­re une dérogation afin de scolariser leurs enfants ailleurs. Il est à noter que l’inspection académique a été informée du projet d’implantati­on de l’antenne-relais aux Framboisin­es par la mairie.

Outre l’école, se pose aussi pour le mouvement citoyen, l’espace des Framboisin­es en soi, lieu de conviviali­té et de loisirs. Courts de tennis, aire de jeux pour enfants… Les citoyens demandant que l’antenne soit installée ailleurs s’inquiètent des potentiels effets sur la santé provoqués par les ondes. « L’espace de jeux, tout comme les terrains de tennis, ne seront pas dans le champ direct d’émission » , souligne le maire.

Dans l’attente d’un décret ?

Il faut l’avouer, seul un décret pourrait permettre de changer le lieu d’implantati­on de l’antenne. « Cédric O (secrétaire d’État chargé de la transition numérique de mars…2019 à mai…2022) en avait parlé, mais il n’y en a pas eu » , rappelle Xavier Caris.

A ce jour, rien ne permet d’attester qu’un décret sera publié au Journal Officiel. « Faut-il rester dans l’immobilism­e ? Nous avons deux antennes dans le cadre du New Deal depuis 2021 et nous en sommes toujours au même point », lance le maire. La crise politique traversée par le pays amène le maire à s’interroger : « Quel sera le point de vue du ministre de l’Environnem­ent ? »

Des solutions en attendant une antenne

Dans une démarche bienveilla­nte, Richard Santos, Bullionnai­s signataire de la pétition, également contre le lieu choisi et travaillan­t dans le secteur des télécoms discute avec les habitants. Il donne des astuces pour passer des appels en wifi depuis chez soi, notamment.

De son côté Xavier Caris entend oeuvrer pour « l’intérêt général. 80 % sont favorables à la pose d’une antenne, 70 % le sont pour le site des Framboisin­es et 59 % des habitants du quartier concerné sont favorables » , rappelle-t-il. Ces données proviennen­t de la consultati­on publique réalisée par un institut indépendan­t au début de l’année.

« Comme tout le monde, j’aurais préféré que l’antenne trouve une place en forêt de protection ». XAVIER CARIS, maire de Bullion.

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