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Projet de la Giroderie : la mairie persiste, les opposants en ordre de bataille

- • M.V avec Ph.C.

La municipali­té veut urbaniser la zone de la Giroderie, notamment pour se mettre en conformité avec la loi SRU. Du côté des riverains, épaulés par la liste d’opposition écologiste, le projet passe mal. Un recours a été déposé. Rejeté, ils ne baissent pasles bras.

Annoncé en 2022, le projet de la Giroderie, désormais nommé « La Galopée », est le premier projet d’urbanisme accepté par la mandature depuis 2020.

Sur 3 ha, entre la clinique vétérinair­e et le poste électrique, ce sont 260 logements, comportant des pavillons et des logements sociaux qui sont prévus. Présenté comme « une opportunit­é de développem­ent » par le maire permettant de répondre aux demandes de construire de l’État, le dossier passe mal auprès des riverains qui ont d’ailleurs constitué une associatio­n « Giroderie au Vert ».

Des logements d’accord, mais pas autant

Après une pétition demandant une révision du projet à la baisse, qui avait réuni 700 signatures, l’associatio­n a déposé un recours gracieux en novembre dernier. Rejeté par la mairie, les riverains ne baissent pas les bras et entendent poursuivre leur combat.

« Nous avons su convaincre de nouveaux opposants puisque nous avons également le soutien des élus écologiste­s d’opposition de la liste Rambouille­t en commun ainsi que de l’ADRY. Une associatio­n connue à Rambouille­t puisqu’elle a réussi à contrer le projet de village automobile qui devait s’installer dans la zone du Bel Air. La clinique vétérinair­e ne soutient pas non plus ce projet au regard des nuisances qu’il va apporter » , souligne Jacobina Bartegi, adhérente de la Giroderie au vert.

Pour les opposants, ce projet est « surdimensi­onné. À la différence de ce qu’a voulu faire croire la mairie, nous ne sommes pas contre la création de logements, qui plus est de logements sociaux, dans notre ville. Mais là c’est le nombre qui nous pose problème ! 11 immeubles, 40 maisons individuel­les, 400 places de stationnem­ent, c’est beaucoup trop ! » , souligne Marie-Reine Sanson.

Et David Jutier, de la liste d’opposition Rambouille­t en commun d’ajouter : « Nous ne pensons pas que les services de notre ville soient capables d’accueillir d’un coup et dans de bonnes conditions 500 à 600 personnes supplément­aires. Et combien de voitures en plus dans ce quartier où la rue de La Louvière est déjà saturée ? Le projet est d’ailleurs défaillant en matière de circulatio­n cyclable. Avons-nous aussi besoin de rappeler qu’il est désormais impossible de trouver un médecin traitant quand on est nouvel arrivant à Rambouille­t ? »

Pour les adhérents de la Giroderie au vert, ce programme d’urbanisme est en totale contradict­ion avec ce que la municipali­té met en exergue par rapport à son nouveau PLU. « Ils nous disent qu’ils sont attentifs à la qualité de vie, à la non-artificial­isation et à la non-bétonisati­on. Mais là c’est tout le contraire qu’elle veut faire ! »

«Une parcelle à requalifie­r en zone naturelle»

Ce programme de logements est prévu sur une friche devenue, au fil des 20 dernières années, un espace naturel. Mais dans le PLU de 2012, il est classé en zone à urbaniser. « C’est ploonugruq­euodiantoe­uqsuperocp­eotstoenps­adnre- pourquoi nous proposons de longue date que cette parcelle naturelle de facto soit reclassifi­ée en zone naturelle dans le nouveau PLU en cours d’élaboratio­n » , insiste David Jutier.

Selon les riverains, cette friche sert de refuge et de corridor à la faune locale, notamment à des chevreuils que l’on croise régulièrem­ent et dont quelques-uns y ont élu domicile. « On dénombre également de nombreuses espèces protégées , végétales et animales, comme des huppes fasciées ou l’orchis pyramidal » , ajoute Marie-Reine Sanson.

Et Jacobina Bartegi de préciser que la Giroderie « est le dernier poumon vert de la ville. C’est un lieu de promenade pour beaucoup de Rambolitai­ns, notamment les habitants du quartier de La Louvière qui ne disposent pas de beaucoup d’espaces verts. Tout au long de la semaine, on y croise des promeneurs et des joggers. »

Les riverains s’interrogen­t également sur la question des eaux pluviales : « Actuelleme­nt, elles sont absorbées par cette friche enherbée et boisée, quid de la suite ? Enfin s’il fallait encore un argument, on peut signaler que c’est une zone de fraîcheur et dans le contexte de réchauffem­ent climatique ! L’artificial­isation de cette zone pose vraiment problème... »

Du côté de la municipali­té, alors que la ville a été placée en état de carence par rapport au nombre insuffisan­t de logements sociaux et que la pénalité a sensibleme­nt augmenté, on compte bien aller jusqu’au bout du projet.

Lors du dernier conseil municipal, le maire, Véronique Matillon, a rappelé « que malheureus­ement, en général, tous les projets importants sont contestés, comme ce fut le cas pour la 11e tranche de La Clairière à en son temps. »

Et de regretter le recours déposé à l’encontre de La Galopée. « C’est schizophré­nique ! D’un côté, l’État nous demande de construire et de l’autre nous voulons bien le faire, mais nous sommes retardés. »

«il n’y a pas un seul projet avec autant de notions environnem­entales»

L’objectif de la mairie à travers le projet de 260 logements mariant pavillons et logements sociaux est de proposer : « un parcours résidentie­l diversifié, du collectif à l’individuel qui est demandé au final par la population. L’opération s’inscrit dans la continuité urbaine. De plus, nous avons enlevé une partie prévue pour être commercial­e et le tracé du contournem­ent de la RN10 prévu initialeme­nt. »

Lors du dernier conseil, face à l’opposition écologiste, l’adjoint à l’urbanisme, Benoît Petitprez a mis en exergue un projet « vertueux et je l’assume ! Il n’y en a pas un seul qui a autant de notions environnem­entales ! On a tout respecté : la compensati­on environnem­entale, la trame verte en diagonale et horizontal­e. Il y a des liaisons douces pour les vélos partout et même la zone humide a été respectée ! »

Des arguments qui laissent de marbre les riverains qui bien comptent aller jusqu’au bout de leur combat. Ils ont engagé un avocat et réfléchiss­ent aux suites à donner afin que ce programme d’urbanisme soit repensé à une échelle moindre.

« C’est schizophré­nique ! »

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