Toutes les Nouvelles (Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelines)
Les bénévoles diffusent le bruit du mâle pour attirer des retours. Ce comptage se pratique dès la tombée de la nuit.
ajoute un autre bénévole.
Répartis en treize groupes dans les Yvelines, les bénévoles font une à trois repasses de mimars à fin avril. Toutes les communes ne sont pas contrôlées la même année. « Nous nous rendons simultanément dans l’ensemble des communes concernées une fois tous les cinq ans » , poursuit-il. Ces opérations concernent les Yvelines et les communes limitrophes de l’Eure-et-Loir.
Avoir l’ouïe fine
Coassement des crapauds, moteurs des voitures, aboiements de chiens, voix humaines, avions dans le ciel… Le chant de la chouette chevêche peut être difficile à entendre. Sans compter la Hulotte qui peut répondre à la stimulation sonore. « Elle peut croire que c’est une provocation mais on ne s’occupe pas de cette espèce car elle n’est pas menacée » , glisse un bénévole.
« Le travail de collecte permet de savoir si les nichoirs sont habités et s’il faut en installer de nouveaux » , argue Patrick.
L’association Terroir et Nature en Yvelines (ATENA78) fabrique et installe des nichoirs. Lors d’autres soirées, un état des lieux des nichoirs est mené.
Cette cartographie permet de s’apercevoir que dans la région, il n’y a plus de haut lieu de la chouette Chevêche alors que c’était le cas dans la commune de Gambais. « Certaines ont eu une forte population puis n’en ont plus eu » , remarque un bénévole.
Ce soir-là, au bout de près de trois heures d’écoute, aucune chouette chevêche n’aura répondu aux sollicitations sonores des bénévoles. Les conditions météorologiques n’étaient pas optimales. Il avait beaucoup plu les jours précédents, empêchant les chouettes de quitter leur habitat. « Les rapaces nocturnes ne vont pas chasser quand il pleut. Quand il fait beau, ils peuvent aller chasser, les insectes notamment, plutôt que de défendre leur territoire » , souligne un bénévole.
Avec des conditions météorologiques différentes, ce bénévole membre d’un groupe du côté de Thoiry a obtenu quatre réponses aux cinq sollicitations sonores émises.
Un travail de collecte pour cartographier
Les données collectées lors des repasses sont transmises au président de l’association (Dominique Robert, ndlr) puis au Muséum d’histoire naturelle pour réaliser une cartographie de la population de Chevêche. PATRICK
La chevêche a un rayon de dispersion de 50mètres. Pour cela, il faut un corridor écologique à savoir des haies, des champs ou des prairies. Sans cela, la chouette ne peut pas se déplacer. Et cela provoque l’isolation de la population, ce qui l’appauvrit avec de la consanguinité. UN BÉNÉVOLE
La baisse de population de la Chevêche est le fruit de plusieurs facteurs.
On retrouve notamment la pollution lumineuse. Pour se déplacer, les rapaces, comme d’autres animaux nocturnes, ont besoin d’une trame noire. Il s’agit de couloirs de déplacement plongés dans la nuit. Toutefois, la densification des villes et des villages participe au recul de l’habitat de la Chevêche. Elle niche dans les cavités et les vieux arbres, généralement.
Le déploiement des habitations en zone rurale s’accompagne aussi de l’éclairage public. Une lumière à laquelle est sensible la chouette.
Sans oublier la contamination de la chevêche par les pesticides, eux-mêmes ingérés par les insectes dont elle se nourrit. « Cela peut impacter leur fécondité. Certains couples n’ont plus de petits. Ils ne renouvellent plus l’espèce » , détaille un bénévole.
Dans son milieu naturel, l’espérance de vie de la Chevêche est d’une dizaine d’années.
■
Site Internet de l’association Atena 78 : www.terroirnature78.org
La pollution lumineuse, un sérieux frein