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Paille, une des plus belles façades récompensées par la Ville
La Ville de Versailles a remis ses traditionnels prix du ravalement.
C’est une tradition à Versailles de voir chaque année la municipalité récompenser les plus belles réalisations en matière de ravalement et de construction, dont les devantures commerciales parfois remarquables.
23 prix ont été décernés, mardi 26 mars, lors d’une cérémonie à l’hôtel de ville. Plusieurs réalisations ont été récompensées financièrement par la Fondation du patrimoine à laquelle la Ville de Versailles abonde chaque année.
Architecte versaillaise
« Le prix du ravalement est une institution à Versailles. C’est une fierté de voir toutes ces belles façades rénovées par des entreprises artisanales capables de perpétuer cette tradition » , se réjouit François de Mazières, maire (DVD) de la ville.
Chaque année, une centaine d’autorisations de ravalement sont accordées par la Ville et son service d’urbanisme.
Pour veiller au grain, une architecte du patrimoine scrute les dossiers.
Élodie Montigny a pris la suite de l’emblématique Christophe Guégan, vivant cette année son premier prix du ravalement en tant qu’architecte de la ville.
« Je connais bien Versailles, pour avoir travaillé quatre ans avec Christophe Guégan » , souligne l’architecte.
Une ville qu’Elodie sillonne depuis toujours. « J’ai précédemment été en poste à l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine, aux côtés de l’architecte des bâtiments de France. Je suis diplômée de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles et de l’École de Chaillot, issue d’une famille versaillaise » , raconte la jeune femme.
Construit en 1788
Élodie Montigny se souvient d’une vocation de jeunesse, doublée d’une passion pour l’archéologie. « J’ai eu la chance de pouvoir fouiller à Rome, ainsi qu’en France, sur le site de l’oppidum de Châteaumeillant » , détaille-t-elle.
Élodie Montigny n’en dédaigne pas moins le patrimoine contemporain, qu’elle apprécie dans ce paysage versaillais écrit du XVIIIe eu XXIe siècle.
Le prix du ravalement 2023 a justement mis en lumière une très belle façade commerciale du quartier Saint-Louis.
Au 50, avenue de Sceaux, les copropriétaires ont redonné son lustre aux bâtiments des anciens établissements Paille.
Bien qu’ayant cédé l’entreprise en 2023, la famille et les copropriétaires ont gardé les murs et souhaité rénover ce patrimoine.
Façade miraculée
« C’est une façade classée qui date de 1788, seul élément ancien, car le bâtiment a brulé pendant la Seconde Guerre mondiale, entièrement détruit sauf la façade » , racontent Marion Paille et Corinne Parant, copropriétaires.
Bruno Podalydes y a tourné Banc public en 2007.
C’est en 1898 qu’Émile-Louis Paille devient propriétaire du magasin dont il possédait des parts. Il est pharmacien, connait la chimie et devient marchand de couleurs. Son fils André Paille, puis ses enfants Michel et Bernard Paille, poursuivent la saga familiale.
« Nous sommes les filles de
Michel Paille. Avec notre soeur Nathalie, un associé, Pascal Hoareau, nous avons dirigé l’entreprise jusqu’en 2023 » , confient Marion et Corinne.
Les moulures, les mosaïques, ont été restaurées. La façade a été nettoyée et repeinte, donnant un nouvel éclat à ce site industriel qui fait aussi partie du patrimoine versaillais. L’entreprise saint-cyrienne tout corps d’état 3D Construction, dirigée par Miguel Barrero, a réalisé le chantier au deuxième semestre 2023.