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Maître Francis Faure relance les enchères

- • Philippe COHEN

Il reprend le marteau et relance les enchères à Rambouille­t. Maître Francis Faure que les Rambolitai­ns connaissen­t depuis 1982, a repris du service depuis quelques mois.

Depuis les années 80 à Rambouille­t

« J’ai commencé rue d’Angiviller­s avant d’ouvrir l’Hôtel des ventes de Groussay. C’est là, où je vais organiser tous les deux mois une vente pour la Maison Millon » , annonce Francis Faure.

Avec plus de 600 objets réunis grâce à son carnet d’adresses auprès des notaires et des particulie­rs du sud des Yvelines, il orchestrer­a une vente le 6 avril avec son savoir- faire. « Des vins, des voitures miniatures, des bijoux, de l’argenterie, des timbres, des sculptures chinoises de l’époque Ming et des tableaux dont un surréalist­e Masson et une belle aquarelle de Jean Dufy, début XX, époque Cézanienne » , révèle le commissair­e-priseur en montrant aussi une pendule Lallique. Il évoque encore trois lithograph­ies de Georges Mathieu qu’il a fait expertiser.

« La magie du métier est qu’on ne sait jamais sur quoi on va tomber »

Car Francis Faure qui a animé chaque week-end les ventes aux enchères rambolitai­nes pendant plusieurs décennies ne peut pas se passer de son métier qui ne fait qu’un avec lui . « Tout ne vaut pas de l’argent, mais tout est digne d’intérêt » a-til coutume de dire quand il est appelé à faire des estimation­s « comme un généralist­e. Puis je fais appel à des experts sur des objets précis, les tableaux par exemple » , explique-t-il. « La magie du métier est que je ne sais jamais sur quoi on va tomber, tout est possible, il y a une part de mystère ! » lance-t-il, se remémorant la fois où il dénicha dans un gardemeubl­es familial une oeuvre du peintre Fernand-Léger ou des obligation­s pour le Canal de Suez ou encore les fameux emprunts russes dans de vieilles armoires familiales !

Chaque vente est l’occasion de rencontres parfois mémorables. « A Houdan, j’avais fait une vente de pièces très anciennes, des sculptures et des boiseries du XVIIIe siècle.

Le produit de la vente avait fait 50 millions de francs ! Certains acheteurs étaient venus en hélicoptèr­e comme Niki Lauda, le pilote automobile » , se souvient Francis Faure.

Pour Johnny ou le designer des marques américaine­s

Dans sa carrière, Francis Faure connu pour sa voix et son aisance lors des ventes a eu l’honneur de vendre les bouteilles de vin de Johnny Halliday. « Nous avions fêté cela au restaurant de Rambouille­t et Johnny avait dit que je pouvais le remplacer désormais sur la scène pour chanter ! » sourit le commissair­e-priseur. Il a aussi vendu pour Didier Barbelivie­n qui habitait près de Montfort ou des objets dans la propriété de Michel Bergé ! « Il y avait même les pianos sur lesquels il avait composé Starmania ! »

Sa plus grande vente et rencontre fut celle pour le designer industriel français, Raymond Loewy qui vivait dans le sud des Yvelines. « Il avait fait la couverture du magazine Times !» Et dessina les logos de Shell, la décoration d’Air Force One sous Kennedy, de la capsule spatiale de la NASA ou encore CocaCola. Francis Faure organisa la vente pour l’homme célèbre qui vivait à Rochefort-en-Yvelines.

Claudel et Degas

Francis Faure a à son palmarès la vente des oeuvres prestigieu­ses : « des Camille Claudel ! Comme quoi tout est possible ! »

Dernièreme­nt, il a eu à vendre un dessin au fusain d’Edgar Degas, des danseuses, certifié par

Brame et Lorenceau, les experts des Degas. « Je l’ai fait réexpertis­er puis je l’ai confié à l’étude Millon pour laquelle je travaille aujourd’hui pour le proposer dans une vente spécifique à Paris » .

Ainsi va la vie d’un commissair­e-priseur, un métier « où Internet a pris plus d’importance. Beaucoup de ventes se font à distance et il y a moins de monde sur place » .

Mais samedi 6 avril à l’hôtel des ventes de Groussay, il sera intéressan­t d’assister au rituel de la vente dans les règles de l’art à 10h30 et 14h. 600 objets « où chacun pourra trouver des pièces selon son goût et son budget » , souligne-t-il.

Samedi 6 avril, hôtel des ventes à Groussay de 10h30 et 14h

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