Society (France)

Test comparatif

LES CORNICHONS AIGRES-DOUX

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Imaginez un(e) propriétai­re D’AX qui se gausserait d’avoir mis un moteur de BX dans sa citadine. Vous trouvez ça ridicule? C’est pourtant l’attitude discutable qu’adopte le fêlé du bocal Maayane, qui propose non pas un simple cornichon, mais une version bigger than cornichon, à savoir le concombre aigre-doux. Certes, notre comparaiso­n n’est pas parfaite, il faudrait un sacré miracle pour faire passer un arbre à cames de BX dans une culasse D’AX, et quand bien même on conservera­it la rampe d’injection, comment faire passer la pompe à eau quand on fait rentrer le carter à la masse, LOL, vous voyez l’idée? Comme si mettre un petit cornichon n’était pas suffisant! Comme si, en 2024, la taille comptait toujours! Et pourquoi pas des melons, tant qu’on est dans la cucurbitac­ée? Enfin, c’est comme ça maintenant. Faut toujours plus. Triste constat, comme dirait le conducteur de L’AX qu’on a emboutie.

Imagine-t-on Mathilde Panot croquer dans un cornichon Kerets? Malgré son peu d’appétit pour le sucré-salé en général et les nuances aigres-douces en particulie­r (aucun poulet aigre-doux en six ans de pauses déj à la cantine de l’assemblée –à titre d’exemple), il y a fort à parier que la native de Tours a troqué depuis bien longtemps les tomates cerises –institutio­ns tristounet­tes et fatiguées des apéros dînatoires– pour ces véritables albatros à croquer, aussi grotesques hors de leur bocal qu’irradiants de grâce une fois en bouche. D’autant que le fameux aigre annoncé (uniquement par souci contractue­l) n’est RIEN en comparaiso­n de ce doux de dingue, tutoyant les notions astrales de résilience, voire de codéine, auquel Kerets ne consacre humblement que quatre petites lettres. Et quand on sait, pickle sur le gâteau, que ces merveilles nous viennent droit de Pantin dans le 93, terre de luttes s’il en est, le doute n’est plus permis.

Quel dommage! Des années qu’on avale les cornichons aigres-doux par bocaux entiers, sans distinctio­n de race ou de confession, juste pour le plaisir immense de pouvoir dire qu’on a un bocal –meilleur récipient alimentair­e. Bref, on n’en demande pas énormément aux cornichons aigres-doux. Pas la peine de tout nous dire. Par exemple, le fait –totalement discutable– d’avoir choisi d’agrémenter leur jus avec du poivron rouge, qu’on digère extrêmemen­t mal: pas nécessaire. S’obstiner et faire figurer une rondelle de poivron rouge sur son étiquette: contre-productif. Par exemple, nous, avec Chouchou, on a été tout de suite très clairs: si tu me trompes, si tu me trahis, si tu divorces, si tu te remaries, si tu passes toutes tes pauses déj à copuler avec des militants pro-frexit en doudoune sans manches, surtout, ne me dis rien. Résultat: on va pouvoir déguster nos cornichons dans le plus grand calme.

C’est une découverte publiée en 2022 dans la revue scientifiq­ue Frontiers in

Aging Neuroscien­ce par des chercheurs canadiens. Alors qu’ils pratiquent un scanner cérébral sur un patient de 87 ans, l’homme décède d’un infarctus. Une sacrée veine pour nos amis, qui se retrouvent avec quinze minutes d’enregistre­ment contenant le passage de vie à trépas. Et qu’y constate-t-on? Une augmentati­on radicale, à l’instant T, des ondes gamma, impliquées dans les processus de rêves et de mémoire. “Le cerveau pourrait jouer un dernier rappel des événements importants de la vie juste avant la mort”, concluent ainsi les scientifiq­ues. Une question se pose donc: l’aigre-doux Maille est-il assez goûtu pour que ce test rejoigne les souvenirs élus par nos fameuses ondes gamma, entre la naissance de nos enfants, la finale de la Coupe du monde 98 et les exceptionn­els deux jours bibingo de Franprix? Bof, non.

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