Secrets d'Histoire

LES CHEMISES ROUGES DE GARIBALDI

CLÉMENTINE TELLERMANN

- TEXTE DE

UNE SIMPLE CHEMISE DE COULEUR EST DEVENUE UN SYMBOLE DE CONTRADICT­ION AU POUVOIR. LE SYMBOLE DE L’UNIFICATIO­N DE L’ITALIE MAIS SURTOUT, DE L’ÉMANCIPATI­ON DES PEUPLES.

Les chemises rouges, ou plus généraleme­nt la garde de Garibaldi, paraissent pour la première fois en Uruguay en 1843, lors du conflit contre l’Argentine. C’est à Montevideo que Garibaldi forme une troupe d’immigrés italiens, pour défendre les terres d’Uruguay. Face aux 30000 Argentins, le chef de bande choisit d’habiller ses hommes avec des tuniques rouges. Selon lui, ces chemises initialeme­nt prévues pour les ouvriers des abattoirs argentins permettron­t aux ennemis de ne pas voir la couleur du sang au travers du tissu. C’est alors que se crée l’armée en rouge qui défend les peuples opprimés.

UN CHEF DE GUERRE SUR TERRE ET SUR MER

Joseph-Marie Garibaldi naît le 4 juillet 1807 dans une Nice française mais qui deviendra en 1814 territoire de la Maison de Savoie, dynastie italienne. C’est à 15 ans que Garibaldi s’engage comme mousse et, très vite, il entame ses premières expédition­s. Au cours de ses nombreux voyages, son engagement politique va naître. Il va être particuliè­rement touché par le saint-simonisme, un courant de pensée qui prône l’humanité et lutte contre la tyrannie, et par les idées de Mazzini, personnage fondateur de son essor militant étant donné ses idées de « Nation » et de « réunificat­ion ». Ce dernier l’entraîne dans son premier combat, une tentative de renverser la royauté, ce qui lui vaudra une condamnati­on à mort en tant qu’ennemi de l’État. En 1835, lorsqu’il est en exil, Garibaldi rejoint officielle­ment le mouvement révolution­naire de la Jeune Europe. Il y combat alors aux côtés de l’Uruguay contre l’Argentine. C’est ainsi qu’il forme sa troupe de 500 hommes, prêts à combattre au nom de la libération des peuples. C’est avec cette armée qu’il effectue bon nombre de combats dans le vieux monde et même en Amérique, ce qui petit à petit, en fait un héros à dimension internatio­nale. En 1860, il fait une de ses plus grosses expédition­s : l’expédition « des Mille » pour libérer Naples et la Sicile au nom de la Maison de Savoie. Cette victoire lui fait atteindre le statut de héros et fait des chemises rouges une icône. C’est alors l’armée qui a unifié l’Italie. Garibaldi en veut toujours plus et poursuit sa quête à travers l’Europe. Il combat dans de nombreuses guerres d’indépendan­ce jusqu’en 1874.

SYMBOLE DE FORCE… ET DE VIOLENCE

Décrit comme un chef de guerre invincible, il s’éteint pourtant en 1882. Si les hommages affluent du monde entier, son action militaire et politique essuie également les critiques de ses opposants. Aujourd’hui encore, le terme « chemise rouge » est employé pour décrire des manifestan­ts thaïlandai­s qui militent pour la dissolutio­n du gouverneme­nt. Le rouge est associé à la colère ou encore au danger. Par ailleurs, les chemises de couleur ont toujours représenté ou influencé la politique. Les militaires fascistes étaient vêtus de chemises noires et ceux du Parti national-socialiste de Hitler de chemises marron.

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Portrait du général et homme politique italien Giuseppe Maria Garibaldi (1807-1882), de Salvatore Lo Forte (1804-1885).

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