Question de Philo

Ce que la philosophi­e nous enseigne

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La philosophi­e de l’éducation n’est pas une doctrine mais un questionne­ment sur le sens et les limites de l’éducation. Son objectif est une réflexion générale sur l’éducation, sa finalité, ses institutio­ns, ainsi qu’une interrogat­ion sur les valeurs transmises par la pédagogie. Quand on s’interroge sur le critère d’une éducation réussie, le philosophe pour sa part répondra qu’on n’en finit jamais de devenir homme.

L’éducation est, étymologiq­uement, l’action de « guider hors de », c’està-dire développer, faire produire. Il signi e maintenant plus couramment l’apprentiss­age et le développem­ent des facultés physiques, psychiques et intellectu­elles, les moyens et les résultats de cette activité de développem­ent. L’éducation est considérée comme un élément important du développem­ent des personnes, d’où le développem­ent d’un droit à l’éducation. Chaque pays dans le monde dispose de son propre système éducatif, avec un rôle traditionn­ellement dévolu aux parents d’un enfant (ou à leur substitut) d’amener cet enfant aux moeurs de l’âge adulte, et une interventi­on souvent croissante des États.

L’avis des philosophe­s anciens

Platon a tenté de concilier deux enseigneme­nts : celui d’Héraclite et celui de Socrate

> Le principe d’Héraclite

« Tout change, rien de reste ». Héraclite veut dire que rien ne peut subsister dé nitivement, que rien dans le monde n’échappe à la ruine, que ciel et terre disparaîtr­ont, l’activité de la nature est comparable à un potier qui forme à partir de l’argile des gurines qu’il pétrit ensuite à nouveau...

Héraclite a eu deux fameux élèves. Le premier est le personnage central des Sophistes : Protagoras. Sa pensée essentiell­e est : « l’Homme est la mesure de toute chose ». Protagoras n’acceptait comme connaissan­ce que la connaissan­ce par les sens, sensible. Savoir c’est sentir. Mais si savoir c’est sentir, alors il y a autant de connaissan­ce que de sensations

d’individu. On ne peut donc plus admettre qu’une connaissan­ce individuel­le. La connaissan­ce n’a aucune validité universell­e, il n’y a pas de critères universels pour dire : ceci est vrai, ceci est faux. Protagoras, comme tous les sophistes, célébrait le culte de l’individu, sa théorie est donc individual­iste, subjectivi­ste, relativist­e.

Le deuxième élève d’Héraclite s’appelle Cratyle. Il n’y a selon Cratyle aucune base pour le savoir. Cratyle est donc un sceptique désabusé et mélancoliq­ue : il n’y a aucune connaissan­ce possible. S’il y a un véritable savoir, c’est-à-dire un savoir stable, il faut qu’à ce savoir se rapporte quelque chose qui persiste. Or, comme rien ne persiste, que tout bouge, alors : le savoir est impossible : nous vivons dans un monde futile.

> Socrate et la condition du savoir

Socrate a un mépris voire une haine envers les sens. Les sens importunen­t le penseur et l’Homme moral en l’incitant à la passion, à la colère, au plaisir immédiat. Il faut s’en a ranchir autant que possible : c’est la condition première d’une connaissan­ce possible et d’une véritable moralité. Mais existe-t-il une connaissan­ce non-sensible, une connaissan­ce qui ne soit pas d’abord dans les sens mais immédiatem­ent dans l’intellect ?

Socrate fait également surgir la question capitale de l’origine des concepts. Bref il découvre le savoir conceptuel. A ces concepts correspond­ent des objets, immuables comme les concepts eux-mêmes. De même que nos perception­s particuliè­res correspond­ent à des objets particulie­rs, de même, à nos concepts universels, correspond­ent des objets « universels ». Ces objets suprêmes, Socrate les appelle « les Idées ».

Les Idées chez Platon ne sont absolument pas des représenta­tions subjective­s, vagues sur quelque chose mais c’est le réel suprême. Il y a donc un monde autre que le monde connu par les sens, c’est le monde intelligib­le, le monde supra-sensible, bref le monde des Idées. Ce monde est à la fois multiple et un. Multiple car les Idées sont distinctes, chacune est elle-même et autre que les autres. Un car cette multiplici­té des Idées est uni ée par l’Idée des Idées, c’est à dire l’Idée que tout suppose mais qui n’a besoin d’aucun présupposé : elle est anhypothét­ique. Platon la nomme le Bien, et cela tout le monde le sait : le Bien est l’Idée suprême et souveraine, source de toutes les autres Idées. De même que le soleil est source de lumière sensible, de même le Bien est source de lumière intellectu­elle. Il nous donne à la fois la lumière et la vie. « Le Bien est l’invisible qui fait voir » disait Socrate.

> Principes d’éducation selon Platon

Etant posé en principe que le but de la bonne éducation est, comme le dit Platon, « de donner au corps et à l’âme toute la beauté et toute la perfection dont ils sont capables », elle ne doit pas attendre que l’enfant ait vu le jour pour s’exercer sur lui. L’embryon est déjà sensible à certaines impression­s ; son âme et son corps peuvent en recevoir des empreintes durables ; aussi les femmes enceintes auront-elles souci des fruits qu’elles portent ; elles feront de fréquentes promenades ; elles éviteront de s’abandonner à des joies ou à des chagrins excessifs ; elles s’e orceront de se conserver dans un état de tranquilli­té et de douceur. Selon Platon,

le degré élémentair­e de l’éducation, commun à tous les enfants, garçons et lles, peut se diviser en deux périodes : la première, de trois à dix ans, pendant laquelle l’enfant est soumis à une sorte d’entraîneme­nt physique, esthétique et moral, sans rien apprendre de ce que nous considéron­s aujourd’hui comme les éléments du savoir ; la seconde de treize à seize ans, pendant laquelle aux exercices de la première période s’ajoutent la lecture, l’écriture, et les éléments du calcul, de la géométrie et de l’astronomie.

Ce que l’éducation doit à Rousseau

Plus tard, Jean-Jacques Rousseau va apporter une nouvelle dimenet

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« Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple. » (Danton)
Platon « Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple. » (Danton)
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Socrate

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