Lunch box Les LE GOÛT DE LA LIBERTÉ
Pratique, économique, équilibré, le déj’ fait maison serait-il en passe de détrôner le traditionnel « plat du jour » du restaurant ? Hérité du Covid, préparé avec amour, ce rendez-vous avec soi offre bien plus qu’un repas.
sa propre cuisine vient renforcer un sentiment de liberté. L’heure est aussi à la maîtrise des budgets, à l’attention grandissante portée à la santé et au rejet de l’emballage. « La lunch box rappelle que nous sommes vigilants sur les dépenses alimentaires et la provenance de nos aliments. et anglicisme – littéralement « boîte à En d’autres termes, que nous sommes dans la recherche déjeuner » – décrit la pratique adoptée d’optimisation et de performance jusque dans notre
consistanntd depuis peu dans nos sociétés assiette », détaille Patrice Duchemin. à apporter son repas au bureau ou hors de chez soi. Longtemps, les Français, qui ne sont pas à un paradoxe près, soit expédiaient un sandwich sur le pouce, soit passaient de longues heures à table. Des habitudes mises à mal en 2020, comme l’explique Patrice Duchemin, sociologue de la consommation : « La lunch box est une des conséquences du dérèglement généré par le Covid. Pendant les confinements, beaucoup se sont mis à cuisiner, en cherchant à reprendre le contrôle avec des aliments simples et bons. La lunch box est aussi une manière d’emporter notre univers à l’extérieur, elle est rassurante. » Une façon de maîtriser notre quotidien dans un monde où nous ne cessons de courir.
SYMBOLE DE CHANGEMENTS
Assimilée à la gamelle des mineurs qui, autrefois, l’emportaient au travail, aux bentos des Japonais pressés d’avaler leur repas ou aux étudiants qui conservaient la nourriture préparée par leur famille, la lunch box raconte une nouvelle histoire. « Le travail a changé. Il y a moins de monde dans les entreprises. Les cantines ont laissé place aux armoires réfrigérées, aux boîtes consignées, aux frigos sur appli », raconte Patrice Duchemin. Le rapport au lieu de travail est aussi devenu bien plus nomade avec l’essor des flex o ces. Dans cette optique, pouvoir manger
COMMENT LA COMPOSER ?
Pour Vanessa Bedjaï-Haddad, nutritionniste, une composition réussie est une « boîte » complète « avec des légumes de saison, autour de 200 grammes, des féculents cuits – 100 à 200 grammes –, ou encore des protéines animales ou végétales ». Il ne faut pas oublier d’y ajouter une note sucrée en terminant par des fruits frais, de la compote de pommes ou une poignée de fruits secs. Une fois que les familles d’aliments sont bien maîtrisées, il sut d’y piocher selon ses goûts : crudités, poêlées de légumes cuits, herbes fines, fromage frais, comme du chèvre… La seule règle à garder en tête pour une alimentation équilibrée, ce sont les proportions, les légumes d’abord, les protéines ensuite, puis les féculents.