CROIRE ET ADMIRER
Ne rien attendre de soi ni des autres, ne pas avoir de modèles ni d’idéal, c’est avoir renoncé à tout ce qui peut nous élever, nous transporter, nous diriger dans l’existence. Renouer avec la sublimation et le sublime en soi est possible.
POURQUOI ÇA DONNE DU SENS À LA VIE
Parce que nous avons besoin de croire pour vivre. Croire en quoi ? En l’autre, explique Freud. Nous naissons inachevés et dépendants d’une figure secourable pour survivre, ce qu’il appelle un Nebenmensch : Quelqu’un de plus grand que nous, un adulte qui prend soin de nous et nous protège. De cette détresse et dépendance, héritées de notre toute petite enfance, naît ensuite notre croyance en l’autre et notre besoin de nous relier à plus vaste que nous.
3 idées pour y croire encore
Renouez avec le « sentiment océanique ». Dans Malaise dans la civilisation, Freud décrit cette notion psychologico-spirituelle découverte par Romain Rolland comme « un sentiment d’union indissoluble avec le Grand Tout, et d’appartenance à l’universel ». C’est une expérience primitive d’intensification des plaisirs sensoriels qui vient des tout premiers mois de la vie, quand nous avions l’impression de former un tout avec notre mère, expliquet-il. Nous pouvons la revivre pleinement face à la nature. « Nous sommes des humains qui consommons, c’està-dire qui ingérons, et en ingérant, nous détruisons ce que nous consommons. La nature s’admire, se contemple. Elle n’est pas consommable. Elle vous dit : “Tu ne me consumeras pas, je serai toujours plus surprenante, plus grande.” Elle fait partie des choses admirables qui nous sortent de nos routines », confirme Pascal Chabot.
Écoutez vos rêves. Ils sont la réalisation de vos désirs inconscients. En vous les remémorant, en les racontant par écrit ou à des proches, des sens peuvent émerger et avoir un effet révélateur spectaculaire de vos idéaux secrets. Ils vous mèneront à la cause de votre désir, à ce qui vous anime et a été enfoui par l’inhibition, le poids des devoirs que vous et votre environnement vous infligez.
Retombez en adolescence. « L’adolescence, c’est le moment de la première grande métamorphose, le moment du soupçon que nous émettons vis-à-vis des sens reçus en héritage », résume le philosophe. Nous nous cherchons, nous nous émancipons, nous nous singularisons en faisant preuve d’une extrême curiosité dans nos recherches, nos passions amoureuses, intellectuelles, artistiques. « Il y a dans cette première fois de la formulation du sens une très grande sincérité, une grande beauté. Pouvoir renouer avec cela est nécessaire », invite Pascal Chabot. Qu’aimiez-vous faire, lire ? Pour quoi vous passionniez-vous ? Quels étaient vos modèles ?