Opera Magazine

Maria Callas a son musée à Athènes

- Pierre Flinois

Le musée « Maria Callas » (Maria Callas Museum) a, enfin, ouvert ses portes, le 26 octobre dernier, à Athènes, 44, rue Mitropoleo­s, à deux pas de la place Syntagma, derrière la belle façade jaune d’une maison patricienn­e, au pignon orné d’une grande photo de la diva.

Plongeon mémoriel, au deuxième étage – le troisième étant réservé aux manifestat­ions musicales et aux activités éducatives. Quatre petites salles évoquent trois rôles majeurs : quelques troncs de bouleau, une silhouette à contre-jour, voici la voix de Norma, en 1958, en concert, au Palais Garnier ; un salon aux rideaux rouges, pour le «Vissi d’arte», sur écran, cette fois – celui de Tosca, au Covent Garden, en 1964 ; La traviata de Lisbonne (1958) conclut. Ultime station, les master classes de la Juilliard School (1971-1972), dont on peut entendre des fragments, au casque.

Un étage plus bas, où l’on trouve la centaine de partitions de la diva et la chronologi­e complète de ses rôles, mélangeant sans distinctio­n scène, récitals, et studio d’enregistre­ment, deux salles blanches offrent un parcours libre.

À gauche, l’icône de mode : outre un manteau, trois robes du soir, créées par Biki – dont celle en crêpe de satin vert des derniers concerts –, des turbans, des gants, un des sacs Gucci, dont elle raffolait... Et la femme, avec compagnons de scène – Luchino

Visconti ou Franco Zeffirelli – et de vie – Giovanni Battista Meneghini, le mari, et Aristote Onassis, l’élu infidèle.

Quelques tiroirs proposent des lettres à Maria Callas, et d’autres, de sa main – raretés, mais non significat­ives. Deux bustes et un dessin aux proportion­s ratées plus loin, on accède au parcours chronologi­que, dense – la place manque –, mais en rien exhaustif.

Les racines grecques, la naissance à New York, Athènes, les premiers rôles, dans les années 1940, quand Maria s’appelait encore Kalogeropo­ulos, des écrans diffusant images et interviews de témoins – sa professeur­e, Elvira de Hidalgo, qui pressentit, sous le diamant brut, la star à venir – ou d’ellemême... Tout cela déjà connu. Quelques photos des production­s de Buenos Aires, citations, tiroirs encore, images privées, menu d’un banquet organisé par la chroniqueu­se mondaine Elsa Maxwell... Et les affiches des représenta­tions à Épidaure, les dernières de la cantatrice en Grèce : Norma (1960) et Medea (1961), avec deux costumes de la première, et vingt secondes de répétition­s muettes de la seconde. Il ne reste plus que la boutique de souvenirs et la cafétéria, au rez-dechaussée. C’est peu, pour le legs de la Grecque la plus célèbre qui soit. Le grand public découvrira, le passionné restera sur sa faim !

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© Vangelis Patsialos Une des salles du musée.

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