Nord Eclair

Déjà trois Woodybus après une expérience réussie à Tressin !

- PAR DELPHINE DESLÉE villeneuve@lavoixduno­rd.fr

Le Woodybus, c’est un vélobus en bois qui fonctionne à la force des mollets et sur batterie. Après une année d’essai fructueux à Tressin, la commune en a acheté un. Faches-Thumesnil s’est aussi équipée. Loos récupère le modèle qui a servi à l’expériment­ation, ce qui porte à trois le nombre de Woodybus dans la métropole ! SE DÉPLACER.

Le Woodybus c’est quoi ? Fabriqué par la société Humbird à Nantes qui se veut « exploratri­ce de mobilité heureuse », le Woodybus était, à son arrivée à Tressin, 1 400 habitants, le premier à être mis en service dans les Hauts-deFrance en novembre 2023. Depuis, il a fait des émules : « On en a vendu un à Faches-Thumesnil, et un autre à Comines-Warneton, côté belge», explique Clara Robert, chargée de développem­ent commercial et du marketing chez Humbird, qui pointe que nous sommes « une région très dynamique sur le thème des mobilités douces ».

Tressin après une petite année d’expériment­ation, en a acheté un. C’est Loos qui va maintenant tester ce mode de transport. Ce qui fait trois Woodybus dans la métropole lilloise, plus un de l’autre côté de la frontière.

Qui a eu cette idée ? Jean-François Robert et Jérémy Jeusset ont créé la société Humbird en 2018. Elle compte désormais 15 salariés. Le premier est ingénieur en constructi­on automobile et écolo dans l’âme, et a d’abord travaillé dans le milieu de la moto avant de s’orienter vers le vélo et ses dérivés. Le second est un ancien steward passionné par les mobilités douces.

Tous les deux ont mis au point le Woodybus, qui en est à son cinquantiè­me exemplaire vendu. Il est fabriqué en pin maritime qui vient de Nouvelle Aquitaine, sa batterie est conçue à Bordeaux et son assistance électrique à Lyon. On est donc sur du pur made in France.

Concrèteme­nt, comment ça marche… et est-ce envisageab­le en ville ? Les enfants doivent pédaler. La conduite de ce quadricycl­e à assistance électrique est confiée à un chauffeur adulte qui assure leur sécurité, mais les écoliers ne sont pas passifs. Et ça, c’est très amusant. Sa vitesse maximale est de 25 km/h. En tant que quadricycl­e, il n’est pas autorisé sur les bandes et pistes cyclables (réservées aux bicycles et tricycles) mais peut circuler sur des voies vertes.

Il est donc la plupart du temps sur la route, mais avec toutes les zones désormais limitées à 30 km/h, on ne peut pas l’accuser de ralentir considérab­lement le trafic. Quand on demande à la société Humbird si ce n’est pas un mode de transport plus adapté aux courts trajets en milieu rural qu’à l’urbain, la réponse est non : « On vient d’en vendre trois à Strasbourg. Nantes en a acheté un, c’est tout à fait adapté à la ville. »

Combien ça coûte, et qui paie ? Le Woodybus coûte 18 000 euros. La commune de Tressin a reçu une aide du départemen­t du Nord à hauteur de 60 % de cette somme au titre de la mobilité rurale innovante. L’ADEME accompagne la phase d’expériment­ation. Chaque commune définit les règles de fonctionne­ment, mais la plupart du temps, c’est gratuit pour les usagers, qui s’engagent à tour de rôle à conduire l’engin.

Qu’en dit-on à Tressin, village pionnier ?

Vincent Debeir, adjoint au maire à Tressin, est très positif sur l’expériment­ation menée. Dans le village, l’arrivée du Woody bis, « ah ça a été la surprise, l’événement même ! » Pour lui, l’expériment­ation a surtout « permis d’engager des conversati­ons, de créer le débat. On n’a pas fait de comptage précis, mais on se rend compte qu’il y a de plus en plus de gens qui viennent à pied ou à vélo. Le Woodybus a participé à ces changement­s. On a moins de voitures aux abords de l’école, et c’est bien le but. » Il note qu’il faut mobiliser les parents (ce sont eux qui, à tour de rôle, conduisent le Woodybus). « Bien sûr, ça a mieux marché avec les beaux jours, note-t-il, après les vacances de Pâques, il a été utilisé tous les jours. On va voir comment le rendre disponible également pour les centres aérés. »

Il accueille régulièrem­ent des délégation­s venues de Bruxelles, de Fourmies, de Normandie… Les gens veulent voir comment ça fonctionne concrèteme­nt, pour se mettre, pourquoi pas, eux aussi à la « woodymania ».

Ce samedi 7 septembre, le Woodybus prendra le départ de Tressin à 9 h 30.

Son arrivée est prévue à 10 h 45 à Loos, en passant par Tressin, Villeneuve-d’Ascq, Lille et Faches-Thumesnil.

Sa vitesse maximale est de 25 km/h. Il n’est pas autorisé sur les bandes et pistes cyclables.

 ?? PHOTO BAZIZ CHIBANE ?? Si vous habitez Tressin, Anstaing, Villeneuve-d’Ascq, Faches ou Lille, vous verrez peut-être passer ce samedi matin un drôle de véhicule écolo et ludique, le Woodybus.
PHOTO BAZIZ CHIBANE Si vous habitez Tressin, Anstaing, Villeneuve-d’Ascq, Faches ou Lille, vous verrez peut-être passer ce samedi matin un drôle de véhicule écolo et ludique, le Woodybus.
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France