Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Manifs pro-gaza les commerçants gênés
Les restaurateurs aux abords de la mairie se plaignent des rassemblements qui se déroulent chaque soir, considérant que cela fait fuir les clients.
Nous n’avons rien contre ces rassemblements devant la mairie de Nice. Mais tous les soirs, au pire moment de la journée pour notre activité, cela commence à poser de réels problèmes. » Tom Wander est le patron du Bistrot Gourmand et du Café Noir mais également administrateur à l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). Ce dont il parle, ce sont ces mouvements spontanés qui se déroulent dans le Vieuxnice pour réclamer le retrait du drapeau israélien du fronton de l’hôtel de ville et le cessez-le-feu à Gaza. Si les commerçants ne se prononcent pas sur le fond, la forme les dérange.
« Ça fait fuir les clients »
« Ça commence exactement à l’heure où les clients viennent s’asseoir pour l’apéro. Or, ça les fait fuir. Ils n’ont pas envie de boire un verre en entendant crier génocide, relate Samir Nasser, le gérant du Merkado. L’hiver a été dur et à peine les affaires reprennent-elles que c’est de nouveau compliqué. On a littéralement zéro client pendant ces rassemblements. Or, ils durent parfois jusqu’à 22 heures. Ça fait dix jours que ça dure, ce n’est plus possible. »
À quelques pas de là, le maître d’hôtel du Grand Balcon, Matthieu Baconnier dresse un constat similaire. « Ça tombe pile au début du service. Et, les gens n’ont pas envie de dîner en terrasse dans ces conditions. Et pour ceux qui ont réservé, c’est parfois difficile de venir jusqu’au restaurant, ils doivent faire le tour pour éviter le rassemblement. »
Chez Fine Gueule, rue de l’hôtel-deville, c’est pire encore : « Comme les policiers mettent les barrières devant l’entrée de la mairie, le personnel est parfois gêné pour arriver jusqu’au restaurant », s’agace Kim Hadjedj, la propriétaire.
Une pétition lancée
Alors Noël Ajoury, patron des restaurateurs de l’umih et responsable de Lu Kalu près de la mairie, a décidé « d’écrire au préfet. Il nous a dit que ce n’était pas une manifestation donc qu’elle ne peut pas être interdite. Mais les commerçants enregistrent une importante perte. Nous avons lancé une pétition pour nous faire entendre ». Tom Wander suggère : « Il serait opportun de décaler ce rassemblement, par exemple vers 10 heures. Le message serait toujours entendu sans porter préjudice aux acteurs économiques locaux. »