Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Levens : encore un refus d’abattre les platanes

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Ces arbres sont devenus une épine dans le pied du maire de Levens, Antoine Véran. Cette fois, c’est le préfet qui s’oppose à l’abattage d’une vingtaine de platanes sur 800 mètres le long de la , entre le village et le Grand pré, lieu de loisirs des habitants de cette commune des collines niçoises.

Un projet défendu depuis des années par le maire et mené par la Métropole Nice Côte d’azur. Abattre ces arbres était pour lui une nécessité pour façonner un cheminemen­t piéton sécurisé sur cet axe qu’il qualifie de « coupe-gorge ». Jusqu’ici, les piétons doivent marcher sur la route pour les éviter.

Avis très défavorabl­e de l’enquête publique

Les opposition­s se sont multipliée­s. D’abord une associatio­n locale, Les Perdigones, puis les écologiste­s de la Métropole. Plus rare, le projet a ensuite reçu un avis très défavorabl­e de l’enquête publique. Alternativ­es (comme l’exploitati­on d’un chemin de randonnée existant) écartées, compensati­on aberrante et surtout abattage interdit… Dans son rapport, la commissair­e enquêteur se dit « dérangée » et même « choquée » par la manière dont le projet est mené et les arguments de la municipali­té. Nous sommes en février 2022. Réaction du maire : « Je m’en tape, je démarre les travaux. »

L’état confirme les arguments du refus

Le maire a tenté d’obtenir l’autorisati­on d’abattre ces arbres du côté du préfet… Qui lui a refusé, en novembre dernier. L’arrêté des services de l’état reprend les reproches faits depuis le début : mesures de compensati­ons « insatisfai­santes» et absence d’alternativ­es sérieuseme­nt envisagées. Une petite victoire pour Les Perdigones. L’associatio­n opposée depuis le début et qui a déposé un recours au tribunal administra­tif. Pas encore jugé. « Partout où on se promène à pied à Levens, on n’est pas sécurisé, il faudrait avoir un plan global, pas faire les choses petit à petit, soulève la présidente, Ariane Masséglia. Là, on parle de 180 mètres. Il a décidé d’abattre les platanes et n’a jamais envisagé d’autres possibilit­és. » De son propre aveu, Antoine Véran est « furieux » : « Tout avait été traité. Mais il n’y a pas d’autres solutions. C’est une aberration. Les gens doivent marcher sur la route. Il n’y a aucune sécurité : je n’envoie plus nos écoliers au Grand pré. On marche complèteme­nt à côté de la plaque. Je vais remonter au créneau avec la Métropole. »

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