Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La préfecture maritime ne relâche pas la pression
La préfecture maritime de la Méditerranée a présenté sa campagne de sécurité des loisirs nautiques et de la plaisance. Le Var reste le département le plus concerné.
Le premier pic d’activité en mer a été enregistré le 9 mai, à l’occasion de l’ascension. Quelques jours après cet « échauffement », la préfecture maritime a lancé, avant-hier, sa campagne de sécurité des loisirs nautiques et de la plaisance.
2023 moins intense
En 2023, il y a eu 4 123 opérations de sauvetage en mer dans le bassin méditerranéen. Le nombre d’interventions recensées est en baisse (-2,5 %) par rapport à l’exercice précédent. La majorité concernant des avaries. Même évolution du côté des infractions qui ont chuté de 16 %. « Nous avons connu un recul net du nombre d’interventions, constate Aymeric le Masne de Chermont, directeur du Cross Med. Cette baisse de 7 % est beaucoup plus importante par rapport aux autres façades maritimes (-3 %). »
Pour autant, au cours de l’été dernier, trente-trois personnes ont perdu la vie en Méditerranée, dont treize lors d’une baignade et six lors d’une plongée.
Avant et arrière saison à risque
Parmi les incidents marquants de l’été 2023, signe de la hausse des collisions et des abordages, la mort d’une nageuse au large du Cap Lardier. Cette dernière se trouvait au-delà de la bande des 300 mètres quand elle a été heurtée par un bateau à moteur. Autre fléau, toujours persistant, les personnes, quittant la plage y en laissant leurs effets personnels, retrouvées la plupart du temps chez elles malgré le lancement d’opérations
de recherches en fin d’aprèsmidi. Une alerte est donnée à chaque fois que du matériel nautique est retrouvé. D’où l’importance de marquer son matériel. Même si les touristes arriveront en masse au cours des mois de juillet et août, l’avant et l’arrière-saison demeurent des moments de l’année particulièrement accidentogènes pour plusieurs raisons.
« En dehors des vacances scolaires nous avons souvent des personnes plus à risque, analyse Luc Richard, chef du pôle police en mer de la préfecture maritime. Des gens qui reprennent une activité après une longue période d’interruption. En arrière-saison, ce sont plutôt des personnes
plus expérimentées, des apnéistes, des gens qui vont plus profond. » Le dernier accident mortel en date, jeudi dernier à Saintcyr, a coûté la vie à un plongeur originaire de Seine-et-marne.
Commémorations et JO, un été riche
Un autre élément a une influence sur la plongée sous-marine, le passage à d’autres méthodes que les traditionnelles bouteilles : «Ilya aussi un changement des pratiques avec l’utilisation du recycleur. La plongée passe de la gestion des réserves aux mélanges d’air. »
Cet été sera marqué par deux temps forts : les Jeux olympiques et l’anniversaire du Débarquement de Provence.
En effet, les épreuves de voile se tiendront à Marseille du dimanche 28 juillet jusqu’au jeudi 8 août. De quoi occuper le Cross Med et la Préfecture maritime. « Nous avons eu la chance d’avoir un test event pour s’entraîner sur la rade de Marseille pendant une dizaine de jours. Nous reconduirons la réglementation en allégeant un peu sur la partie sud. Il n’y aura pas de conséquence pour la baignade, promet Gilles Boidevezi, préfet maritime de la Méditerranée. Nous avons décidé de rapprocher les “anneaux” des épreuves pour qu’elles soient mieux visibles depuis la corniche. »
Les célébrations du 80e anniversaire du Débarquement de Provence ne devraient pas non plus mettre les activités sur pause pendant un long moment : «Àce stade, on peut envisager que cela se limite à la journée du 15 août. L’impact devrait être assez limité. »
Un été dédié à la sensibilisation
Si les autorités ont mis l’accent sur une campagne choc, similaire à ce qui peut se faire dans le domaine de la sécurité routière, les autorités misent sur la devise « PEA, l’assurance vie en mer ». Une référence au triptyque : préparer sa sortie en mer ; s’équiper pour être en sécurité ; savoir alerter en cas de difficulté. Ils conseillent des outils tels que PING et NAV & Co permettant de mieux préparer sa sortie.
Stupéfiants et alcool, le flou
Le nautisme est un milieu qui n’est pas épargné par la consommation d’alcool et de stupéfiants. Pour autant, il est à l’heure actuelle impossible de procéder à des contrôles. Les seuls dépistages se font après des accidents. « Nous sommes proches d’un consensus, annonce Gilles Boidevezi. Il faut maintenant trouver le vecteur législatif. Je ne pense pas que ce soit pour cette saison. »
Avant de prendre la mer, deux numéros sont à avoir en tête : le 196, numéro des urgences en mer et la VHF 16.