Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Saint-zacharie, le « refuge » varois

- P.-L. P. plpages@varmatin.com

Annoncée en fin de matinée, la mort de Jean-claude Gaudin, alors qu’il se trouvait dans sa résidence secondaire de Saint-zacharie, aura mis du temps pour atteindre le coeur de ce village varois situé à une trentaine de kilomètres à peine de Marseille. À vrai dire, ce sont les médias régionaux arrivés sur place à la mi-journée qui les ont informés.

« Vous m’apprenez une bien triste nouvelle », lâche ainsi Joseph Agopian, Marseillai­s du quartier de la Belle-demai, mais qui apprécie la tranquilli­té de Saint-zacharie. « Ce n’était pas un ami, mais j’ai eu l’occasion de lui parler à quelques reprises. C’était un bonhomme sympathiqu­e. Et, après Gaston Defferre, il a surtout été un bon maire pour Marseille. »

De la faconde et de l’humanité

À la sortie est du village, à la rôtisserie La Broche zacharienn­e, c’est la stupeur. Venus déjeuner chez leur amie Valérie, Jean-yves et Gilda, un couple de La Valette-du-var, mettent un peu

de temps à digérer la nouvelle. « Je suis un ancien policier des compagnies d’interventi­on de Marseille. À plusieurs reprises, j’ai escorté Jean-claude Gaudin lorsqu’il était maire. J’aimais bien sa faconde, mais il y avait aussi de l’humanité chez lui. Il avait toujours un mot gentil, une attention pour ceux qui participai­ent au dispositif de sécurité. Alors sa mort m’attriste un peu », raconte Jeanyves.

Personne en revanche à Saint-zacharie ne semble savoir

que Jean-claude Gaudin possédait une maison au village. Et pour les rares « initiés », ils ne l’ont pas souvent croisé. Encore moins ces dernières années… « Il assistait parfois à des manifestat­ions officielle­s auxquelles je l’avais convié, mais il était très discret lorsqu’il venait à Saint-zacharie» , raconte Pierre Coulomb. Très affecté, l’ancien maire de la commune confie encore : « Avec Jean-claude, on n’avait que quelques jours d’écart. On était de grands amis depuis notre enfance, bien avant de faire de la politique. Il y a une dizaine de jours, on s’est parlé au téléphone. Il disait éprouver beaucoup des difficulté­s pour marcher, mais ça allait. Il m’a même dit : aux beaux jours, on mangera ensemble. »

« La perte d’un homme d’état »

Celui qui l’a remplacé à l’hôtel de ville de Saint-zacharie, son fils Jean-jacques Coulomb, est tout aussi attristé. Bien qu’en déplacemen­t à Lyon, c’est lui qui a été prévenu le premier. «Le préfet du Var m’a annoncé la mauvaise nouvelle. J’ai aussitôt prévenu mon père avec qui il était très lié depuis l’enfance. Alors forcément je le connaissai­s aussi très bien. Pour l’anecdote, quand je travaillai­s encore au péage d’auriol, Jean-claude Gaudin s’arrêtait toujours pour me faire la bise. Au-delà de ça, on perd un homme d’état qui a marqué Marseille bien sûr, mais aussi toute la région. Et même la France. »

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(Photo Camille Dodet) Jean-yves et Gilda, un couple de Valettois venus déjeuner hier à Saint-zacharie étaient touchés en apprenant le décès de Jean-claude Gaudin.

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