« Le rugby est en plein essor aux Etats-Unis »
PERRY BAKER (Ailier de États-Unis 7) À 38 ANS, LE RECORDMAN D’ESSAIS DES JO NOUS PARLE DE SES ÉMOTIONS, DE SES PROJETS POUR L’AVENIR ET DU DÉVELOPPEMENT DU RUGBY AU PAYS EN VUE DE LA 2028.
Vous venez de vivre vos troisièmes et derniers JO, vous êtes le meilleur marqueur d’essai dans l’histoire olympique… Qu’est-ce qui vous traverse actuellement ?
C’est trop d’émotions. Je suis tellement reconnaissant d’avoir vécu mes troisièmes JO et d’avoir aidé à apporter à ce groupe de gars des souvenirs qui resteront gravés dans leur mémoire. On a atteint notre objectif minimal des quarts mais nous n’avons pas pu aller plus loin. Ça a été une belle aventure.
Vous dites aussi au revoir à la discipline avec cette fin de JO…
Ce jeu m’a tellement donné, vous savez. J’étais un jeune gar- çon, ça a fait de moi un homme. J’ai tellement appris et j’ai encore tellement envie de partager que je n’ai pas l’intention de quitter ce sport. Et étant à Los Angeles, j’ai l’impression que je peux attirer beaucoup d’attention sur ce sport.
Est-ce qu’il n’y a pas une petite voix dans votre tête qui vous dit : et pourquoi pas poursuivre jusqu’à ces JO à la maison ?
Oh ! mec (il marque une pause). C’est dans quatre ans, c’est loin. Après, qui sait ce qui peut arriver ? Pour l’instant, j’ai juste be- soin de rentrer à la maison, de passer du temps avec la fa- mille, de discuter, de voir ce que pourrait être la suite.
Vous avez disputé une centaine de tournois sur le circuit mondial mais on imagine que vous n’avez jamais connu une telle ambiance. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est génial, évidemment. Ça n’a fait que confirmer ce que je pressens. Ce sport prend de l’ampleur depuis un moment. Ça a commencé avant mon arrivée avec le fait que cette discipline soit devenue un sport olympique en 2016, après avoir été si longtemps absente. C’est en plein essor aux ÉtatsUnis : les universités commencent à attribuer des bourses, la Major League est de retour et il y aura Los Angeles en 2028. Je suis sûr qu’il va se passer beaucoup de choses. Je compte aussi lancer ma ligue de rugby flag X, ce serait génial que ça se concrétise.
En quoi cela peut-il contribuer au développement du rugby aux Etats-Unis ?
C’est une autre façon de faire découvrir le jeu à des gens qui ont peur du contact physique à l’origine. Et une fois qu’ils se sentent suffisamment à l’aise, peut-être qu’ils viendront au rugby traditionnel. Le ciel est la limite pour le rugby en Amérique. En 2014, on avait failli disparaître du circuit et, un an et demi plus tard, nous étions aux JO de Rio. Le potentiel est présent et mérite d’être développé.