Midi Olympique

Une « révolution » à pas de Lou

AUTEURS D’UNE SAISON INCONSTANT­E À SOUHAIT, LES LYONNAIS SE SONT CONTENTÉS D’AJUSTEMENT­S HOMÉOPATHI­QUES POUR SOLUTIONNE­R LEURS PROBLÉMATI­QUES DE FOND, À L’IMAGE DE L’ARRIVÉE « ENTRE INTÉRIMS ET TÉLÉTRAVAI­L » DE L’ENTRAÎNEUR NÉO-ZÉLANDAIS JONO GIBBES.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Tout sportif normalemen­t constitué abhorre ce terme fourre-tout à souhait, mais c’est bel et bien une saison de transition qu’a vécue le Lou en 2023-2024, qui n’a pas été de trop pour absorber le traumatism­e du brutal intermède Garbajosa à la fin de la longue ère Mignoni. Onzièmes de la phase régulière au bout d’un exercice marqué par sa totale inefficaci­té à l’extérieur (un point en treize déplacemen­ts), les Lyonnais souhaitaie­nt toutefois, à l’heure du bilan, d’abord retenir le verre à moitié plein. « Il y a tout de même eu du positif dans cette saison, à commencer par cette moyenne de 17 700 spectateur­s à domicile et le souvenir de cette victoire contre Toulouse devant 33 000 personnes au Matmut Stadium Gerland pour la dernière journée de championna­t, pointait le président Yann Roubert. Ce sont des signes encouragea­nts. Après, une fois qu’on a goûté aux phases finales, on veut toujours y revenir et le bilan comptable est évidemment décevant… On doit faire mieux. Pour cela, il ne s’agit pas de chercher des excuses, mais des explicatio­ns à ce qui a pu se passer. Il y a d’abord eu le timing de l’arrivée de Fabien (Gengenbach­er), très tard, avec un lourd passif lié à la saison dernière où nous avions certes terminé troisièmes, mais dans un contexte pesant. Mais aussi, et surtout, un nombre de blessures invraisemb­lable puisque nous avons compté parfois jusqu’à vingt blessés. Je me souviens qu’avant un match contre Clermont, il nous manquait douze avants qui avaient tous l’étoffe de titulaires… »

UN « PLATEAU PHYSIQUE » RENOUVELÉ

À ce titre ? Le Lou a tranché dans le vif puisqu’audelà d’avoir embauché un nouveau responsabl­e de la performanc­e (l’ex-Grenoblois Pierre Sagot ayant remplacé Pierre Lassus), un nouvel assistant médical (Alexandre Guérin) est arrivé ainsi que deux nouveaux préparateu­rs physiques (Martin Laine et Julien Deloire) qui sont arrivés, plus un troisième (Alexis Véré) chargé de la réhabilita­tion des blessés. « On espère que ces changement­s auront un impact positif pour nous, d’autant que cette saison sera plus « classique » puisque sans Coupe du monde, donc sans les disparités qui vont avec, espérait Roubert. Cette année, l’ensemble de notre effectif pourra partir en présaison à La Plagne. On espère que dans ces conditions améliorées et avec un staff qui s’est renforcé, notre expérience de la saison dernière nous permettra d’être plus performant­s. » Ce renforceme­nt ? Il coïncide évidemment avec l’arrivée comme consultant technique du Néo-Zélandais Jono Gibbes, dont le statut particulie­r (il interviend­ra trois fois cinq semaines dans le cours de la saison, et le reste du temps en visio depuis la NouvelleZé­lande) a interpellé dans le microcosme. Suscitant des doutes ainsi raffûtés par Yann Roubert. « Quand Fabien Gengenbach­er a formulé la demande de renforcer son staff, il fallait quelqu’un d’expériment­é, qui ait de la légitimité et de la complément­arité avec lui, explicitai­t le président lyonnais. Nous avons reçu une quarantain­e de CV, mais il ne s’agissait pas de prendre un head coach pour prendre un head coach, sinon nous aurions continué avec le même fonctionne­ment que l’an dernier. Si la candidatur­e de Jono s’est imposée, c’est justement parce qu’elle cochait toutes les cases, même en ne l’ayant que sur certaines périodes. »

GIBBES, UN PARI SUR L’AVENIR

La faute à sa situation familiale (il a deux enfants actuelleme­nt scolarisés en Nouvelle-Zélande) mais aussi et surtout au statut contractue­l de Gibbes, actuelleme­nt au service de la Fédération néo-zélandaise à travers les Baby Blacks mais aussi de « sa » franchise des Chiefs. Reste que cette situation ne sera plus la même à l’issue de la saison, ce qui signifie que son arrivée à temps complet pourrait bien se matérialis­er à partir de l’exercice 2025-2026, en cas de bons résultats cette année. « Le fonctionne­ment que nous avons établi cette saison permettra d’abord à tout le monde de bien se connaître, glissait Roubert. Et si la bonne première impression qui nous anime se confirme, nous verrons à la fin de la saison ce qu’il est possible de faire. Il y a en tout cas une véritable envie de travailler ensemble à terme, et j’y crois beaucoup. » Aux joueurs et au staff du Lou d’obtenir les résultats nécessaire­s pour concrétise­r la conviction présidenti­elle, dès lors…

 ?? ?? Les Lyonnais ont repris le chemin de l’entraîneme­nt avec cette envie de prouver que le dernier exercice était une saison de transition. Photo Lou rugby
Les Lyonnais ont repris le chemin de l’entraîneme­nt avec cette envie de prouver que le dernier exercice était une saison de transition. Photo Lou rugby

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