Une « révolution » à pas de Lou
AUTEURS D’UNE SAISON INCONSTANTE À SOUHAIT, LES LYONNAIS SE SONT CONTENTÉS D’AJUSTEMENTS HOMÉOPATHIQUES POUR SOLUTIONNER LEURS PROBLÉMATIQUES DE FOND, À L’IMAGE DE L’ARRIVÉE « ENTRE INTÉRIMS ET TÉLÉTRAVAIL » DE L’ENTRAÎNEUR NÉO-ZÉLANDAIS JONO GIBBES.
Tout sportif normalement constitué abhorre ce terme fourre-tout à souhait, mais c’est bel et bien une saison de transition qu’a vécue le Lou en 2023-2024, qui n’a pas été de trop pour absorber le traumatisme du brutal intermède Garbajosa à la fin de la longue ère Mignoni. Onzièmes de la phase régulière au bout d’un exercice marqué par sa totale inefficacité à l’extérieur (un point en treize déplacements), les Lyonnais souhaitaient toutefois, à l’heure du bilan, d’abord retenir le verre à moitié plein. « Il y a tout de même eu du positif dans cette saison, à commencer par cette moyenne de 17 700 spectateurs à domicile et le souvenir de cette victoire contre Toulouse devant 33 000 personnes au Matmut Stadium Gerland pour la dernière journée de championnat, pointait le président Yann Roubert. Ce sont des signes encourageants. Après, une fois qu’on a goûté aux phases finales, on veut toujours y revenir et le bilan comptable est évidemment décevant… On doit faire mieux. Pour cela, il ne s’agit pas de chercher des excuses, mais des explications à ce qui a pu se passer. Il y a d’abord eu le timing de l’arrivée de Fabien (Gengenbacher), très tard, avec un lourd passif lié à la saison dernière où nous avions certes terminé troisièmes, mais dans un contexte pesant. Mais aussi, et surtout, un nombre de blessures invraisemblable puisque nous avons compté parfois jusqu’à vingt blessés. Je me souviens qu’avant un match contre Clermont, il nous manquait douze avants qui avaient tous l’étoffe de titulaires… »
UN « PLATEAU PHYSIQUE » RENOUVELÉ
À ce titre ? Le Lou a tranché dans le vif puisqu’audelà d’avoir embauché un nouveau responsable de la performance (l’ex-Grenoblois Pierre Sagot ayant remplacé Pierre Lassus), un nouvel assistant médical (Alexandre Guérin) est arrivé ainsi que deux nouveaux préparateurs physiques (Martin Laine et Julien Deloire) qui sont arrivés, plus un troisième (Alexis Véré) chargé de la réhabilitation des blessés. « On espère que ces changements auront un impact positif pour nous, d’autant que cette saison sera plus « classique » puisque sans Coupe du monde, donc sans les disparités qui vont avec, espérait Roubert. Cette année, l’ensemble de notre effectif pourra partir en présaison à La Plagne. On espère que dans ces conditions améliorées et avec un staff qui s’est renforcé, notre expérience de la saison dernière nous permettra d’être plus performants. » Ce renforcement ? Il coïncide évidemment avec l’arrivée comme consultant technique du Néo-Zélandais Jono Gibbes, dont le statut particulier (il interviendra trois fois cinq semaines dans le cours de la saison, et le reste du temps en visio depuis la NouvelleZélande) a interpellé dans le microcosme. Suscitant des doutes ainsi raffûtés par Yann Roubert. « Quand Fabien Gengenbacher a formulé la demande de renforcer son staff, il fallait quelqu’un d’expérimenté, qui ait de la légitimité et de la complémentarité avec lui, explicitait le président lyonnais. Nous avons reçu une quarantaine de CV, mais il ne s’agissait pas de prendre un head coach pour prendre un head coach, sinon nous aurions continué avec le même fonctionnement que l’an dernier. Si la candidature de Jono s’est imposée, c’est justement parce qu’elle cochait toutes les cases, même en ne l’ayant que sur certaines périodes. »
GIBBES, UN PARI SUR L’AVENIR
La faute à sa situation familiale (il a deux enfants actuellement scolarisés en Nouvelle-Zélande) mais aussi et surtout au statut contractuel de Gibbes, actuellement au service de la Fédération néo-zélandaise à travers les Baby Blacks mais aussi de « sa » franchise des Chiefs. Reste que cette situation ne sera plus la même à l’issue de la saison, ce qui signifie que son arrivée à temps complet pourrait bien se matérialiser à partir de l’exercice 2025-2026, en cas de bons résultats cette année. « Le fonctionnement que nous avons établi cette saison permettra d’abord à tout le monde de bien se connaître, glissait Roubert. Et si la bonne première impression qui nous anime se confirme, nous verrons à la fin de la saison ce qu’il est possible de faire. Il y a en tout cas une véritable envie de travailler ensemble à terme, et j’y crois beaucoup. » Aux joueurs et au staff du Lou d’obtenir les résultats nécessaires pour concrétiser la conviction présidentielle, dès lors…