Midi Olympique

L’Australie et ses armes fatales

LES BLEUES POURRAIENT CROISER LA ROUTE DES NUMÉROS 1 MONDIALES EN DEMI-FINALE CE MARDI. LE DANGER EST MAXIMAL. ANALYSE DE CE SI DANGEREUX RIVAL AVEC DAVID COURTEIX.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Si la logique est respectée, les Bleus devraient retrouver l’Australie en demi-finale. Une nation que les troupes de David Courteix ne connaissen­t que trop bien. Cette saison, elles se sont affrontées à huit reprises pour sept victoires en faveur des Océanienne­s. Le seul succès tricolore (21-19), obtenu à Vancouver, fin février, avait montré que Maddison Levi et compagnie étaient à leur portée. Mais depuis, les gagnantes du circuit mondial se sont imposées à cinq reprises, la dernière fois, dans de larges proportion­s, en finale, à Madrid, le 2 juin (26-7).

LA CULTURE DU « TOUCH »

Interrogé récemment au sujet de ce rival si redoutable, David Courteix avait mis en avant les points forts de cette mécanique australien­ne, étudiée en long, en large et en travers : « La première des choses qui rend cette sélection spéciale, c’est son talent avec un milieu de terrain exceptionn­el dans fluidité et la lecture du rapport de force. Charlotte Caslick et Madison Ashby orientent parfaiteme­nt le jeu. Globalemen­t, les Australien­nes sont très performant­es dans le un contre un à distance. Ça leur vient de la culture du « touch » avec un sens de l’espace très particulie­r. On est très loin de cette culture car nos joueuses ont été éduquées au

INCONSOLAB­LE KAITLIN SHAVE La scène a ému tous les passants : blessée dès la première rencontre des Aussies face à l’Afrique du Sud, l’Australien­ne Kaitlin Shave est restée de longues minutes effondrée, prostrée, inconsolab­le malgré le soutien de trois membres de son encadremen­t, devant l’entrée presse de l’enceinte olympique. Le tournoi de la joueuse de 23 ans terminée, les Océannienn­es ont dû faire appel à une remplaçant­e, en la personne de Kahli Henwood (24 ans).

XV. » Le deuxième aspect tient de leur vécu : « Un autre point, c’est leur expérience collective, leur culture de la gagne. Les palmarès sont incomparab­les. Dans la confiance et la manière d’aborder les moments clés, elles sont encore audessus mais je suis persuadé que l’on n’aura pas besoin de jouer beaucoup de finales pour y répondre nous aussi. Quant aux espaces, on les appréhende de mieux en mieux. Il faut dire que notre jeu est de culture quinziste, avec de la pression, le refus du ruck, beaucoup de passes après contact. On est en train d’imposer notre style. »

LEVI, 8 ESSAIS EN DEUX MATCHS !

Niveau expérience, justement, les Aussies peuvent compter sur sept joueuses déjà présentes à Tokyo, en 2021 : Sharni Smale (née Williams), Faith Nathan, Maddison Levi, Tia Hinds, Sariah Paki, Dominique Du Toit et la capitaine Charlotte Caslick. Au Japon, l’arme fatale Levi avait d’ailleurs effectué ses grands débuts dans la discipline. Elle avait 19 ans et elle est, depuis, devenue la joueuse australien­ne la plus rapide à atteindre la barre des cent essais sur le circuit mondial. Une performanc­e obtenue en partie grâce aux services de Charlotte Caslick : la double lauréate du titre de joueuse World Rugby à 7 de l’année a enregistré le plus grand nombre de passes décisives cette saison (28), sa combinaiso­n avec Maddison Levi ayant constitué le duo le plus efficace de toutes les équipes, avec treize passes décisives entre elles. Une Maddison Levi en très, très grande forme, d’ailleurs, à Saint-Denis, avec deux quadruplés pour commencer le tournoi face à l’Afrique du Sud puis à la Grande-Bretagne.

Les Françaises connaissen­t le danger. De là à s’en protéger, il y a une sacrée marche à franchir. Celle qui les mènera éventuelle­ment en finale olympique.

 ?? ?? Charlotte Caslick (à gauche), meilleure joueuse du monde à 7, ici lors de la finale de Madrid largement perdue par les Françaises, et Maddison Levi, à droite, auteur d’un quadruplé face à l’Afrique du Sud, lors du match inaugural des JO ce dimanche. Les Australien­nes sont un peu les bêtes noires des Bleues. Photos Icon Sport
Charlotte Caslick (à gauche), meilleure joueuse du monde à 7, ici lors de la finale de Madrid largement perdue par les Françaises, et Maddison Levi, à droite, auteur d’un quadruplé face à l’Afrique du Sud, lors du match inaugural des JO ce dimanche. Les Australien­nes sont un peu les bêtes noires des Bleues. Photos Icon Sport
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