« Vous pouvez compter sur nous ! »
LAURENT LABIT (Directeur du rugby du Stade français) LE PATRON PARISIEN LOUE L’ÉTAT D’ESPRIT DE SON GROUPE ET SA DÉTERMINATION À SE QUALIFIER DIRECTEMENT POUR LES DEMI-FINALES. POUR LUI, LES QUALITÉS DE SON ÉQUIPE, MALGRÉ SES INSUFFISANCES, EN FONT UN DEMI-FINALISTE TRÈS CONVAINCANT. Vous êtes en demi-finale. Quel commentaire voulez-vous faire sur cette qualification directe ?
C’est une très grande satisfaction. Vingt-six jour- nées, c’est long… Tout l’ensemble du groupe a réa- lisé une phase régulière assez incroyable. Nous avons passé beaucoup de temps à l’une des trois premiè- res places dans ce championnat très difficile. Nous avons fait preuve de constance. C’est vraiment une très grosse performance, que les joueurs réaliseront, je pense, dans seulement deux ou trois jours. Et pour le club, c’est un petit évènement. Il ne s’était encore jamais qualifié pour demi-finales directement depuis que le Top 14 existe. C’est vraiment l’ensemble du club qui est en demi-finale. Nous avons profité de tout le travail accompli avant l’arrivée de notre staff. Je l’ai souvent dit, nous ne sommes pas partis d’une page blanche. Ce classement est le résultat des deux ou trois dernières saisons. Il faut savoir l’apprécier et, sur- tout, le reconnaître.
Après le déroulement du match, éprouvez-vous tout de même une forme de soulagement ? Le match a manqué de vous échapper…
Du soulagement, oui, mais ce match a ressemblé à beaucoup de rencontres que nous avons livrées ici à Jean-Bouin. Nous avons fait ce qu’il fallait mais nous avons manqué un peu de maîtrise, parfois de discipline et nous avons remis notre adversaire systéma- tiquement dans le match. Nous avons fait une très bonne première mi-temps, bien maîtrisée. On a mené 17-3. Et puis nous avons fait une mauvaise deuxième période. Et systématiquement, dans ce genre de scé- nario, on se fait peur. C’est à l’image de notre saison. Mais si ça doit être comme ça jusqu’au 29 juin, je le prends quand même.
Comment expliquez-vous le fait que dans ce genre de match serré, la pièce tombe souvent du bon côté pour vous ?
Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé un groupe avec beaucoup de caractère, très solide et solidaire, sur le terrain et en dehors. Chaque fois qu’il y en a un qui fait une erreur ou qui flanche, il y a un partenaire pour le rattraper. Et cet état d’es- prit, forcément, c’est ce qui fait les bonnes équi- pes. Nous avons aussi de la réussite, sans doute, mais elle vient aussi parce que les joueurs se sacrifient beaucoup et ne lâchent pas. Cet état d’esprit est une vraie force et une vraie culture chez nous. C’est ce qui nous a permis de finir cette phase régulière à la deuxième place du classement. Et c’est vrai- ment remarquable.
Beaucoup d’adversaires, pour qualifier vos qualités, estiment que vous êtes pénibles à jouer. Être injouable, c’est ce que vous souhaitez ?
Je ne sais pas si on est injouable. Mais on connaît nos qualités et les domaines dans lesquels nous sommes très forts. Et on sait que les phases finales se jouent sur ces domaines. En y ajoutant la discipline, bien entendu. Ce samedi soir, dans un match qui était un vrai quart de finale, le territoire, l’occupation, la conquête et la défense ont joué un rôle très important. Ce sont des domaines dans lesquels on peut performer. Donc on peut exister en phase finale. Vous pouvez compter sur nous pour être au rendez-vous de la demi-finale !
Une préférence pour votre prochain adversaire ?
Non, quand on arrive dans le dernier carré, on n’a pas de préférence. La seule chose que nous allons apprécier, c’est de regarder le barrage dans notre canapé, tranquillement, en prenant l’apéritif. Et je le répète, c’est une grosse satisfaction. On aura un match très difficile ensuite. Nous allons nous accrocher à tout, à notre destin, aux signes. La dernière fois que le club était en demi-finale en 2015, c’était déjà à Bordeaux. Tous les signes sont bons à prendre. Les joueurs sont à deux matchs de réaliser quelque chose qui peut changer leur carrière sportive et professionnelle.