Le FCG peut-il s’en remettre ?
POUR LA QUATRIÈME FOIS DE SON HISTOIRE, LE CLUB ALPIN DISPUTERA LE TERRIBLE BARRAGE D’ACCÈS AU TOP 14. MAIS N’A PROBABLEMENT JAMAIS SEMBLÉ AUSSI FRAGILE QU’AVANT CETTE RÉCEPTION DE MONTPELLIER…
C’était leur heure. Ils en étaient persuadés, à tel point que certains joueurs en commirent le « crime » contre la superstition de toucher le trophée avant le coup d’envoi. Parce que le symbole historique d’une finale à Toulouse face à une équipe de l’ouest de la France, 70 ans après l’historique titre de 1954, était d’une force inouïe. Parce qu’ils avaient une revanche à prendre sur eux-mêmes, après la désillusion de la saison passée contre Oyonnax dans cette même arène. Et surtout, parce qu’après être revenus d’entre les morts et avoir cravaché toute la saison face aux éléments contraires, ils ne pouvaient pas passer à côté de cette finale. Oui, c’était leur heure… Sauf que les Isérois l’ont ratée. « Le vestiaire est moribond, témoignait l’entraîneur Nicolas Nadau. On ne s’est pas retrouvé, on n’a pas vu l’équipe qui a battu Dax et Provence et c’est certainement lié au fait que notre adversaire a sans doute été plus déterminé que nous. » Partant de ce constat, si on se refuse ici à remuer le couteau dans la plaie, la question que l’on s’est déjà posée à trois reprises dans ces mêmes couloirs d’Ernest-Wallon, après chaque finale de Pro D2 perdue. À savoir, comment les Grenoblois pourront-ils se remettre de cet échec en huit petits jours, avant d’affronter l’armada de Bernard Laporte et Patrice Collazo qui se rendra en Isère rien moins que pour sauver ses contrats de travail auprès de la maison Altrad, et les conditions avantageuses qui vont avec…
L’ÉTERNEL BASTION DE LA FORMATION
Cette question ? Les joueurs isérois l’ont ressassée longtemps, dans la nuit toulousaine où ils cherchèrent tant bien que mal à chasser en groupe leurs pensées noires, entre la place Victor-Hugo et la place Saint-Pierre. Une étape incontournable de ce chemin de deuil sportif collectif, que les coéquipiers de Steeve Blanc-Mappaz ont traversé comme toutes leurs tempêtes préalables : ensemble. Suffisant ? Évidemment pas. Car à l’heure de se projeter sur un nouveau défi, il s’agira peut-être aussi pour le staff de mobiliser toutes les ressources de son effectif, plutôt que de renvoyer au front des guerriers épuisés physiquement et moralement par leur incroyable remontada si mal conclue… De fait, si l’épaule de Romain Trouilloud ne lui permettra évidemment pas d’être de la partie, la tentation pourrait être grande d’opérer certains changements dans le XV de départ, avec des joueurs comme Wilfried Hulleu ou Mathis Sarragallet ou Thibaut Martel, au vu de la blessure au genou de Muarua. Un appel aux ressources de la formation qui demeure l’historique bastion du club dans les moments difficiles et dont on espère, au-delà d’une victoire, qu’il lui permettra d’éviter la débâcle à domicile que d’aucuns lui promettent déjà. « J’espère simplement pour cette équipe que le Stade des Alpes sera plein, parce qu’un Stade des Alpes plein, ça stimule, ça propulse et ça pousse toute une équipe, priait Nadau. Et je pense que les joueurs auront vraiment, vraiment besoin de ça. » Histoire de livrer, ensemble et pour la gloire, le dernier combat d’une saison décidément à nulle autre pareille, face à un adversaire qui incarne son exact opposé…