Midi Olympique

Vraiment irréductib­les, ces Bretons !

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

LES VANNETAIS ONT CONQUIS LE TITRE ET LA MONTÉE À LA FAVEUR D’UNE DÉFENSE ÉTONNANTE DE RÉSILIENCE. CE QUI A DONNÉ L’OCCASION AUX BRETONS ET À LEUR MANAGER DE FAIRE PASSER UN MESSAGE…

Il y a des ballons récupérés, des en-avant provoqués, des touches déviées qui valent un essai. S’ils ont été les seuls à aplatir dans l’en-but samedi – les sept points ayant séparé les deux équipes au coup de sifflet final, les Bretons ont avant tout gagné cette finale dans l’autre surface de vérité. La leur. Comment auraient-ils pu en être autrement, en un sens, après une saison qui les a vus terminer meilleure défense du rugby profession­nel, toutes divisions confondues, avec 17 points encaissés en moyenne ?

À Toulouse, ils ont conservé et même bonifié cette bonne habitude en limitant leur rival sous la barre des dix points. Mission accomplie avec mention : « On avait dit que ce serait la défense qui ferait gagner le championna­t, c’était sûr, évoquait, après coup, Francisco Gorrissen. On savait qu’il allait falloir plaquer plus fort qu’eux pour l’emporter. L’aspect mental a fait que l’on n’a pas lâché. » Jean-Noël Spitzer ne disait pas autre chose à l’heure de l’analyse à chaud : « Les deux points déterminan­ts ont été la défense et le réalisme. » Au coup de sifflet final, on ne savait quoi mettre le plus en avant entre l’engagement et la discipline – sept pénalités concédées – des Vannetais d’un côté et la fébrilité des Grenoblois de l’autre. Rien n’incarne mieux cette double vérité que l’en-avant de Barnabé Massa sur la ligne, forcé par le plaquage d’Alex Arrate, juste avant la mi-temps, derrière un groupé destructeu­r du FCG. Un symbole, un tournant : « On était dans un moment compliqué, avec la chaleur, on subissait les impacts, on reculait et eux tenaient le ballon », se remémorait Maxime Lafage. Son flegmatiqu­e manager en souriait presque : « Disons que la mi-temps est arrivée au bon moment. »

« UN PROCÈS EN LÉGITIMITÉ »

Avec 86 % de plaquage (120/140) – contre 87 % aux Grenoblois – et neuf ballons récupérés au sol, le RCV a souvent plié mais n’a jamais rompu. Cette résistance a galvanisé les troupes et leurs milliers de spectateur­s : « Ce qui nous a transcendé­s durant toute la partie, c’est notre défense et tous les ballons récupérés à des instants clés, soulignait l’ouvreur. Notre défense a été incroyable. Elle a été à l’image, un peu, du Stade toulousain en finale de Coupe d’Europe avec une énorme solidarité. On a été monstrueux. Nous n’avons pas proposé le meilleur rugby mais on s’est envoyé comme des ânes. » « La fierté est là car on est un groupe d’hommes, qui bosse dur, qui est fort dans la tête », décrivait le capitaine argentin. Jean-Noël Spitzer a retrouvé ses hommes tels qu’il les connaît, tels qu’il les aime : « On a une équipe assez homogène et intelligen­te. Elle fait preuve de résilience, elle essaye de ne pas faire de fautes stupides. » Et qu’importe si elle ne suscite pas l’unanimité : « Je sais que l’on a toujours un procès en légitimité par rapport à notre contenu rugby. C’est comme ça, il faudra dix ans pour que ce soit gommé. » Les commentair­es des technicien­s, dans notre édition de vendredi, ne sont pas passés inaperçus du côté de La Rabine. La vérité du terrain est depuis passée par là : « J’ai bien vu l’analyse de mes confrères. On n’était pas favoris.

Finalement, le seul qui mettait une pièce sur nous était le plus expériment­é, Xavier Péméja. Nos stats parlent d’elles-mêmes : on finit la saison régulière numéro 1 aux essais inscrits et encaissés,

meilleure équipe en discipline, en efficacité dans les 22 mètres… Pour moi, ce sont les stats qui font les grandes équipes. » Ce sont aussi et même surtout les titres. En la matière, Vannes et sa

défense de fer avaient la bonne recette.

 ?? ?? Comme souvent cette saison, les Vannetais ont été intraitabl­es en défense, faisant perdre de nombreuses munitions aux Grenoblois. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany
Comme souvent cette saison, les Vannetais ont été intraitabl­es en défense, faisant perdre de nombreuses munitions aux Grenoblois. Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

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