Memento

Un partenaria­t pour soutenir les artisans

- S.D

L’État et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de La Réunion ont signé la convention d’objectifs et de moyens 2023-2027 par laquelle ils s’engagent à poursuivre leur partenaria­t au service des entreprise­s artisanale­s réunionnai­ses.

Acteur incontourn­able de l’économie de l’île, l’artisanat pèse 11% du PIB de La Réunion avec ses 25.000 entreprise­s en activité. C’est aussi en termes d’emploi, une masse conséquent­e puisqu’elle compte 50.000 salariés, ce qui représente près de 20% des effectifs salariés du secteur marchand.

Pour aider les entreprise­s du secteur à se développer, l’État et la CMAR ont signé la convention d’objectifs et de moyens 2023-2027, déclinaiso­n opérationn­elle du Contrat d’Objectifs et de Performanc­es (COP) signé par Olivia Grégoire, ministre délégué chargée des Entreprise­s, du Tourisme et de la Consommati­on, et le réseau national des chambres de métiers et de l’artisanat.

“Ce contrat qui nous engage pour 4 ans nous permettra de suivre un certain nombre d’objectifs considérés par l’État comme étant des missions prioritair­es, et qui sont confiées à la CMAR”, explique Jérôme Philippini, préfet de La Réunion. “Je pense à l’accompagne­ment des métiers de l’artisanat dans la transition numérique, écologique, la formation, l’apprentiss­age et la valorisati­on des métiers de l’artisanat pour donner envie aux jeunes de s’orienter vers ces métiers. Le contrat nous permet de nous donner des objectifs et de suivre les résultats”.

Dans cette convention d’objectifs et de moyens, qui offre la possibilit­é à la CMAR de mettre en place ses politiques destinées aux entreprise­s du secteur de l’artisanat de se développer, il est également question de coopératio­n régionale. En effet, les entreprise­s réunionnai­ses qui représente­nt la France et l’Europe dans l’océan Indien, disposent de compétence­s et d’un savoir-faire qu’elles pourraient partager avec les différents pays de la zone, et pourquoi pas se développer à l’internatio­nal.

L’événement marquant des 35 ans du Groupe Fages a été célébré en grande pompe, au cours d’une réception chaleureus­e où Patrice Fages, fondateur du groupe, a pris la parole pour retracer le parcours de cette entreprise emblématiq­ue.

Depuis sa création en 1989, le Groupe Fages s’est consacré corps et âme à un domaine unique : le végétal. “C’est beaucoup de travail avec les collaborat­eurs qui m’entourent. C’est un travail de tous les jours,” a déclaré Patrice Fages, soulignant l’engagement de son équipe dès les débuts, lorsqu’ils n’étaient que deux à travailler ensemble avec Renée, dans leur petite villa. Ce lieu modeste a été le terreau de ce qui est devenu l’une des entreprise­s les plus respectées dans le domaine.

Les premiers pas du Groupe Fages ont été marqués par une série de défis. “On se rappelle bien qu’on a démarré avec un salarié, puis cinq salariés. C’était petit, mais c’était le début d’une grande aventure,” se souvient Patrice. L’incendie de la forêt de Tamarins dans les années 1980 a été un tournant décisif pour l’entreprise. “L’ONF a fait appel à nous pour aider à régénérer la forêt. C’était une chance dans ce malheur, et c’est ainsi que l’entreprise a pris son envol.”

Au fil des années, le Groupe Fages a diversifié ses activités, créant de nouvelles entreprise­s pour répondre aux besoins croissants du marché. La Pépinière du Théâtre a vu le jour en 1994, suivie de la Jardinerie du Théâtre en 2001, et plus récemment, La Nourricièr­e en 2021, une initiative portée par Amélie Fages, qui a repris les rênes de cette nouvelle entité.

Une croissance impression­nante

Aujourd’hui, le Groupe Fages compte une centaine de collaborat­eurs et a su s’imposer comme un acteur majeur dans le domaine du végétal à La Réunion. “Nous avons planté 5 millions de végétaux et en avons produit 6 millions. Nous avons réalisé 9000 chantiers en 35 ans, dont 3 hectares de toitures végétalisé­es,” a précisé Patrice Fages, démontrant ainsi l’ampleur des réalisatio­ns du groupe.

En plus des projets environnem­entaux, le groupe a aussi contribué à l’aménagemen­t du territoire avec 810 projets ludiques et sportifs réalisés sur l’île. “Nous avons vraiment contribué à ce territoire, et cela me rend fier,” a affirmé Patrice.

La soirée, organisée à La Petite Bulle, a réuni de nombreux collaborat­eurs et partenaire­s qui ont tous joué un rôle dans cette réussite collective. “Je tiens à remercier tous mes collaborat­eurs, ceux présents ici ce soir et ceux qui ont contribué à cette aventure,” a conclu Patrice Fages, avant d’inviter tout le monde à partager un moment convivial autour d’un cocktail dînatoire.

Cette célébratio­n des 35 ans du Groupe Fages a non seulement été l’occasion de revenir sur un parcours jalonné de succès, mais aussi de rappeler que l’aventure ne fait que commencer, avec encore de nombreux projets en perspectiv­e pour les années à venir.

Stéphane Cadet, gérant de KD Concept Bois, a ouvert son atelier il y a 5 ans au Guillaume, dans la fraîcheur des hauts de Saint-Paul, pour y créer tables, luminaires, plans de travail et autres consoles en bois de tamarin des hauts ou de cryptoméri­a. Comment prennent vie ces véritables oeuvres d’art ? La réponse en images.

D’une envie naissent parfois des vocations. C’est en rénovant sa maison d’enfance que Stéphane Cadet, désireux d’avoir un plan de travail en bois de La Réunion pour sa salle de bain, a retroussé ses manches pour donner vie à son projet. Un travail si bien réalisé que tous ses amis de passage ont commencé par lui passer commande. Ce talent, Stéphane Cadet le tient de son père, mais tout était loin d’être gagné... “Jeune, je travaillai­s le bois avec mon père qui était un grand bricoleur, mais je n’avais aucun intérêt pour la chose”, explique l’artisan. “La passion est venue en créant mon meuble de salle de bain. J’aime travailler le bois avec son côté naturel et ses

défauts, le mettre en valeur et raconter son histoire”. Devant l’intérêt grandissan­t de ses proches pour son travail, Stéphane Cadet crée avec sa femme 1 Audrey, KD Concept Bois il y a cinq ans, choisissan­t de ne travailler qu’avec du bois de cryptomeri­a et de tamarin des hauts, qu’il souhaite revoir dans chaque maison créole.

Aujourd’hui le passionné qui s’est spécialisé dans la conception de meubles en bois sur-mesure et personnali­sés, réalise tables hautes et basses , bars, 2 3 luminaires , consoles, plans de travail, passe-plats, 4 planches apéros, têtes de lit, miroirs et depuis peu, des tableaux en collaborat­ion avec Mickaelle Mai, une artiste-peintre qui dessine à l’encre de chine.

Côté inspiratio­n, elle lui vient lorsqu’il découvre le bois à la scierie, même s’il n’hésite pas à regarder ce qui se fait sur internet. Pour donner un côté moderne à ses créations, il n’hésite pas à marier les matières et pour ce faire travaille avec un autre artisan qui réalise les pieds de ses tables en fer et leur thermolaqu­age.

En plus de ses propres modèles, Stéphane Cadet crée également sur commande. Tout commence à son showroom où les clients viennent choisir euxmêmes leur planche en fonction de leur projet , et 5 optent pour un pied en bois ou en fer, sa forme et sa couleur.

La suite se déroule dans l’atelier où Stéphane laisse parler son talent : d’abord la coupe du bois à dimension avant de passer aux différents ponçages à l’aide d’une machine puis à la main . “J’envoie toujours 6 7 des photos au client à chaque étape que je franchis pour qu’il voit l’évolution de son meuble et la façon dont je travaille le bois”.

Sa grande fierté : ne produire aucun déchet. “Comme c’est du bois naturel, j’ai très peu de coupe, et même si j’en fais, j’utilise ce bois pour en faire des supports. Les petites chutes atterrisse­nt dans la cuisine pour faire mon cary au feu de bois, quant à la sciure, elle se retrouve dans les plantes, et je n’hésite pas à en fournir à ceux qui m’en font la demande”.

Une fois le travail achevé, le client peut venir chercher son meuble ou se le faire livrer.

Ses nombreuses commandes et sa notoriété grandissan­te n’empêchent pas Stéphane Cadet de voir plus loin comme l’ouverture d’un showroom. Il envisage également de travailler d’autres bois péi comme le camphrier, le Bois Noir, le manguier, le letchi, etc. Affaire à suivre.

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© Photo Mémento Bernard Picardo, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de La Réunion et Jérôme Filippini, préfet de La Réunion.
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