L’ODYSSÉE DE L’ESPACE
Jérémy Chaillou jongle avec les formes arrondies, et les matières froides et réfléchissantes
Longtemps, le métier d’architecte d’intérieur, qu’il exerce aujourd’hui, lui était inconnu. C’est sur les chantiers de son père, ingénieur de formation qui possède une entreprise de travaux, que Jérémy Chaillou découvre qu’il apprécie collaborer avec les maçons ou les plaquistes. “J’ai quitté mes études de techniques de commercialisation pour ne faire que ça. J’aimais le côté bâtisseur : se projeter, prendre en main des gens, avancer dans un but commun, puis avoir un résultat concret”, raconte ce Parisien de naissance qui déménagea à Marseille à 9 ans. Les traits de l’architecture se dessinent, il aime l’espace et les volumes, il décide de “tenter Camondo, la meilleure école en la matière”. En 2015, il en sort diplômé et lance son agence, Chaille, dans la foulée. Depuis, “ça n’a pas arrêté” : création d’un studio photo, d’un espace de coworking, développement des intérieurs des restaurants Spok en France (35 au total), agencement de maisons privées et de bars à vins, comme Figure ou Lolo, accompagnement du Cercle des Nageurs de Marseille pour sa rénovation, et, même, une collection de mobilier, dans la suite de sa table “JFK”, signée chez Monde Singulier. “Les perspectives m’intéressent beaucoup”, raconte-t-il. À bientôt 35 ans, Jérémy Chaillou jongle avec les matières réfléchissantes et les formes arrondies, nées du constat que nos déplacements produisent des courbes. Une “ambivalence” qui crée son “équilibre”. Agissant en story-boarder, il dessine sans cesse et pense en termes de “tableaux”, “comme dans le cinéma de Kubrick”. L’angoisse en moins.