Véronique Bourrigaud, une hôte dans les vignes
Passionnée d’histoire et mariée à un vigneron indépendant de Saint-Émilion, Véronique a su se frayer un chemin entre les ceps de son domaine, Château Champion, en y développant l’oenotourisme grâce à une tiny house posée au coeur des 20 hectares de l’expl
Château Champion, c’est avant tout une histoire familiale de vignerons. Pouvez-vous nous raconter le passé de ce lieu? Pascal, mon mari, représente la huitième génération de la famille Bourrigaud, qui remonte au XVIIIe siècle. Il s’occupe des différentes propriétés dont le Château Champion et le Château Vieux Grand Faurie, issus de traditions ancestrales.
Les deux domaines portent le nom de leur lieu-dit et se trouvent sur la carte de 1785 établie par l’ingénieur géographe Pierre de Belleyme. Elles figurent également sur le cadastre napoléonien de 1831. En 1999, Pascal a fait l’acquisition d’une nouvelle propriété, le Château Haute-Terrasse, situé dans l’appellation Castillon-Côtes de Bordeaux, une AOC limitrophe à celle de Saint-Émilion.
Un endroit parfait pour la férue d’histoire que vous êtes…
En effet, je peux allier ici ma passion pour l’histoire – je suis guideconférencière de métier – et le travail de la vigne. J’anime également des visites de Saint-Émilion, qui bénéficie d’un patrimoine culturel extraordinaire avec notamment une église souterraine et des catacombes.
Château Champion est une petite propriété gérée par des vignerons indépendants, loin de l’image clinquante de certaines exploitations du Bordelais. Que souhaitez-vous transmettre au travers de vos actions d’oenotourisme ?
Nous nous distinguons effectivement des très grandes exploitations. Ici, nous sommes deux salariés à l’année : le travail s’inscrit dans une longue lignée de vignerons indépendants. Nous prenons le plus grand soin de nos vignes dans le respect de la tradition perpétuée.
Nous sommes dans une démarche de sensibilisation à l’environnement, avec une labellisation Agriculture Biologique, délivrée par l’organisme Ecocert. La région du Bordelais a souffert du «bordeaux bashing» et j’ai à coeur de restaurer une image plus réaliste de ce qu’est notre métier, nos paysages, nos manières de travailler.
Une tiny house, cabane écoresponsable minimaliste implantée depuis trois ans dans vos vignes, permet de séjourner au plus près de la vie de viticulteur…
Nos visiteurs sont souvent ravis de cette pause en pleine nature, atypique, dans cette maisonnette très cosy installée par la société Parcel, porteuse du projet, lui aussi lié au respect de l’environnement : panneaux solaires, toilettes sèches sans copeaux, récupération de l’eau de pluie…
Une grande baie vitrée offre une vue dégagée sur le chai.
Nous avons également disposé à un autre endroit un petit rucher afin de favoriser la biodiversité. Nos actions oenotouristiques sont de plus en plus tournées vers un tourisme différent.
Quels gestes du quotidien peut-on découvrir en séjournant au coeur de votre domaine dans cette micro-maison?
Ceux du vigneron indépendant ! Ce statut implique de suivre un cahier des charges et une manière de travailler son vin au plus près de la nature, du terroir et d’une certaine tradition, comme, par exemple, la taille en guyot simple. Elle consiste à ne laisser qu’un seul aste – branche à fruits – sur le pied de vigne, qui produit ainsi 4 à 5 grappes par cep maximum, mais d’une qualité exceptionnelle. Ou encore le travail du sol et un enherbement maîtrisé, une vinification en cuve en inox thermorégulée, des vendanges manuelles…
À partir de 129 € la nuit dans la tiny house Parcel avec lit 160 x 200 cm, cuisine équipée, chauffage et ventilateur, douche écologique et toilettes sèches sans sciure, linge inclus. parceltinyhouse.com