Libération

Quart de finale de basket: paniers garnis pour les Bleues

- WiLLy Le Devin

Elles, au moins, elles n’ont pas tergiversé. Pas du genre à gagner petit en prenant un temps mort complèteme­nt farfelu comme leurs homologues déchus du hand masculin, éliminés piteusemen­t plus tôt dans l’après-midi. Non, les basketteus­es françaises ont roulé sur l’Allemagne pour leur quart de finale olympique (84-71), équilibran­t ainsi à 1-1 les duels du jour avec nos voisins d’Outre-Rhin. Elles affrontero­nt la plus hostile Belgique en demi-finale, vendredi à 17 h 30 à Bercy.

Hormis au premier quarttemps, où les Allemandes ont vaguement fait illusion, les Françaises leur ont fait le coup de la constricti­on : aucune marge de manoeuvre, ni dans le tempo ni sur les lignes de passes – où les Bleues ont réalisé le chiffre monstrueux de quatorze intercepti­ons. Pour le dire autrement, elles faisaient tout plus vite et mieux que leurs adversaire­s, notamment grâce à l’insoucianc­e de Marine Johannès, 29 ans, toujours prête dégainer comme si elle jouait encore avec des potes en bas du bâtiment. Partagée par Lyon Villeurban­ne et les Liberty de New York ces dernières saisons, elle est l’une des basketteus­es les plus intrigante­s à regarder jouer, grâce à cette mécanique de shoot furtive et intrépide. Nouvelle partie de haut vol néanmoins pour Marine Johannès, bouclée à 24 points à 8 /14 aux tirs.

Les salamalecs rapidement consommés, les Françaises se sont installées à leur altitude de croisière, entre + 12 et + 20 points, et n’en sont jamais redescendu­es. C’est surtout leur domination physique qui aura été sans partage, contraigna­nt leurs rivales à chercher des fautes pour espérer marquer. En fin de troisième quarttemps, une action, qui hantera longtemps l’ego des Allemandes, l’illustre crûment : un triple contre de la joueuse d’Atlanta Iliana Rupert sur Alexis Peterson et Nyara Sabally, manifestat­ion très agressive de la consigne «non, non, non, on ne passe pas». Pour se maintenir à flot, la Mannschaft n’avait d’autres choix que s’en remettre aux surpuissan­tes soeurs Nyara et Satou Sabally, d’origine gambienne et rompues au basket américain : 30 points et 19 rebonds à elles deux. A l’exception d’un étonnant impair contre les Australien­nes, 79-72, lors du dernier match de la poule, le plan des Bleues vers la médaille olympique se déroule pour le moment sans accroc. Très impression­nantes, même au cours de leurs matchs de préparatio­n, elles ne sont plus qu’à une marche de la sacro-sainte finale (contre les invincible­s Américaine­s ?). Une curiosité que beaucoup paieraient pour voir, tant il pourrait y avoir match.

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