Libération

JO : la skateuse LouiseAïna Taboulet, 14 ans, benjamine des Bleus

- ROMAIN MÉTAIRIE

Le skate est un repaire de talents précoces. En 2021, la France envoyait aux Jeux de Tokyo Madeleine Larcheron, 15 ans. Et cette année, la plus jeune athlète de la délégation française aux JO sera une skateuse, Louise-Aïna Taboulet.A bientôt 15 ans, l’Audoise a gagné son ticket pour être de la partie place de la Concorde, où vont se dérouler les épreuves olympiques. Suivant un plan que la collégienn­e s’était fixé il y a trois ans, quand elle avait fait une nuit blanche pour voir les épreuves du «park» femmes des Jeux de Tokyo. Louise-Aïna Taboulet est une «fille de». Ses parents, d’exwindsurf­eurs de renom, tiennent un club multisport à Leucate, près de Narbonne, où l’ado a grandi. Sa mère l’a posée sur un skate à 6 ans. L’affaire a pris un virage sérieux en 2020, lorsque LouiseAïna Taboulet a intégré l’équipe de France junior. Elle développe une appétence pour le «park», épreuve où il faut réaliser ses meilleurs «tricks» (figures) dans un «bowl» (sorte de cuvette avec les rebords arrondis), le tout en 45 secondes. Dans la foulée elle remporte les championna­ts de France 2022 et 2023. Puis elle claque un gros «run» (passage) lors des mondiaux, où elle décroche la meilleure note des Françaises. De quoi consacrer son entrée dans le top 20 mondial et alimenter des ambitions pour Paris. Ecolière, elle a un statut de sportif de haut niveau. Elle a ainsi pu passer son brevet blanc au printemps entre un stage à Los Angeles et des qualificat­ions à Shanghai. Un agenda sur-mesure indispensa­ble, pour celle qui s’en tient à six séances de glisse par semaine, sous les ordres de son père. Depuis peu, «Nana» est suivie par un préparateu­r physique. Indispensa­ble aussi, lorsqu’il faut se remettre de blessures, qui sont légion dans un tel sport à risques. Et Louise-Aïna Taboulet n’y a pas échappé. Alors pour se mettre en confiance, elle s’est créé un rituel avant chaque épreuve : elle fait tourner les roulettes de son skate «deux fois en haut et une fois en bas pour enlever la poussière». Habitude qu’elle n’entend pas changer d’un iota à la Concorde.

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