Libération

A Bayeux, Macron commémore la «renaissanc­e» de la France libre

- Laure Equy A lire en intégralit­é sur Libé.fr

Sur les pas du Général. Après les maquisards de Saint-Marcel et les victimes civiles des bombardeme­nts à Saint-Lô, après les soldats alliés débarqués sur les plages normandes, Emmanuel Macron a rendu hommage au chef de la France libre vendredi, sur la place Charles-De-Gaulle à Bayeux. «Pour la première fois [depuis quatre ans], une foule française entend un chef français dire que l’ennemi est l’ennemi, que le devoir est de combattre», rappelle le président de la République, racontant l’arrivée le 7 juin 1944 de De Gaulle dans la sous-préfecture du Calvados, sous les vivats, pour y rétablir l’autorité de l’Etat français sur les zones libérées. «Depuis 1940, le général de Gaulle insufflait l’espérance. A Bayeux, il incarne la renaissanc­e», reprend-il. Lors de cette cérémonie «du retour de la souveraine­té républicai­ne», où il retrouve le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et son ancienne Première ministre, Elisabeth Borne, députée du départemen­t, le Président décline une anaphore: «La France renaît.» L’épisode permet à Emmanuel Macron de broder autour d’un mantra qu’il affectionn­e, la «renaissanc­e» –nom, tiens, tiens, du parti présidenti­el –, l’idée que le pays a les ressorts pour se relever de toutes les épreuves et écrire «un avenir de progrès». Si les indication­s de son entourage laissaient présager un bouquet final, Macron, pour le dernier discours de son périple mémoriel en Normandie, a fait court et sobre. Tout juste un parallèle très implicite entre passé et présent, dans sa conclusion : «Quand les temps sont difficiles, quand la peur ou la résignatio­n menacent de vaincre, toujours, voilà la France, notre devoir et notre chance.»

Le chef de l’Etat avait, il est vrai, tiré toutes ses cartouches la veille, en bouclant les commémorat­ions du D-Day, par une interview sur TF1 et France 2. Balayant les accusation­s des opposition­s qui lui reprochaie­nt de prendre toute la lumière médiatique pour faire campagne, à trois jours des européenne­s, il a fait mine de ne pas comprendre et jugé que c’était son «rôle d’intervenir». Cash sur les risques de blocage des institutio­ns européenne­s en cas de poussée de l’extrême droite en France et dans les autres pays de l’UE, le 9 juin, il a appelé à «un réveil», prenant les rênes de la campagne de la candidate Renew, Valérie Hayer, en mauvaise posture dans les sondages. Gardien de la mémoire et maître de cérémonie le matin, patron de parti le soir.

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