«Je partage cette colère de voir le Premier ministre, le président de la République, s’essuyer les pieds sur Valérie Hayer.»
Comme si on ne le voyait pas assez. Gabriel Attal s’est invité lundi dans l’auditorium de Radio France où débattaient des têtes de liste aux européennes, dont celle du camp présidentiel, Valérie Hayer. Une initiative pour le moins encombrante et critiquée par les oppositions qui dénoncent une attitude machiste. «Bonjour, je suis désolé, je fais irruption sur la scène, s’est excusé le Premier ministre, qui venait d’une interview sur France Info dans le même bâtiment. «On m’a dit qu’il y avait beaucoup de jeunes» et «c’était très important pour moi de venir vous dire un petit mot, de venir encourager Valérie», a-t-il expliqué alors que la liste de la majorité est distancée dans les sondages par celle de l’extrême droite. Attal a d’abord fait une allusion au 80e anniversaire du Débarquement, puis s’est lancé sur le climat avant qu’une journaliste l’interrompe: «Il ne reste plus beaucoup de temps à Valérie Hayer du coup.» «Ben voilà, c’était un petit message très court. Mais vous savez, on porte des messages en commun», enchaîne Attal avec un geste de soutien à l’épaule de la candidate Renaissance. «Vous êtes inquiets monsieur Attal? C’est pour ça que vous ne la lâchez pas [Hayer] ?» demande la journaliste. Réponse : «Je suis inquiet pour l’Europe. Il y a un risque que [l’extrême droite] dispose d’un groupe capable de bloquer le Parlement européen.»
«Est-ce trop demander que d’arrêter d’invisibiliser les femmes?» a demandé sur X la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier. La candidate de LFI, Manon Aubry, a associé cette intervention au «mansplaining». Même la tête de liste LR, François-Xavier Bellamy, a donné de la voix : «Des gens manifestement autour d’elle ont l’impression qu’ils font mieux campagne qu’elle. […] Il y a un côté un peu macho dans cette affaire.»