IMMIGRATION
Le sujet arrive toujours –souvent très tôt– dans les débats. Les immigrés, les frontières, l’islam, Frontex (l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, chargée du contrôle et de la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen)... Certains mots reviennent en boucle. «Laaaaxiiiiste», «raciiiiiiste», «islamiiiiiiiiiiste», «compliiiiiiiiceeee des terroooooriiiiiistes». Et il n’y a pas que l’extrême droite qui en parle. La tête de liste du PCF, Léon Deffontaines, défend ainsi l’aide au développement des pays d’origine et prône le rejet du «pacte asile-immigration», l’abolition de l’externalisation des frontières et l’abrogation des accords de Dublin – dont le principe est que le premier pays européen traversé par un migrant doit se charger de traiter sa demande d’asile. Frontex ? Chez LFI, Manon Aubry qualifie cette agence de «meurtrière» et propose son remplacement par une agence européenne civile de sauvetage en mer et sur terre en appui de celle actuelle pour l’asile. Les insoumis veulent garantir le droit d’asile sur le sol européen et «abroger» le pacte asile-migration. Les Ecologistes aussi critiquent Frontex et déplorent le manque de coopération dans l’accueil entre les Etats. Marie Toussaint et les siens proposent de financer le sauvetage en mer et de reconnaître un statut de réfugié climatique et environnemental. De leur côté, les socialistes et Raphaël Glucksmann militent pour des «voies d’immigration légales» et veulent assurer un «devoir de sauver» pour que l’UE mobilise des moyens. La macroniste Valérie Hayer propose, elle, d’augmenter le nombre de gardesfrontières et garde-côtes européens jusqu’à 30 000. Elle vise un doublement des renvois des migrants en situation irrégulière (200000 chaque année) et veut que l’UE négocie des accords avec les pays d’origine.
A droite et son extrême, on a désormais du mal à dissocier les nuances. Chez LR, François-Xavier Bellamy veut «redéploy[er] des fonds européens inutiles vers la construction de barrières physiques à l’Est (murs, fossés, caméras, etc.) et le déploiement de forces maritimes en Méditerranée». Au RN, Jordan Bardella vend «une double sécurité»: un contrôle aux frontières françaises et la mise en place d’une frontière européenne, et compte restreindre la libre circulation dans l’espace Schengen aux seuls ressortissants des pays membres. Au bout du spectre, Marion Maréchal et Reconquête veulent libérer l’Europe de «l’immigration et l’islamisation» et proposent carrément une «triple frontière» : nationale, européenne et extra-européenne. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen veut supprimer les subventions des ONG dites «pro-migrants» et supprimer la directive européenne sur le regroupement familial. Rien que ça.