Le bien-être animal de A à E
Un élevage de poules peut disposer de perchoirs mais les utilisent-elles vraiment s’ils ne sont pas adaptés ? La température, la ventilation et le niveau de poussières peuvent être contrôlés, mais les bêtes éternuent-elles à cause de l’air qu’elles respirent? L’agence sanitaire Anses propose un Nutri-Score du bienêtre des animaux ayant servi à produire la viande, les produits laitiers et les oeufs, selon un rapport publié jeudi. L’Anses propose une classification allant du meilleur (A) au plus faible (E), ce dernier niveau correspondant au strict respect de la législation existante sur la vie en élevage, le transport et l’abattage. L’agence recommande que l’évaluation porte en priorité sur «l’état de bienêtre de l’animal» avec des indicateurs relevés directement sur la bête.
Elle propose de prendre en compte huit facteurs : les caractéristiques génétiques, les techniques d’élevage, les pratiques de l’éleveur, l’hébergement, l’alimentation, les démarches mises en oeuvre pour assurer la bonne santé des animaux, la limitation du recours à des pratiques stressantes ou douloureuses et la reproduction. Par exemple, l’alimentation doit être facilement accessible et adaptée à l’espèce et l’âge de l’animal, mais doit aussi satisfaire ses besoins comportementaux comme le fouissage pour les porcs ou le picotage/grattage pour les volailles. L’organisme recommande de prendre en compte toutes les étapes de vie –élevage, transport et abattage – ainsi que les élevages spécialisés dans l’amélioration des caractéristiques génétiques et la reproduction.
Aucune législation européenne ne régit «les allégations ou l’étiquetage en matière de bien-être animal», justifie l’organisme. Certaines règles encadrent juste les informations sur les méthodes de production comme «Agriculture biologique» ou le mode d’élevage des poules («en cages», «en plein air», etc.). Il existe divers étiquetages au niveau national et /ou pour des filières, comme le poulet de chair en France, «sans que leurs cahiers des charges ne soient comparables et parfois vérifiables, générant de la confusion et des doutes chez les consommateurs», déplore l’Anses.