Royel Otis Pub rock
Constat. Ces derniers temps, nos oreilles ont souvent été charmées par le rock australien made in Melbourne (JJ McCann Transmission, Civic, Stepmother…) sur le modèle guitares en furie, chanteur-hurleur dément. Par contre du côté de Sydney, le genre semble s’appuyer davantage sur la force des mélodies et une certaine mélancolie issue de voix frissonnantes. Deux qualités s’appliquant parfaitement à Otis Pavlovic (chanteur-guitariste) et Royel Maddell (guitare, basse) tous les deux venus de la ville la plus peuplée d’Australie.
Apparu sur le devant des écrans de téléphone (3 millions de vues sur YouTube), grâce à une opportune mais dispensable reprise du Murder on the Dancefloor de Sophie Ellis Bextor (remis au goût du jour en Grande-Bretagne par son utilisation sur la BO du film Saltburn), le groupe a heureusement changé de braquet à l’occasion d’un premier album power pop en tout point convaincant, lui. Ou plutôt, il a trouvé en la personne du producteur Dan Carey (Fontaines DC, Wet Leg, Foals) la personne idoine pour jeter un peu de trouble, de vice même, sur le feu de compositions à la base sans doute trop clean. Pas un hasard si les deux amis, ont choisi de baptiser leur disque Pratts&Pain, du nom du pub londonien voisin des studios du fondateur du label Speedy Wunderground. On entend même sur Velvet et Big Ciggie, Archie, le propre neveu de Carey, 11 ans, à la batterie. Globalement, il se dégage une énergie jouissive de ces récits-portraits pourtant la plupart du temps désenchantés d’une jeunesse embrouillée par les petits malheurs amoureux du quotidien. Avec l’irrésistible Fried Rice comme tête de gondole. Les fans de Metronomy ou Phoenix devraient apprécier.
Royel Otis
Pratts & Pain (Ourness) En concert le 5 juillet à Hyères, Midi Festival.