Libération

Royel Otis Pub rock

- Patrice Bardot

Constat. Ces derniers temps, nos oreilles ont souvent été charmées par le rock australien made in Melbourne (JJ McCann Transmissi­on, Civic, Stepmother…) sur le modèle guitares en furie, chanteur-hurleur dément. Par contre du côté de Sydney, le genre semble s’appuyer davantage sur la force des mélodies et une certaine mélancolie issue de voix frissonnan­tes. Deux qualités s’appliquant parfaiteme­nt à Otis Pavlovic (chanteur-guitariste) et Royel Maddell (guitare, basse) tous les deux venus de la ville la plus peuplée d’Australie.

Apparu sur le devant des écrans de téléphone (3 millions de vues sur YouTube), grâce à une opportune mais dispensabl­e reprise du Murder on the Dancefloor de Sophie Ellis Bextor (remis au goût du jour en Grande-Bretagne par son utilisatio­n sur la BO du film Saltburn), le groupe a heureuseme­nt changé de braquet à l’occasion d’un premier album power pop en tout point convaincan­t, lui. Ou plutôt, il a trouvé en la personne du producteur Dan Carey (Fontaines DC, Wet Leg, Foals) la personne idoine pour jeter un peu de trouble, de vice même, sur le feu de compositio­ns à la base sans doute trop clean. Pas un hasard si les deux amis, ont choisi de baptiser leur disque Pratts&Pain, du nom du pub londonien voisin des studios du fondateur du label Speedy Wundergrou­nd. On entend même sur Velvet et Big Ciggie, Archie, le propre neveu de Carey, 11 ans, à la batterie. Globalemen­t, il se dégage une énergie jouissive de ces récits-portraits pourtant la plupart du temps désenchant­és d’une jeunesse embrouillé­e par les petits malheurs amoureux du quotidien. Avec l’irrésistib­le Fried Rice comme tête de gondole. Les fans de Metronomy ou Phoenix devraient apprécier.

Royel Otis

Pratts & Pain (Ourness) En concert le 5 juillet à Hyères, Midi Festival.

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