Edouard Philippe visé par une enquête préliminaire du Parquet national financier
Cible d’une plainte depuis septembre, Edouard Philippe est cette fois dans le collimateur d’une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF), dont les investigateurs ont mené mercredi des perquisitions à la mairie du Havre et au siège de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, a révélé le Monde. L’ex-Premier ministre et actuel maire Horizons de la ville est soupçonné de «prise illégale d’intérêts», «détournement de fonds publics», «favoritisme» et «harcèlement moral». La procédure s’étend aussi à son adjointe chargée de l’innovation et du numérique et conseillère communautaire de la métropole, Stéphanie de Bazelaire, ainsi qu’à la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias. «Le maire, les élus et les équipes de la ville du Havre et de la communauté urbaine […] se tiennent entièrement […] à la disposition du parquet pour donner l’ensemble des éléments nécessaires à l’enquête», ont-ils réagi dans un communiqué.
Il y a sept mois, l’ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine avait déposé plainte contre Philippe, auprès du PNF, pour «prise illégale d’intérêts», «détournement de biens», «favoritisme», «concussion» et «harcèlement moral». Le CDD de cette femme n’avait pas été prolongé par le président de la collectivité, Edouard Philippe, en avril 2023. Il avait mis en cause son défaut d’expertise et d’implication, rappelle le Monde.
En juillet 2020, Edouard Philippe, président de la communauté urbaine, a signé avec Stéphanie de Bazelaire, cette fois en tant que présidente bénévole de l’association LH French Tech, une convention d’objectifs pluriannuelle pour l’exploitation et l’animation de la Cité numérique. Des juristes de la communauté urbaine ont alors émis des recommandations et alertes sur la situation de conflit d’intérêts dans laquelle se trouvait de Bazelaire, selon le Monde. En effet, LH French Tech, créée en juillet 2020, a été désignée pour cette mission après un appel à manifestation d’intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020 et dans le cadre d’un service d’intérêt économique général. L’association, seule candidate, devait toucher de la communauté urbaine 2,154 millions d’euros de compensation de service public pour mener à bien les projets.