Vacances, accès aux droits pour rénover, logements sociaux… que retenir des Assises du logement ?
Jeudi 14 mars, le casino de Dieppe a accueilli les Assises du logement. Habitants et acteurs autour de l’habitat ont échangé sur des pistes de réflexion pour que tout le monde puisse se loger à Dieppe et dans son agglomération.
Partir des avis des habitants et cheminer au fur et à mesure. Tel a été l’objet des Assises du logement et de la réunion publique proposées à Dieppe, les 13 et 14 mars.
« Pour résoudre la question de l’habitat, il faut être sur tous les fronts », résume ainsi Alexandrine Torrelli Delfosse, directrice adjointe de l’urbanisme, de l’aménagement et de la gestion foncière et responsable du service de lutte contre l’habitat indigne à Dieppe. « On fait beaucoup pour le logement, mais il faut très certainement d’autres outils, car malgré ce qui a été fait, ça bloque encore », constate Nicolas Langlois, maire de Dieppe et président de l’Agglomération Dieppe-Maritime.
Pour réduire une situation de tension pour se loger, à Dieppe comme dans l’agglomération, il a fallu faire un tour d’horizon. Le mercredi, lors de la réunion publique, les habitants ont eu l’occasion d’exprimer leurs problèmes, mais aussi leurs pistes de réflexion. Pistes qui ont pu être remises sur la table, le lendemain, dans le cadre des Assises.
Lors de ces deux jours, il en ressortit que de nombreux habitants sont dans un logement inadapté à leurs besoins, mais qu’ils ont l’impossibilité de rebondir ailleurs. Un questionnaire a été distribué lors de différentes permanences sur les marchés de Dieppe. Il en ressortit que « 50 % des personnes veulent déménager, car le logement est inadapté, explique Alexandrine Torrelli Delfosse. 25 % d’entre elles ne peuvent pas pour des raisons financières ».
Réduire la tension du logement
Les logements sociaux sont beaucoup demandés, mais l’offre est très faible. L’idée est donc d’en proposer davantage. Nicolas Langlois s’est réjoui d’apprendre que pour 2024, plus de 300 agréments de logements sociaux supplémentaires ont été actés pour l’Agglo. Les collectivités espèrent en construire d’autres.
Nolwenn Chinaud, habitante, aimerait même que ces futurs logements « soient répartis à différents endroits de la ville et pas que dans les quartiers ».
Beaucoup de propriétaires n’ont pas connaissance des aides pour rénover une habitation. Une réflexion va être menée pour les faire connaître davantage. D’autant que plusieurs propriétaires songent à rénover leur bien, comme le mentionne le questionnaire : « 46 % des propriétaires interrogés souhaitent rénover leur logement pour l’isolation ou la vétusté », poursuit la directrice.
La vacance est également un sujet qui est beaucoup revenu dans les débats. De nombreux bureaux et logements sont inoccupés, à Dieppe comme dans l’Agglo, ce qui représente parfois des centaines de mètres carrés. Là aussi, un axe de travail va être mené sur le sujet. L’Agglomération compte notamment sur un appui de l’État.
À Dieppe mais aussi dans d’autres communes de l’Agglomération, la multiplication des résidences secondaires pose question. Les maires de Sainte-Marguerite-sur-Mer et
Quiberville-sur-Mer en avaient notamment parlé lors de leurs cérémonies de voeux respectifs. Nicolas Langlois indique « qu’on verra à l’Agglo ce qu’on votera au prochain conseil pour limiter les résidences secondaires ».
Les friches seront aussi un gros sujet de travail pour les années à venir. Les collectivités comptent sur le fonds friches et le fonds vert pour réhabiliter ces points noirs.
Autre possibilité qui pourrait voir le jour sur le territoire : le système de bail réel solidaire. « Les personnes pourront être propriétaires des murs du logement, mais pas du terrain », expliquent le maire et Alexandrine Torrelli Delfosse. Ce type de procédé permettrait aussi d’éviter la spéculation immobilière.
Avec toutes les pistes abordées, il reste aux élus d’établir une feuille de route afin qu’ils puissent oeuvrer ensemble, aux côtés des entreprises liées à l’habitat pour les années à venir.
PUBLI-REPORTAGE