« Nous sommes des bénévoles à temps plein »
En cette journée internationale du droit des femmes, gros plan sur deux dirigeantes investies dans leur club, mais aussi dans leurs fédérations respectives. Bénédicte Ouvry pour l’aviron et Géraldine Henri pour la voile.
Elles sont amies de longue date, reliées notamment par la passion pour le sport et un investissement sans faille. Un autre point commun est aussi qu’elles sont toutes les deux mobilisées au niveau national pour promouvoir leurs disciplines respectives, l’aviron pour Bénédicte Ouvry et la voile pour Géraldine Henri. C’est un fait assez rare dans notre secteur sachant que, selon une étude récente, 19% des fédérations sportives seulement sont dirigées par des femmes. Alors en cette journée internationale du droit des femmes, c’est une invitation à les suivre ou les imiter que lancent les deux dirigeantes locales.
L’aviron, Bénédicte Ouvry est tombée dedans quand elle était toute petite. Pour elle, c’est avant tout une histoire de famille : « Ma grand-mère était présidente du club avant moi et on a dû me mettre dans un bateau alors que j’avais à peine onze ans. Mes enfants ont ensuite été membres du CN Dieppe. Personnellement, cela fait donc plus de trente ans que je suis licenciée et je pense que ça ne va pas s’arrêter demain ».
Travailler pour la mixité et l’égalité dans le sport
Bénédicte Ouvry a été une rameuse de bon niveau, mais eu très vite envie de s’investir pour les autres et pour son sport. Secrétaire du comité départemental, elle devient ensuite trésorière de la ligue de Haute-Normandie avant d’en devenir présidente, étant ensuite à la base de la réunification pour ne faire plus qu’une seule ligue régionale. « J’ai aussi été élue vice-présidente du CROS Normandie et c’est là que j’ai embarqué Gégé (Géraldine Henri) avec moi pour avoir une forte présence de représentantes du sport nautique » souligne la présidente du CN Dieppe dont l’ascension est loin d’être terminée.
Des personnes aussi investies qu’elles, on a besoin même au sommet de la pyramide et la Dieppoise a donc intégré il y a quelques années le comité directeur de la Fédération française d’aviron. « Depuis 2021, j’en suis la vice-présidente. Je suis responsable de la commission qui traite notamment de la communication, de l’événementiel ou encore de la mixité et de l’égalité dans le sport. J’essaye d’aller au moins une journée par semaine à Paris, mais je travaille aussi beaucoup en visio » explique Bénédicte Ouvry qui reste très attachée à son club.
De son côté, Géraldine Henri est connue dans le milieu de la voile depuis plus de trente ans, venant aussi à ce sport pour raisons familiales. Sa nature l’a aussi poussée à s’investir depuis longtemps : « Plus de trente ans de club en étant secrétaire générale de SNVV qui était au départ Sport nature de la vallée de la Varenne. Comme les bénévoles n’étaient pas plus nombreux à l’époque, j’ai pris des fonctions administratives au comité de la Seine-Maritime de la voile avant d’être administratrice et secrétaire générale de la ligue de Normandie. Je me suis investie dans la voile radiocommandée en étant présidente de la commission en rapport à la Fédération une dizaine d’années. Cela ne s’est pas arrêté là avec une implication logique à la commission féminine et à celle pour la mixité ».
Elle non plus ne compte pas ses heures pour promouvoir sa discipline à tous les niveaux, s’engageant sans relâche pour une pratique pour tous et un accès des femmes à la voile et plus particulièrement à la voile radiocommandée qui lui tient à coeur.
Les deux dirigeantes ont vraiment fait connaissance lors d’événements... liés au sport : « Nous avions des stands proches lors des villages du Tour de France à la voile notamment et nous avons sympathisé, constatant nos nombreux points communs ».
Parmi eux, on pourrait citer la fierté d’avoir organisé des championnats de France. Par deux fois en voile radiocommandée pour Géraldine Henri et une fois pour récemment avec le championnat de France d’aviron de mer pour Bénédicte Ouvry qui se souvient : « C’était une grosse manifestation et j’avais fait appel à tout le milieu nautique dieppois. Géraldine (Henri) a été la première à répondre favorablement et à venir apporter son soutien et celui de son club ».
« Mettre les mains dans le cambouis pour faire avancer certains dossiers »
De nos jours, certaines associations peinent à trouver des bénévoles. Pourtant, malgré le nombre d’années à s’investir, Bénédicte Ouvry et Géraldine Henri ne pensent pas à tourner la page. Au contraire, elles évoquent plutôt l’importance de leur investissement : « C’est bien pour le territoire dieppois d’avoir deux femmes présentes dans les instances nationales. On connaît les dossiers et on fait tout pour que la région de Dieppe ne soit pas délaissée. Nous sommes des bénévoles à ,plein temps et nous ne le regrettons pas. Parfois, c’est vrai, il faut mettre les mains dans le cambouis pour faire avancer certains dossiers, mais nous ne sommes pas du genre à renoncer. Pour nous deux, c’est une année élective à la Fédé. Si on ne peut présager de rien, nous serons toujours là et toujours actives dans le prochain mandat. Cependant, il est important de savoir que nous n’abandonnerons pas nos clubs respectifs. C’est là que tout a commencé et c’est aussi notre ADN ».