Unis contre la loi immigration
Les opposants dieppois à loi contre l’immigration ont répondu à l’appel des 201 signataires, personnalités de tous milieux intellectuels, universitaires, scientifiques, culturels, artistiques, syndicaux, religieux, associatifs, politiques pour se rassembler samedi, quai Henri-IV.
Une dizaine d’oratrices et d’orateurs qui forment le collectif dieppois contre la loi immigration se sont succédé pour dire leur opposition à cette loi. Il y avait parmi les prises de paroles des représentants de la FSU, de la CGT, d’Attac, de LFI, d’Europe Écologie, de Lutte ouvrière, de la Libre Pensée et de RESF Dieppe.
Un collectif solidaire
Parmi l’auditoire, on retrouvait aussi des militantes et militants qui représentaient Amnesty International, Informations Solidarité Réfugiés, Itinérance et le Phare 111. Ce qui permet de mesurer le front uni qui s’est immédiatement constitué face à cette loi à Dieppe.
Isabelle Rioual, pour la FSU, déclare : « C’est l’ensemble de cette loi dans sa lettre et son esprit qui attaque de front non seulement les droits fon- damentaux des étrangers, mais menace toute la société française ». Elle a rappelé que cette loi s’attaque au droit du sol, complique le droit de séjour des étudiants étrangers. Quant à Liliane Daumain, pour Attac, elle signale que cette loi « fait du séjour en France sans titre approprié un délit passible d’une forte amende et de trois ans d’interdiction du territoire français ».
Cindy Holingue, pour la CGT, souligne que c’est le principe de sécurité sociale accordant des droits à tous qui est attaqué. René Pinato, de Lutte ouvrière, ainsi que Ginette Poullet, pour la Libre pensée, précisent que cette loi constitue « une attaque directe contre les travailleurs immigrés en leur rendant la vie difficile ».
La CGT trouve quant à elle que l’heure devrait plutôt être à la régularisation de l’ensemble des travailleurs étrangers en rappelant qu’ils ne coûtent pas et qu’ils sont au contraire une source de richesse pour notre pays. Les travailleurs étrangers font en effet rentrer 60 millions de cotisations et d’impôts.
Sarah Khédimallah, pour le PCF, précise que parallèlement à cette loi, « nous nous apprêtons à panthéoniser Missak Manoukian qui représente tous les étrangers morts pour la France ». Elle se demande s’il est possible de célébrer d’un côté l’action de ces étrangers tout en instaurant la préférence nationale dans l’attribution de certaines prestations.
Yves Vidal, pour RESF Dieppe, déclare que « cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes et de femmes fuyant les guerres ni au défi que constituerait une politique digne et humaine ». Bruno Ricque pour LFI et Fréderic Weiss pour Europe Ecologie ont aussi pris la parole. Tous les participants à ce collectif contre la loi d’immigration se sont montrés soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de divisions. Ils demandent au président de la République de ne pas promulguer cette loi et en exigent le retrait.