Un père et son fils condamnés pour un passage à tabac au camping
Mercredi 17 janvier, un père et son fils ont été condamnés à de la prison ferme pour avoir passé à tabac un homme de 70 ans au camping de Quiberville-sur-Mer.
Le 3 septembre dernier, la quiétude du camping de Quiberville-sur-Mer a été troublée par un épisode de violences extrêmes. À la sortie des douches, un père de 63 ans et son fils de 19 ans ont littéralement passé à tabac un homme de 70 ans. Le tort de la victime ? Avoir demandé aux deux hommes de faire moins de bruit afin de ne pas déranger les autres campeurs.
Trop de bruit dans les douches
« Il était 17 h seulement », souffle le fils à la barre du tribunal correctionnel de Dieppe, ce mercredi 17 janvier.
Avec son père, il est jugé pour violences commises en réunion suivies d’incapacité de travail supérieure à huit jours. « En l’espèce, c’est six semaines d’interruption totale du temps de travail pour la victime », souligne le président du tribunal.
Il faut dire que les deux prévenus se sont déchaînés. Des témoins parlent de multiples coups au visage, d’une victime qui tombe au sol et que l’on continue de frapper. Si le père et le fils reconnaissent les faits, ils réfutent le déferlement de violences. Le père n’évoque qu’un seul coup de poing et dit qu’il n’aurait jamais frappé la victime au sol.
« Les témoins mentent, monsieur ? » demande la substitut du procureur. « Les témoins pensent l’avoir vu, mais je ne l’ai pas tapé au sol », répond le prévenu. Le fils reconnaît une certaine lâcheté d’avoir attaqué à deux un homme seul. « J’ai donné trois coups au visage parce qu’il a menacé mon père, c’est tout ce que j’ai fait », assure le jeune homme.
L’alcool n’a joué aucun rôle dans cette histoire, le contrôle d’alcoolémie s’est révélé négatif pour les deux prévenus. «Nous avons eu une vraie perte de contrôle. Nous venions de sortir de plusieurs heures de baignade, nous n’avions aucune bonne raison de faire ça» souffle encore le fils.
Du mal à cerner son fils
Les deux prévenus semblent avoir une version divergente des événements, ainsi que de la vie familiale. Le père explique avoir du mal à cerner son fils et avoir été obligé de le frapper quelques fois « pour lui montrer qui était le patron ». Le fils dit n’avoir aucun souvenir de tels épisodes.
La substitut du procureur ne croit pas beaucoup aux regrets des prévenus : « On doit presque extorquer ces regrets qui me semblent être des regrets assez lointains. » Elle réclame 18 mois de prison, dont dix avec sursis pour les deux prévenus. Ils ont été condamnés à 12 mois de prison dont huit avec sursis.
Les deux hommes exécuteront leur peine de prison ferme par le biais d’un bracelet électronique. Ils ont interdiction de paraître au domicile de la victime et d’entrer en contact avec elle. Ils ont également été condamnés à un an d’inéligibilité et à trois ans d’interdiction de porter ou de détenir une arme. Le fils a également une obligation de travail et de suivre des soins psychologiques.