Un derby pas comme les autres
Lorsque le leader affronte son dauphin, c’est un choc. Encore plus si c’est Dieppe qui rencontre Bihorel. Samedi, le derby de Nationale 2 ne sera peut-être pas décisif, mais les filles de Michel Gomez pourraient frapper un grand coup en cas de victoire.
Même si les deux entraîneurs aiment à répéter que ce n’est qu’un match (presque) comme les autres et qu’il ne sera pas décisif pour le classement final, le derby retour de Nationale 2 féminine entre Bihorel et Dieppe est tout de même très attendu. Pour plusieurs raisons d’ailleurs. D’abord, car il va se jouer dans la grande salle du Kindarena de Rouen, à un horaire inhabituel (17 h 15) en lever de rideau du choc de Pro B entre Rouen et La Rochelle. Ensuite, car après la fessée subie à l’aller à la Maison des sports, les filles de Coretin Mahé auront à coeur de montrer un tout autre visage. Enfin, car pour les Dieppoises, l’enjeu est d’écarter (définitivement ?) un concurrent direct dans la course aux deux premières places synonymes de play-offs.
« Rien n’est acquis »
Tout cela mis bout à bout, cela promet une opposition de haute valeur, d’autant plus depuis que Bihorel a chuté, samedi dernier, à Douvres. Au lieu de se présenter sur la même ligne au classement, les banlieusardes rouennaises abordent ce match avec un point de retard et un panier-average très défavorable (-32 suite à la défaite concédée à Dieppe). Alors la pression devrait plus être sur les épaules des Bihorellaises même si Corentin Mahé s’en défend ouvertement (voir ci-dessous).
Dans le camp dieppois, on préfère, bien sûr, arriver à ce derby avec une longueur d’avance même si Michel Gomez est conscient que cela ne suffira pas pour aller au bout. Fidèle à ses habitudes, l’ancien entraîneur de l’équipe de France se veut résolument prudent : « Rien n’est acquis, car il reste encore dix matches et de nombreux pièges. L’objectif
est toujours de gagner, mais nous allons affronter un adversaire revanchard et prêt à tout. Je m’attends à un match sous haute tension et c’est le mental qui va faire la différence. Individuellement et intrinsèquement, Bihorel possède des joueuses plus fortes que les nôtres, mais notre réponse devra être collective ».
À l’aller, l’ampleur du score final (76-44) avait surpris tout le monde et même Michel Gomez qui avait avoué son étonnement après le match tout en rendant hommage « au très bon travail des filles. Elles ont su répondre au défi physique que nos adversaires ont tenté de nous imposer » ajoutant avec un peu de malice : « on ne sait jamais, le panier-average peut compter en fin de saison ».
Avec le soutien de 150 supporters
Il peut être utile de rappeler que si les Dieppoises avaient mené durant toute la rencontre, l’écart n’était encore que de dix longueurs juste avant le dernier quart-temps. À ce moment, les filles de Michel Gomez ont alors effectué une accélération dont elles ont le secret pour infliger un 17-0 à des adversaires médusées. Les locales pouvaient finir la rencontre en roue libre devant des supporters comblés.
Les supporters dieppois, justement, seront encore nombreux derrière leurs protégées, ce samedi au Kindarena. En effet, le club a réussi à remplir deux cars et avec ceux qui se déplaceront en voiture, Julie Barber et ses partenaires vont pouvoir compter sur l’appui et les encouragements d’environ 150 supporters et ce ne sera certainement pas de trop pour faire pencher la balance du bon côté.,
Le petit bémol pour Dieppe vient d’une préparation un peu contrariée. Ainsi, Michel Gomez s’est plaint : « de deux entraînements délocalisés à Belleville-sur-Mer. De plus, mardi, il faisait 12°C dans la salle de la Maison des sports et les filles avaient du mal à respirer. C’est difficile de préparer un match important dans ces conditions ». Reste également à espérer que les pépins physiques qui ont touché plusieurs joueuses à Rezé seront à ranger au rayon des souvenirs et que c’est un effectif au complet et en pleine possession de ses moyens qui va entrer sur le terrain samedi après-midi.