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Le projet d’installati­on de trois antennes 5G sur le toit d’une résidence inquiète des habitants

Dans le quartier du Bout-du-Quai, à Dieppe, des habitants s’inquiètent du projet d’installati­on de trois antennes 5G sur le toit de leur résidence. Ils demandent plus d’informatio­ns sur l’impact de ces technologi­es sur la santé.

- • Camille Larher

« Nous ne sommes pas des extrémiste­s, ni des Amish, commence Jean-Daniel Weisz qui vit au dernier étage de la résidence Champlain, à Dieppe, dans le quartier du Bout-duQuai. Nous voulons simplement être rassurés quant à l’innocuité des antennes 5G sur la santé humaine. »

Il était au courant de l’existence d’antennes 4G sur le toit, mais le projet d’installati­on d’antennes 5G n’avait pas été communiqué, précise celui qui est tombé amoureux de Dieppe en 2019 dès sa sortie du train. Le Parisien qui a des origines rouennaise­s et sa compagne décident alors d’y avoir un pied à terre : «L’achat s’est fait juste avant le Covid. »

Des mesures qui les inquiètent

Il y a peu de temps, JeanDaniel Weisz a donc appris l’existence d’un projet d’installati­on d’antennes 5 G. Ces boîtiers seraient ajoutés à la 4G sur le toit de la résidence. «Nous sommes inquiets», confie-t-il. Notamment après des mesures d’ondes électromag­nétiques sur son balcon.

En effet, il a acheté un appareil qui permet d’évaluer l’intensité du champ électrique en volt par mètre. Pour les ondes électromag­nétiques, la norme française est fixée de 41 à 61 v/m, alors qu’en Suisse elle est de 6 v/m par exemple. « Tandis qu’une norme allemande recommande 0,6 volt/mètre », dit Jean-Daniel Weisz.

Quand il éteint la wifi et se met à son balcon, l’appareil mesure 9 volt/mètre, ce jeudi 7 décembre. Des pics à 13 volt/mètre ont déjà été constatés.

Quel impact pourrait-il y avoir sur la santé si une personne est exposée plusieurs heures à ce niveau d’ondes ? Et quels seraient les effets de la 5G ?

Dans une brochure d’informatio­n destinée aux habitants de la résidence, réalisée par Jean-Daniel Weisz et quelques autres résidents, il est écrit : « La 5G est une technologi­e de télécommun­ications sansfil à ultra haut débit mobile, qui utilise des fréquences bien plus élevées que la 2G, la 3G ou la 4G, soit des bandes de fréquence allant de 3 400 à 3 800 MHz, voire 26 GHz, contre des bandes allant de 700 à 2600 MHz pour la 4G. »

Selon des experts physiciens et biologiste­s qu’ils ont consultés, «les balcons dont est doté notre immeuble provoquent un effet diffractan­t qui renvoie une partie des ondes électromag­nétiques dans nos logements ». « Cet effet rebond est loin d’être mineur surtout si les vitres sont peu filtrantes. »

Des effets encore mal connus

De plus, « à cela s’ajoutent les gaines électrique­s dans tous les appartemen­ts qui sont autant de vecteurs de propagatio­n supplément­aire d’ondes basse fréquence qui sont aussi très nocives… »

Jean-Daniel Weisz et les habitants qui se sentent concernés par cette problémati­que liée à une technologi­e dont les effets sont mal connus sur la santé humaine, « ne veulent pas avoir ça au-dessus de la tête tant qu’on ne sait pas s’il y a un risque pour nous et ceux qui nous environnen­t ».

Ils demandent à être mieux informés et d’avoir un droit de regard sur l’installati­on de ce type d’équipement. « Il s’agit d’un principe de précaution », rappelle le résident qui s’est beaucoup renseigné sur le sujet.

« En 2011, le Centre internatio­nal de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS a classé les champs électromag­nétiques de radiofréqu­ences comme peut‐être cancérogèn­es pour l’homme sur la base d’un risque accru de gliome, un type de cancer malin du cerveau, associé à l’utilisatio­n du téléphone sans fil », indique le site internet du centre de lutte contre le cancer Léon Berard.

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La 5G serait ajoutée sur cette antenne 4G déjà présente sur le toit de la résidence Champlain, à Dieppe.

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