Le Réveil Normand (Eure / Eure-et-Loir)
Pour la député de l’Orne, «la fast fashion est l’ennemi du Made in France»
Portée par les députés du groupe Horizons, la proposition de loi visant à ralentir la commercialisation de la fast fashion a été votée à l’unanimité le 14 mars à l’Assemblée Nationale.
Absente lors du scrutin, nous avons interrogé Véronique Louwagie, député LR de l’Orne, à ce sujet.
« Le vote de cette proposition de loi est une bonne chose », a-t-elle affirmé d’emblée. La député admet qu’imposer un malus lors de l’achat des articles sur ces plateformes engendre mécaniquement une augmentation de leur coût, impactant le client au premier plan. Mais, pour elle, le débat est similaire à celui sur l’agriculture. « Je n’ai rien contre la libre concurrence, si elle n’est pas déloyale», développe Véronique Louwagie.
« Aujourd’hui, nous acceptons d’importer des produits qui ne respectent pas les standards que nous imposons aux entreprises sur notre sol. La fast fashion est l’ennemi du Made in France », ajoute-t-elle.
Pour l’élue, les plateformes qui vendent des produits ne respectant pas les normes environnementales, sociétales et sanitaires contribuent à détruire davantage d’emplois qu’à en créer en France. Il est normal, à ses yeux, que ces plateformes doivent en payer le prix.
Objectif, démoder la fast fashion
En ce qui concerne la mise en place d’un bonus qui respecte les standards, elle y est plutôt favorable pour permettre de rendre les produits français et européens plus accessibles pour les consommateurs et ainsi « rééquilibrer la balance ».
Elle estime qu’à prix comparable, les consommateurs français choisiront d’acheter un article de qualité qui pourra être utilisé des dizaines et des dizaines de fois, plutôt qu’un produit d’une qualité moindre qu’il sera bon de jeter au deuxième lavage.
Au sujet des influenceurs qui vantent les produits ne respectant pas les exigences, Véronique Louwagie semble catégorique. « Ce n’est pas acceptable. Certains de ces produits ont un enjeu sanitaire non négligeable. Leur régulation m’apparaît nécessaire », explique-t-elle.
Pour la député, il ne s’agit pas d’interdire ces plateformes, mais d’accompagner un changement dans les consommations afin de « démoder la fast fashion ».« C’est un premier pas », conclut-elle.