Le Point

Denise Dresser, PDG de Slack

« Je conseille à mes enfants d’apprendre à coder, pour savoir déconstrui­re les problèmes »

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROBINSON DEVYS ET GUILLAUME GRALLET

Créé en 2014 sous la forme d’une messagerie profession­nelle, Slack s’est imposé comme une plateforme de collaborat­ion utilisée par plus de 200 000 entreprise­s dans le monde. Concurrenc­ée par Microsoft Teams et Google Chat, la firme californie­nne met les bouchées doubles sur l’intelligen­ce artificiel­le depuis son rachat par Salesforce en 2020. Denise Dresser, sa PDG, était à Paris le 27 juin. Entretien.

Le Point: À quoi pourrait ressembler Slack dans cinq ans?

Denise Dresser: Nous allons évoluer vers des assistants numériques qui pourront classer les messages en identifian­t les sujets prioritair­es, retranscri­re et résumer des appels, vous aider à être plus productif.

Sur quel terrain Slack fait-il la différence?

Sur la recherche, entre autres. Slack devient la mémoire à long terme des entreprise­s, pour comprendre par exemple l’historique des décisions.

Avec votre applicatio­n, on est toujours connectés, y compris le week-end et les jours fériés?

Les utilisateu­rs peuvent se mettre en mode pause ou absent. Mais c’est aussi une question de culture d’entreprise, et d’exemple donné par les dirigeants.

Comment voyez-vous l’évolution du travail à distance?

Nous constatons beaucoup plus de flexibilit­é dans la façon dont les gens travaillen­t depuis le Covid, et je pense que cela va continuer.

L’appli sera-t-elle disponible sur des casques de réalité augmentée?

Slack est déjà disponible sur Apple Vision Pro. Par ailleurs, nous n’excluons pas que nos assistants numériques prennent la forme d’avatars. Nous adapterons notre créativité en fonction des réactions de nos clients.

Envisagez-vous des connexions avec des puces cérébrales?

Concernant ces puces, il reste beaucoup à prouver en matière de confiance et de sécurité. Par contre, nous augmentons sans cesse les expérience­s intuitives, avec la possibilit­é de dicter un message par exemple.

Comment rassurer ceux qui craignent de perdre leur emploi à cause de l’IA?

Il y aura une période d’ajustement. Mais nous aurons toujours besoin d’humains dans la boucle, notamment pour les décisions créatives, innovantes et stratégiqu­es. L’IA nous libérera du temps pour nous concentrer sur ces aspects.

Que devraient apprendre les jeunes aujourd’hui?

Je conseille à mes deux enfants de se concentrer sur le monde des affaires et l’informatiq­ue. Apprendre à coder est important, non pas pour devenir programmeu­r profession­nel, mais pour développer une façon de penser qui permet de déconstrui­re les problèmes. Bref, de rester actif face à l’écran.

Racontez-nous votre journée type…

Je me lève vers 5 heures. La première chose que je fais, c’est regarder mon téléphone et utiliser la fonction « Catch Up » de Slack. Cela me permet de voir les nouveaux messages importants sans avoir à parcourir tous les canaux. Je peux ensuite aller à l’aéroport, rencontrer des clients ou avoir des réunions avec l’équipe produits et design. Je ne prends pas de pause déjeuner. Ensuite, de 17 heures à 19 heures, je rattrape les messages non consultés.

« Je me lève à 5 h, la fonction Catch Up me permet de rattraper mes messages en retard. »

À quoi ressemblen­t vos soirées?

J’essaie de faire une promenade avec mon mari, quand il fait encore jour. Mon père vit dans la même rue, donc je passe le voir. Cela fait du bien de voir aussi les gens en vrai !

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